Valérie Plante, mairesse de Montréal de 2017 jusqu’à aujourd’hui, organisatrice communautaire, conseillère municipale (née le 14 juin 1974 à Rouyn-Noranda, au Québec). En 2017, Valérie Plante a remporté les élections municipales de Montréal et est ainsi devenue la première femme à être élue mairesse de la ville en 375 années d’histoire. (Voir Gouvernement municipal au Canada.) Elle a été réélue en novembre 2021 avec un pourcentage de voix encore plus élevé.
Jeunesse et éducation
Valérie Plante naît et grandit dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Valérie Plante passe de nombreuses heures de son enfance à sillonner la région avec son père, un voyageur de commerce. À 15 ans, elle déménage à North Bay en Ontario, pour étudier et apprendre l’anglais. Elle déménage ensuite à Trois‑Rivières, au Québec, pour y vivre avec sa mère. Elle fait ses études secondaires à l’École secondaire De-La-Salle, en 1991. À l’école, elle fait partie d’une équipe chargée de ramasser les papiers recyclables dans les salles de classe. Elle parle souvent aux autres étudiants de l’importance du recyclage. Dans son album de finissante, il est écrit que son rêve est de devenir présidente du groupe environnementaliste Greenpeace.
Valérie Plante déménage à Montréal en 1994 pour étudier l’anthropologie à l’Université de Montréal, où elle obtient un baccalauréat en 1998. Elle poursuit ensuite ses études pour obtenir un certificat en intervention multiethnique en 1998, et une maîtrise en études muséales en 2001.
Début de carrière
Après avoir terminé sa maîtrise, Valérie Plante travaille comme coordonnatrice de projets et de communications pour divers organismes. Elle passe huit ans à la Fondation Filles d’action, un organisme à but non lucratif qui finance des programmes pour filles partout au Canada.
Valérie Plante aide également les femmes immigrantes qui sont victimes de violence conjugale à se frayer un chemin dans le système de justice. Elle donne des cours d’autodéfense aux enfants et aux femmes. Elle organise également des programmes pour les femmes immigrantes et autochtones. En tant qu’activiste, elle lutte contre la hausse des frais de scolarité et la fracturation hydraulique. (Voir aussi Grève étudiante québécoise de 2012.) Elle siège également à plusieurs conseils d’administration, notamment ceux de l’Institut Broadbent (voir Ed Broadbent) depuis 2014, et du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, qui promeut une plus grande participation des femmes en politique.
Valérie Plante est mariée à Pierre-Antoine Harvey, un économiste de la Centrale des syndicats du Québec, qu’elle a rencontré à l’Université de Montréal. Le couple a deux fils.
Politique municipale
En 2013, Valérie Plante est présentée au parti de gauche Projet Montréal. Quelques semaines plus tard, Valérie Plante se lance dans la course comme candidate pour le parti Projet Montréal aux élections municipales de novembre 2013.
Dans une victoire surprise, Valérie Plante est élue conseillère municipale du district Sainte-Marie de l’arrondissement de Ville-Marie. Dans ce processus, elle supplante la politicienne de carrière Louise Harel, une ministre provinciale de longue date. Elle gravit ensuite les échelons de Projet Montréal et est nommée chef adjointe de l’opposition officielle de la ville, et porte-parole pour les questions liées au centre-ville, au tourisme et à la condition féminine.
En 2016, Projet Montréal lance une campagne à la direction pour remplacer le chef de parti par intérim Luc Ferrandez. Valérie Plante entre dans la mêlée lorsqu’aucune autre femme ne pose sa candidature. Malgré le fait qu’elle se présente contre Guillaume Lavoie, un collègue conseiller qui a le soutien de l’ du parti, Valérie Plante est élue chef du parti le 4 décembre 2016 par seulement 79 voix. Dans son discours de victoire, elle critique le maire Denis Coderre pour son style autocratique. « Montréal mérite vraiment mieux, déclare-t-elle, nous en avons assez d’un one-man show. »
Campagne à la mairie de 2017
À l’approche des élections municipales de novembre 2017, Valérie Plante a du pain sur la planche. Quatre mois seulement avant les élections, un sondage révèle que seulement 33 % des Montréalais la reconnaissent. Elle suit également Denis Coderre de 14 points de pourcentage dans les sondages. Cependant, une affiche publiée en août attire l’attention du public sur cette candidate inconnue. Elle montre Valérie Plante souriante, avec le slogan « L’homme de la situation ». Selon Valérie Plante, le slogan effronté a été choisi pour attirer l’attention du public et susciter le débat sur la place des femmes dans la société.
