Enseignements
Selon le courant principal de la tradition sikhe, dix gurus sont nés entre le 15e et le 17e siècle : les idées du guru Nanak sont approfondies par les neuf gurus ou professeurs qui lui succèdent. Les sikhs croient que cette même lumière (iot) qui habite le Guru Nanak se retrouve également chez l’ensemble des dix gurus. Le guru Nanak voyage beaucoup et intègre à sa théologie beaucoup d'idées empruntées à la tradition des sant (saints) Hindous, à la bhakti (dévotion) hindouiste et, indirectement, au soufisme musulman (voir Islam). Il professe le monothéisme (un seul Dieu) et rejette les notions hindoues de castes, en lien avec l’accès à la libération, l'adoration des idoles et la mortification. Il nie également que le salut puisse être obtenu par un ascétisme où l'homme se dissocie des affaires du monde. Le guru Nanak et les gurus qui lui succèdent érigent les chefs de famille en modèles. Les individus sont appelés à apporter leur contribution à travers la famille et les obligations sociales. Le guru Nanak affirme que tous peuvent accéder au salut en pratiquant l'amour de Dieu et en vivant chaque jour de façon morale, responsable et désintéressée.
Le guru Angad (vers 1504-1552) a regroupé les enseignements de Nanak, standardisant et popularisant ainsi l’écriture Gurmukhi, qui est aujourd’hui la plus utilisée en Panjabi écrit. On pense qu’il a également renforcé la pratique distincte du Guru ka langar, par laquelle les sikhs rejettent le système des castes en mangeant ensemble. On dit que le guru Amar Das (vers 1479-1574) a davantage organisé le groupe des fidèles et lutté contre le purdah (isolement des femmes) et le sati (immolation des veuves par le feu). Le guru Ram Das (vers 1534-1581) fonde la ville d'Amritsar (Panjab), qui est maintenant le centre de la foi sikhe, et le guru Arjun (vers 1563-1606) réunit les Écritures sikhes en un seul volume, qu'on appellera plus tard l'Adi Granth, principal texte sacré du sikhisme.
L'oppression des Moghols musulmans et la situation instable du Panjab rendent les sikhs plus conscients de leur appartenance ethnique et font naître chez eux un esprit militaire. Devenu guru après que son père, Tegh Bahadur (1621-1675), a été exécuté par le gouvernement moghol, Gobind Singh (1666-1708), dixième et dernier guru, est à la fois un chef spirituel et militaire. On croit qu'il a porté la théologie sikhe à son achèvement, en 1699, en fondant la fraternité du Khalsa, un terme pouvant signifier « les Purs » ou qualifier ceux qui sont sous l’autorité directe du guru Gobind Singh, par opposition aux autres chefs politiques et religieux. Un nouveau rite d’initiation, amrit pahul (initiation de l’épée), est introduit par le guru et ceux qui prennent part à ce rituel sont connus sous le nom d’amritdhari (« porteurs de nectar »). Les hommes ainsi initiés sont appelés « Singhs » (lions) et, au fil du temps, sont tenus, en tant que membres du Khalsa, de rester fidèles aux cinq kakas (les cinq K) : de ne jamais se couper ni les cheveux ni la barbe (kesh) et de porter un peigne (kangha) symbolisant la propreté, un bracelet de métal (kara), une culotte militaire (kachha) et une dague (kirpan). La plupart des hommes sikhs, qu’ils soient initiés ou non au Khalsa, sont connus sous le nom de Singhs. Depuis l’institution du Khalsa, beaucoup de femmes sikhes choisissent d’utiliser le nom « kaur » (princesse). Certains sikhs, nommés Sahijdharis, ce qui signifie littéralement « ceux qui prennent leur temps » peuvent transgresser certains K, la plupart du temps en se coupant les cheveux tout en continuant de croire fermement aux idéaux du Sikhisme. Dans la plupart des familles sikhes, différentes identités coexistent. Certains membres d’une famille peuvent être des Keshadharis, « personnes ne coupant pas leurs cheveux, mais non initiées », Amritdharis (officiellement initiés à l’ordre Khalsa) ou Sahajdharis.
