Société d'art contemporain | l'Encyclopédie Canadienne

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Société d'art contemporain

 Lyman ne perçoit pas la SAC comme un organisme qui organise des expositions, mais plusieurs membres considèrent qu'en se regroupant, il est plus facile d'obtenir des salles et d'attirer l'attention de la conformiste Société des Arts de Montréal (aujourd'hui le Musée des beaux-arts de Montréal).
La Forêt d
Oeuvre de Stanley Cosgrove, sans date (avec la permission du Art Gallery of Greater Victoria).
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Huile sur toile réalisée par John Lyman, sans date (avec la permission du Musée des beaux arts du Canada/14902).

Société d'art contemporain

La Société d'art contemporain (SAC) est fondée en janvier 1939 dans le but de sensibiliser le public montréalais à l'art moderne. Tout artiste « aux tendances non académiques » est invité à en faire partie. Parmi les 25 premiers membres, on trouve Paul-Émile BORDUAS, Fritz BRANDTNER, Stanley COSGROVE, Louis MUHLSTOCK, Goodridge ROBERTS, Jori Smith et Philip SURREY. John LYMAN, un peintre et un artiste réputé de Montréal, en est le président fondateur. En mai 1939, la SAC accepte des membres associés qui ne sont pas des artistes. Il s'agit surtout de professeurs d'art, de critiques et de collectionneurs francophones. Cette francisation de la SAC se poursuit en 1943, alors qu'on accepte qu'Alfred PELLAN et Borduas amènent avec eux leurs jeunes élèves, à titre d'artistes débutants. Ceux-ci ont le droit d'exposer, mais pas de voter. Ces nouveaux membres comprennent entre autres Marcel BARBEAU, Léon Bellefleur, Pierre GAUVREAU, Fernand LEDUC et Jean Paul RIOPELLE.

Lyman ne perçoit pas la SAC comme un organisme qui organise des expositions, mais plusieurs membres considèrent qu'en se regroupant, il est plus facile d'obtenir des salles et d'attirer l'attention de la conformiste Société des Arts de Montréal (aujourd'hui le Musée des beaux-arts de Montréal). En mai 1939, la Société parraine Art of Our Day, une étude portant sur les collections d'art moderne européen à Montréal. En décembre, les membres présentent leur première exposition annuelle dans une galerie commerciale de la ville. Beaucoup des expositions subséquentes du groupe ont cependant lieu dans les bureaux de l'association. On pourrait dire que la plupart des premiers membres anglophones de la SAC sont des post-impressionnistes, influencés par l'art français. Roberts est un des peintres les plus respectés du groupe, mais au début des années 40, Borduas et Pellan prennent la vedette, donnant un ton plus abstrait aux expositions du groupe. Borduas devient de plus en plus influent, au grand déplaisir des conformistes anglophones du groupe, ainsi que du cercle des admirateurs de Pellan.

Dans les années 40, la SAC a beau être dynamique et tournée vers l'avenir, elle attire peu d'attention à l'extérieur de Montréal. Jack HUMPHREY et Miller BRITTAIN de Saint-Jean sont les deux seuls non-Québécois à joindre le groupe. La Galerie nationale du Canada, qui joue pourtant un rôle important dans la promotion du GROUPE DES SEPT, ne lui accorde aucun soutien.

En 1945, à peu près tous les peintres innovateurs et ambitieux de Montréal font déjà partie de la SAC. Sa taille, sa diversité, et les conflits internes la rendent cependant de plus en plus difficile à diriger. En 1948, pour tenter de consolider l'organisation, Borduas est élu président. Il fait toutefois face à une tempête de protestation de la part des gens qui le trouvent trop radical : il fait déjà circuler à l'époque, une ébauche du REFUS GLOBAL. Se sentant incapable de diriger le groupe, Borduas remet sa démission dès le lendemain de son élection. Peu après, Pellan et plusieurs de ses partisans quittent la SAC.

Voir aussi PEINTURE.

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