La bataille d'Ogdensburg | l'Encyclopédie Canadienne

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La bataille d'Ogdensburg

 Prescott, situé à 112 kilomètres en aval de Kingston, est un important point de transbordement où les navires marchands échangent leur cargaison avec les bateaux en provenance de Montréal. Ogdensburg (New York) se trouve sur la rive opposée.
Reconstitution de la bataille d'Ogdensburg de février 1812 par le 7/60th (Royal American) Regiment Reenactment Group, 2010 (avec la permission du 7/60th Regiment Reenactment Group).
La bataille de Plattsburgh, aussi appelée bataille du lac Champlain, consista en une invasion terrestre et navale du nord de l'État de New York. Ce fut la dernière grande opération militaire britannique de la guerre de 1812. De nombreux historiens pensent que Plattsburgh fut une véritable débâcle et le plus cuisant échec de George Prevost (avec la permission de la Library of Congress).
Le commodore britannique George Downie mourut quand son navire le HMS Confiance fut attaqué pendant la bataille de Plattsburgh. Il n'existe aucune illustration connue de Downie (domaine public).

La bataille d'Ogdensburg

La bataille d'Ogdensburg, qui se déroule le 22 février 1813 dans le cadre de la GUERRE DE 1812, se termine par une victoire des Britanniques sur les forces américaines. Le cours supérieur du FLEUVE SAINT-LAURENT, tronçon de 317 kilomètres d'une majestueuse voie navigable s'écoulant de Kingston à Montréal, constitue le seul moyen de soutenir la présence britannique et canadienne dans le HAUT-CANADA. S'ils parvenaient à couper cette voie navigable, les Américains pourraient isoler les forces du Haut Canada. Les conséquences seraient désastreuses pour les Britanniques et risqueraient de compromettre leur position en AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE. Pendant les premiers mois de la guerre, les Américains mènent une série de raids entre Kingston et Prescott afin de se procurer des fournitures et de couper les communications britanniques. Les Britanniques répliquent à cette guerre de pillage en menant leurs propres raids en territoire américain.

Prescott, situé à 112 kilomètres en aval de Kingston, est un important point de transbordement où les navires marchands échangent leur cargaison avec les bateaux en provenance de Montréal. Ogdensburg (New York) se trouve sur la rive opposée. Les deux villages disposent de garnisons militaires et échangent régulièrement des tirs d'artillerie ou organisent des démonstrations en vue d'intimider l'autre. Le 4 octobre 1812, le colonel Robert Lethbridge, commandant de Prescott, lance une attaque sur Ogdensburg en vue d'éloigner les troupes américaines de la frontière, mais celle ci avorte.

Le colonel Thomas Pearson, qui remplace Lethbridge, presse ses supérieurs d'autoriser une autre attaque sur Ogdensburg, mais sans succès. Le 21 février 1813, il tente de convaincre le lieutenant général sir George PREVOST, commandant en chef de l'Amérique du Nord britannique, lorsque ce dernier, en route vers Kingston, s'arrête à Prescott. Pour renforcer son argument, Pearson prétexte le récent raid américain contre Brockville et la menace d'une tentative américaine pour prendre la ville. Prevost refuse d'autoriser un raid, mais donne la permission de tenir une petite démonstration afin de faire diversion après son départ. Pearson ne participe pas à cette opération, car Prevost lui ordonne de l'accompagner à Kingston, où il prend le commandement des troupes défensives. Le major George MacDonell, du Glengarry Light Infantry Regiment, mène la démonstration à sa place après le départ de Prevost, le 22 février au matin. Une fois à Brockville, Prevost écrit à Macdonell pour lui rappeler de ne pas abuser de son autorité. Macdonell a d'autres idées en tête et se prépare à lancer une véritable attaque sur Ogdensburg.

La garnison américaine postée à Ogdensburg, sous les ordres du major Benjamin Forsyth, comprend le corps que ce dernier dirigeait au sein du First US Regiment of Rifles, quatre détachements de la milice d'État, plusieurs volontaires et huit pièces d'artillerie. Les installations défensives comprennent quant à elles plusieurs ouvrages secondaires incomplets, une caserne et les vestiges d'un fort français à la limite ouest d'Ogdensburg.

Bataille sur la glace

Vers 7 heures, le 22 février, Macdonell rassemble ses hommes sur la rivière gelée. Les Américains ne réagissent pas, car les Britanniques s'entraînent régulièrement sur la glace. On compte parmi les attaquants quelque 480 miliciens et soldats de l'armée régulière divisés en deux colonnes, appuyées par des canons installés sur des traîneaux. La colonne de droite, sous les ordres du capitaine John Jenkins du Glengarry Light Infantry Fencibles, comprend un corps d'infanterie et 70 miliciens. Elle doit attaquer les Américains sur le flanc gauche, les empêchant ainsi de se retirer. La colonne de gauche, dirigée par Macdonell, est plus imposante et comprend 150 hommes du 8e Régiment d'infanterie, 30 soldats du Royal Newfoundland Regiment et 230 miliciens. Comme les Britanniques continuent d'avancer sur la glace, Forsyth se rend compte qu'ils vont attaquer ses troupes et se prépare en conséquence.

La rivière est large d'environ un mille. La glace et la neige empêchent les deux colonnes d'avancer. Une fois au milieu de la rivière, celles-ci essuient des tirs d'artillerie. La colonne de Jenkins, qui avance lentement, se heurte à une forte opposition près du vieux fort français. Jenkins est grièvement blessé et, malgré les efforts du lieutenant James Macauley pour reprendre l'avance, la colonne se débande et se replie. La colonne de Macdonell rencontre moins de résistance et entre rapidement dans la ville. Voyant que ses troupes sont moins nombreuses, Forsyth ordonne à ses hommes de se replier; ceux ci se rendront finalement à Sackets Harbour.

Les répercussions de la bataille d'Ogdensburg

Maintenant que l'ennemi a quitté les lieux, les Britanniques entreprennent la destruction finale du poste militaire d'Ogdensburg. Plusieurs goélettes et canonnières prises dans la glace sont incendiées. De plus, les fournitures militaires, les 11 canons et d'autres biens publics sont détruits ou acheminés vers Prescott. Les pertes britanniques s'élèvent à 8 morts et 52 blessés tandis que celles des Américains se chiffrent à 5 morts, 15 blessés et 75 prisonniers. L'animosité suscitée par le raid au sein de la population locale est de courte durée. En effet, peu après l'attaque, le commerce entre Prescott et Ogdensburg reprend son cours, tandis que les citoyens de premier plan des deux villes se réunissent dans le cadre de banquets. Prevost apprend la nouvelle de la victoire le soir même, et celle-ci le rend si heureux qu'il envoie un mot de félicitations à Macdonell.

Les Britanniques écartent la principale menace qui pèse sur leur voie de communication dans le cours supérieur du fleuve St Laurent, ce qui leur assure un succès durable. Pendant le reste de la guerre, il n'y a aucune troupe en garnison à Ogdensburg, et les Britanniques continuent de contrôler la communication sur le cours supérieur du fleuve St Laurent, sauf pendant une brève période au cours de l'expédition du major-général Wilkinson à Montréal, en novembre.