Ainsi, il s'est formé une gamme d'observances religieuses chez les sikhs. Les Amritdharis sont tenus d'observer des pratiques de dévotion plus exigeantes et un code moral (rehat maryada) plus restrictif que ceux des Keshadharis qui n'ont pas été initiés par l’intermédiaire de l’'amrit pahul, tandis que les Sahajdharis peuvent rejeter les signes extérieurs d’appartenance tout en restant de fervents sikhs. Tous sont néanmoins considérés comme des sikhs parce qu'ils adhèrent aux enseignements fondamentaux des gurus.
Le courant principal de la tradition sikhe veut que le guru Gobind Singh, sachant sa mort imminente, ait transmis pour toujours l'autorité spirituelle en matière de foi à Adi Granth, qu'il a renommé Guru Granth Sahib. Les Écritures du guru Granth Sahib constituent la fondation morale et les enseignements du sikhisme. Après la mort du guru Gobind Singh, les sikhs ont continué d'avoir une histoire agitée. À mesure que l'Empire moghol s'affaiblit, les conflits militaires et politiques au Panjab s'intensifient. Ils se calment quelque peu après l'arrivée au pouvoir du Maharajah sikh Ranjit Singh (1780-1839), qui devient maître d'une grande partie du Panjab et du Cachemire. Les conversions au sikhisme sont très nombreuses pendant cette période ainsi qu'après la conquête du Panjab par les Britanniques en 1846. Les sikhs deviennent bientôt un élément important de l'armée britannique en Inde, ce qui amène quelques-uns d'entre eux à émigrer dans tous les coins de l'Empire britannique.
Sikhisme au Canada
Le sikhisme est l'une des religions non chrétiennes qui comptent le plus de fidèles au Canada, et les sikhs forment le plus important groupe ethnique de l'Asie du Sud L’immense majorité des sikhs vivent en Asie, et environ 2,6 pour cent d’entre eux vivent en Amérique du Nord. Les données du recensement indiquent qu'il y avait près de 771 800 sikhs au Canada en 2021 (comparé à environ 147 400 en 1991). L'immigration est un facteur clé de l'augmentation du nombre de sikhs au Canada. Leur population représente environ 5 pour cent des 1,8 million de nouveaux immigrants arrivés au Canada dans les années 1990. Aujourd'hui, presque la moitié de la population sikhe du Canada vit en Colombie-Britannique.
Les premiers sikhs arrivent au Canada au tout début du 20e siècle. Certains font partie d'un contingent militaire venu de Hong Kong pour assister au jubilé de diamants de la Reine Victoria (1897) et au couronnement d'Édouard VII (1902). Les premiers immigrants sikhs arrivent au Canada en 1904 et s'établissent en Colombie-Britannique. Plus de 5 000 Asiatiques du sud, dont plus de 90 pour cent sont des sikhs, s'y établissent avant que leur immigration soit interdite en 1908 (voir Politique d'immigration). Par la suite, beaucoup de ces Asiatiques ne tardent pas à émigrer et il n'en reste environ que 2 000. Malgré la forte discrimination raciale (voir Komagata Maru), les sikhs mettent rapidement en place leurs institutions religieuses en Colombie-Britannique. La Vancouver Khalsa Diwan Society est fondée en 1906 et dirige, deux ans plus tard, la construction du premier temple permanent, ou gurdwara (« passerelle du guru »). En 1920, d’autres gurdwaras s’installent à New Westminster, Victoria, Nanaimo, Golden, Abbotsford, Fraser Mills et Paldi. Chacun est dirigé par un conseil d'administration élu et indépendant.
Dès le début, les gurdwaras sont les établissements communautaires centraux des sikhs du Canada et leur permettent d'apporter une aide considérable à ceux des leurs qui sont dans le besoin. C'est également par les temples qu'est organisée la lutte épique menée pour faire lever l'interdiction d'immigration. Les temples sont le centre d’une forte activité révolutionnaire anti-britannique orchestrée par le parti Ghadar, une organisation fondée aux États-Unis au début du 20e siècle qui attire vite des partisans également au Canada.
