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Lord Stanley

Frederick Arthur Stanley, baron Stanley de Preston, 16e comte de Derby, gouverneur général du Canada de 1888 à 1893 (né le 15 janvier 1841 à Londres, au Royaume-Uni ; décédé le 14 juin 1908 à Holwood, au Royaume-Uni). En 1892, lord Stanley a fait don de la coupe Stanley, plus ancien trophée de championnat de sport professionnel en Amérique du Nord, qui est décerné chaque année à l’équipe gagnante de la Ligue nationale de hockey (NHL).


Lord Stanley

Lord Stanley de Preston, gouverneur général du Canada (Ottawa, Ontario, mai 1889).

(photo de William James Topley, avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada / PA-025686)

Enfance et famille

Frederick Arthur Stanley est le deuxième fils né de l’union d’Edward Stanley, 14e comte de Derby et premier ministre du Royaume-Uni en 1852, 1858-1859 et 1866-1868, et d’Emma Caroline Bootle-Wilbraham, fille d’Edward Bootle-Wilbraham, 1er baron Skelmersdale et membre du Parlement.

La famille Stanley descend de Thomas Stanley, 1er comte de Derby, qui a joué un rôle décisif lors de la bataille de Bosworth Field en 1485. On raconte qu’il a trouvé la couronne du roi RichardIII sur le champ de bataille et l’a placée sur la tête de son beau-fils, le premier roi Tudor, Henry VII.

Éducation, service militaire et carrière politique

Frederick Arthur Stanley fait ses études secondaires au Eton College à Windsor. Il rejoint le régiment des Grenadier Guards en 1858 et prend sa retraite en tant que capitaine en 1865, lorsqu’il est élu député conservateur de Preston, une circonscription proche des domaines de sa famille à Lancashire. Il occupe plusieurs postes au sein du gouvernement, dont ceux de lord de l’Amirauté (1868), de secrétaire financier du Bureau de guerre (1874-1877), de secrétaire financier du Trésor (1877-1878) et de secrétaire d’État à la guerre (1878-1880). En 1885-1886, Frederick est secrétaire d’État aux Colonies et correspond avec le premier ministre canadien John A. Macdonald. Il est également président de la Chambre de commerce britannique de 1886 à 1888. Lord Stanley est un ami proche du futur roi EdwardVII, en plus d’être l’hôte du futur roi George V à Rideau Hall en 1890.

Mariage et enfants

Le 31mai 1864, Frederick Arthur Stanley épouse lady Constance Villiers, fille de George Villiers, 4e comte de Clarendon, et de lady Katherine Barham. Le couple a dix enfants, dont huit survivent jusqu’à l’âge adulte: Edward Stanley, 17e comte de Derby (1865-1948) ; Victor Stanley (1867-1934) ; Arthur Stanley (1869-1947); le général de brigade Ferdinand Charles Stanley (1871-1935) ; George Stanley (1872-1938) ; Algernon Stanley (1874-1962) ; Isobel Gathorne-Hardy (1875-1963); et Frederick William Stanley (1878-1942).

Gouverneur général du Canada

En 1886, Frederick Arthur Stanley reçoit le titre de Baron Stanley de Preston. Le 1erfévrier 1888, le premier ministre britannique lord Salisbury lui offre le poste de gouverneur général du Canada. Il arrive au Québec avec sa femme et quatre de leurs enfants en juin. Lady Stanley écrit à sa sœur que «Frederick a fait une très grande et bonne impression par son français». En plus de ses résidences officielles à Ottawa et à Québec, la famille achète une maison de campagne, la Stanley House, sur la rivière Cascapédia au Québec. Stanley apprécie son séjour au Québec, car il n’aime pas l’allure de sa résidence officielle à Ottawa, qu’il décrit comme «cet affreux et inesthétique bâtiment en courtepointe, connu sous le nom de Rideau Hall». En tant que gouverneur général, Stanley est le mécène du Royal Canadian Yacht Club, de la Société royale du Canada et du Rideau Curling Club. Il reçoit un doctorat honorifique en droit de l’Université Queen’s à Kingston en 1889.

Stanley est attaché à l’impartialité politique du bureau du gouverneur général et refuse de s’immiscer dans l’adoption de lois controversées. Parmi ces lois figure l’Acte relatif au règlement de la question des biens des Jésuites de 1888, qui offre à l’Église catholique un règlement financier pour incorporer les anciennes terres des jésuites comme terres de la Couronne, une mesure à laquelle s’oppose l’opinion publique protestante anglaise. Stanley développe une relation solide avec sir John A. Macdonald et hésite à nommer un successeur à la mort du premier ministre en 1891. Après les funérailles de Macdonald, Stanley invite John Abbott à former un gouvernement, craignant que l’autre candidat potentiel, sir John Thompson, n’ait pas le soutien des protestants de l’Ontario après s’être converti au catholicisme au moment de son mariage. Lorsque John Abbott démissionne pour des raisons de santé après 17 mois à titre de premier ministre, lord Stanley invite John Thompson à former un gouvernement en 1892.