Valérie Plante se révèle être une candidate naturelle, avec une approche décontractée et un sourire constant. Elle promet de contribuer à réduire la congestion routière avec la construction de la ligne nouvelle rose, une ligne de métro de 21 km, grâce à du financement de la part des gouvernements fédéral et provincial. Le projet relierait Montréal‑Nord, le centre-ville et Lachine, au coût de 6 milliards de dollars. Elle promet également une meilleure gestion des projets de construction de la ville et des cônes orange chroniques qui tourmentent les automobilistes.
Sa plateforme inclut également la construction de 12 000 nouvelles unités de logements à loyer modéré, ainsi que d’importantes réductions sur la taxe de bienvenue lors de l’achat d’une maison. (Voir Logement et politique du logement.) Valérie Plante profite également du mécontentement public au sujet de la Formule E, une course de voitures électriques tenue en juillet 2017, qui a causé la fermeture de certaines rues de la ville pendant plusieurs semaines. Jusqu’aux derniers jours de la campagne, Denis Coderre avait refusé de divulguer le nombre de billets de Formule E qui avaient été offerts gratuitement, une décision qui l’a fait paraître particulièrement arrogant auprès du public.
Valérie Plante se heurte à quelques obstacles pendant la campagne en refusant de révéler comment elle avait voté lors du référendum sur la souveraineté du Québec de 1995, et en tergiversant sur son opinion à propos du projet de loi 62, la loi québécoise controversée qui oblige les personnes recevant des services publics à être transparentes. Cependant, ces questions ne semblent pas avoir une grande incidence sur l’issue des élections du 5 novembre, alors que la candidate remporte 51,3 % des voix contre 46,7 % pour Denis Coderre, soit plus que 26 000 votes. Elle passe à l’histoire en devenant la première mairesse de Montréal.
Premier mandant en tant que mairesse de Montréal
Lors de son premier mandat à la mairie, Valérie Plante se concentre sur les projets de transport majeurs. Elle fait la promotion de son projet de ligne de métro rose qui requiert du soutien financier. Valérie Plante et Projet Montréal se concentrent également fortement sur les infrastructures cyclables et l’aménagement de rues piétonnières. Ces politiques divisent les Montréalais. Certains critiquent le fait qu’il devient difficile de circuler pour les conducteurs. D’autres soutiennent la décision de la ville d’encourager la marche et le vélo.
Valérie Plante fait des efforts poussés pour construire les 12 000 logements sociaux et abordables qu’elle a promis, en utilisant le financement du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial. Cependant, Montréal continue de vivre une importante crise du logement ainsi que de l’itinérance. (Voir Logement et politique du logement.)
En tant que mairesse, Valérie Plante est préoccupée par les questions environnementales. Le 28 septembre 2019, elle participe à la plus importante manifestation de la ville jusqu’alors. Des centaines de milliers de personnes participent à la marche pour le climat. (Voir Changement climatique; Mouvements écologistes au Canada.) Cette même année, elle consacre des ressources pour parvenir à développer un grand parc urbain de 3000 hectares dans l’ouest de la ville, nommé le Grand parc de l’Ouest. Aux Nations Unies, Valérie Plante s’engage à réduire les émissions de carbone de Montréal de 55 % d’ici 2030.
Suite aux pressions de la communauté sur la ville (Voir Balarama Holness; Black Lives Matter-Canada), la mairesse Valérie Plante et la ville de Montréal reconnaissent que le racisme systémique est un problème. Valérie Plante s’engage à améliorer l’approche de la ville pour lutter contre le racisme.
La ville de Montréal est durement touchée par la pandémie de Covid-19. En mars 2020, Valérie Plante invoque l’état d’urgence. La pandémie oblige Valérie Plante à se concentrer sur la gestion de la crise de la santé au lieu de pouvoir se pencher sur ses priorités antérieures.
Campagnes de mairie 2021
Avant la campagne de 2021, Valérie Plante est loin derrière son principal concurrent Denis Coderre. Un sondage effectué en mai 2021 révèle qu’elle a 10 points de pourcentage de retard sur Denis Coderre. Le sondage démontre que 50 % des personnes répondantes sont insatisfaites de Valérie Plante.
Valérie Plante et Projet Montréal font campagne sur une vaste plateforme. Ils promettent 60 000 logements abordables pour lutter contre la crise du logement. Pour le transport en commun, Projet Montréal promet d’autres expansions du métro, et s’engage à rendre tous les autobus électriques d’ici 2025. Les engagements comprennent également la construction d’encore plus de pistes cyclables.
Vers la fin de la campagne, Valérie Plante accuse Denis Coderre de manquer de transparence. Ce dernier refuse de divulguer ses dossiers financiers et ses dossiers de travail jusqu’à très tard dans la campagne. À ce moment-là, ses relations avec une société immobilière et la compagnie responsable du Publisac sont critiquées.
Le résultat des élections de novembre 2021 donne à Valérie Plante un autre mandat à la mairie de Montréal. Sa part des votes augmente à 52 % contre 38 % pour Denis Coderre, et 7,2 % pour Balarama Holness.