Traîneau et chevaux

Le traîneau et les chevaux de lord Stanley (mars 1893).
(photo de Topley Studio, avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada / PA-033962)

En 1889, lord et lady Stanley et deux de leurs enfants, Edward et Isobel, font une tournée dans l’Ouest canadien. À Victoria, en Colombie-Britannique, lord Stanley fait l’éloge des provinces qu’il a visitées jusqu’alors, déclarant dans son discours à la Government House: «Dans toutes les régions du Dominion, j’ai été accueilli par une gentillesse si spontanée et si irrésistible que je voudrais m’installer à chaque endroit visité. J’ai donné mon cœur au Québec, je suis tout à fait satisfait de rester à Ottawa une fois que j’y suis arrivé, je déclare que le Manitoba est un endroit splendide pour un homme qui veut s’y installer, et je trouve la Colombie-Britannique sans égale parmi tous ces endroits». Au cours de cette visite, lord Stanley rencontre des dirigeants des Premières nations et voyage sur le chemin de fer du Canadien Pacifique récemment achevé, qu’il considère comme «une merveille de triomphe et d’ingénierie inégalée sur la planète». Il ouvre également le parc Stanley à Vancouver, pour «l’utilisation et la jouissance des personnes de toutes les couleurs, croyances et coutumes pour toujours». En 1890, lord Stanley fait une tournée dans les provinces atlantiques et visite une foire industrielle à Saint John, au Nouveau-Brunswick.

Lord Stanley doit rester en fonction en tant que gouverneur général jusqu’en septembre 1893. Cependant, il devient le 16e comte de Derby à la mort de son frère aîné (qui n’a pas d’enfants) en avril de la même année et doit retourner au Royaume-Uni. Il quitte donc le Canada pour le Royaume-Uni au début du mois de juillet, écrivant à John Thompson qu’il n’a pas les mots pour exprimer la douleur ressentie à la rupture de ses liens avec le Canada». Dans son discours d’adieu au Parlement, lord Stanley déclare: «Je vous assure que lady Stanley et moi considérerons toujours nos cinq années au Canada comme la période la plus heureuse de notre vie».

Coupe Stanley

Frederick Arthur Stanley et sa famille jouent un rôle de premier plan dans le développement du hockey sur glace à la fin du 19e siècle au Canada. Lord Stanley assiste à son premier match de hockey au Carnaval d’hiver de 1889, que la Gazette de Montréal décrit comme «l’une des plus belles démonstrations du jeu national d’hiver canadien». Plus tard, il commande la construction d’une patinoire sur le terrain de Rideau Hall et aide à financer le Club de hockey d’Ottawa. Trois de ses enfants deviennent des hockeyeurs amateurs, ce qui le pousse à créer la coupe Stanley. Arthur et Algernon gèrent l’équipe des Rideau Rebels et font en faire partie avec James Creighton et des membres des Coldstream Guards. James Creighton organise d’ailleurs le premier match de hockey sur glace en salle enregistré au Canada en 1875. Isobel, quant à elle, participe au premier match de hockey sur glace féminin enregistré, qui a lieu sur la patinoire de Rideau le 10février 1891.

Le 18 mars 1892, lord Stanley annonce la création de la Dominion Hockey Challenge Cup dans un message lu par son assistant, Frédéric Lambert (lord Kilcoursie), membre des Rideau Rebels. L’annonce est faite au Rideau Club, où le Club de hockey d’Ottawa est en train de célébrer sa victoire au championnat de l’Association de hockey de l’Ontario.

Le message de Stanley déclare: «Je pense depuis un certain temps que ce serait une bonne chose si on décernait chaque année une coupe à l’équipe de hockey championne dans le Dominion du Canada. Il ne semble pas y avoir de signe précurseur de championnat à l’heure actuelle, et compte tenu de l’intérêt général que suscitent les matchs et de l’importance d’un jeu équitable et conforme à des règles généralement reconnues, je suis prêt à donner une coupe qui sera remise annuellement à l’équipe gagnante du championnat».

Le nouveau trophée est un bol en argent, gravé des mots «Dominion Hockey Challenge Cup» et «De la part de Stanley de Preston» et portant l’écusson de la famille Stanley. Stanley espère que la coupe rassemblera diverses associations provinciales de hockey et encouragera la compétition dans tout le Canada. La coupe Stanley devient le trophée de facto du championnat de la Ligue nationale de hockey (NHL) en 1926. La LNH reçoit officiellement le contrôle de la coupe Stanley en 1947.

Dernières années

Après son retour au Royaume-Uni, le nouveau comte de Derby devient maire de Liverpool de 1895 à 1896, premier chancelier de l’Université de Liverpool en 1903 et président de la Ligue de l’Empire britannique en 1904. Il consacre une grande partie de son temps, dans les dernières années de sa vie, à la philanthropie et aux courses de chevaux. En 1908, il meurt d’une insuffisance cardiaque.

Patrimoine

Lord Stanley est honoré par le Temple de la renommée du hockey en 1945 en tant que «fier bâtisseur» de ce sport au Canada. La coupe Stanley est le plus ancien trophée décerné à une équipe sportive professionnelle en Amérique du Nord. Le trophée du championnat de la Ligue nationale de hockey féminin est la coupe Isobel, nommée en l’honneur de la fille de lord Stanley et de sa participation au premier match de hockey féminin enregistré au Canada.

De nombreux endroits au Canada sont nommés en l’honneur de lord Stanley, notamment le port Stanley en Ontario, le parc Stanley à Vancouver en Colombie-Britannique (qui contient une statue de Stanley dévoilée en 1960), le Stanley Peak dans les Rocheuses, les villes de Stanley en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick et la rue Stanley à Montréal.

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