Les institutions religieuses sikhes canadiennes
Les institutions religieuses des Sikhs canadiens franchissent une nouvelle étape de développement dans les années 1920, lorsque les femmes et les enfants des résidents sikhs autorisés obtiennent le droit d'entrer au pays. La religion sikhe entretient une forte identité collective entre les deux guerres mondiales, de sorte que très peu de sikhs renient leur foi ou épousent des personnes d'une autre religion. De 1920 à 1960, la principale évolution religieuse consiste en une tendance des hommes de la deuxième génération à devenir des Sahajdharis en se coupant les cheveux et la barbe pour se conformer aux codes vestimentaires canadiens. Certaines femmes portent des robes à la place de l’habit traditionnel du Punjab, le salwar kameez. L'initiation au Khalsa par l'amrit pahul devient très rare.
Redéfinition du sikhisme canadien
Le sikhisme canadien commence à changer dans les années 1950 avec la reprise de l'immigration. Dans les années 1960, beaucoup de sikhs immigrent au Canada puisque les lois en matière d'immigration sont plus souples et les quotas raciaux sont éliminés. Beaucoup d'immigrants arrivés après la guerre sont plus urbains, plus instruits et plus occidentalisés que leurs prédécesseurs et pratiquent une religion moins traditionnelle. L'assise du pouvoir démocratique sur les temples reflète bientôt cette division entre les gurdwaras fréquentés par les immigrants Sahajdharis et ceux, d’un autre type, gérés par les Keshadharis à Vancouver et à Victoria.
Dans les années 1960 et 1970, des dizaines de milliers de sikhs qualifiés, dont certains sont particulièrement instruits, s'établissent partout au Canada, particulièrement dans le corridor urbain entre Toronto et Windsor. À mesure que leur nombre s'accroît, les sikhs établissent des gurdwaras temporaires dans toutes les grandes villes situées à l’est de Montréal. Dans bien des cas, ils y établissent ensuite des gurdwaras permanents et des centres sikhs. De nos jours, la plupart des villes ont plusieurs gurdwaras, reflétant chacun un courant religieux, social ou politique différent, ou une caste distincte. Ils dispensent désormais aux sikhs toute la gamme des offices publics. Les plus importants sont les offices dominicaux, suivis du langar (repas gratuit) servi à tous les membres du sangat (assemblée).
Dans les gurdwaras, le culte inclut des prières, la lecture des écritures, des hymnes chantés et la méditation. Les services sont ouverts à quiconque respecte les conventions à suivre pour entrer dans un temple : être déchaussé, avoir la tête couverte et s'abstenir de fumer et de boire. Fumer est un tabou particulier et il est très insultant pour les sikhs d’entrer dans un gurdwara en sentant la fumée de tabac. Quelques congrégations canadiennes ont intégré des chaises et des tables, mais la plupart des fidèles s'assoient sur des tapis et les hommes et les femmes sont assis séparément dans la salle. Il est aussi d’usage que les fidèles se couvrent la tête lorsqu’ils sont dans le temple et se lavent les mains et les pieds avant d'entrer dans le gurdwara. Des offices sont également célébrés dans les gurdwaras en l'honneur des divers gurus et pour des fêtes annuelles traditionnelles, telles que le jour du Baisakhi, qui commémore la création de l’ordre Khalsa. De nos jours, les mariages se célèbrent dans les gurdwaras, les hôtels ou dans la demeure familiale, et de nombreux sikhs respectent toujours la tradition des mariages arrangés.
Les observances personnelles et les dévotions sont probablement les aspects les plus importants de la religion sikhe au Canada. Les sikhs fervents ont notamment pour pratique quotidienne de se lever tôt pour prendre un bain, réciter des prières et méditer. De nombreuses familles sikhes ont à la maison un exemplaire du Guru Granth Sahib et ils en lisent un passage le matin. On récite un hymne au lever du soleil, ainsi qu'un hymne et une prière au coucher. Tous les sikhs doivent éviter le tabac, l'adultère, le vol, les jeux de hasard et la vénération d’idoles. Bien que l’alcool soit strictement interdit par leur Code de conduite, plusieurs sikhs en boivent à l’occasion.
Le sikhisme insiste sur la vie familiale, la bienfaisance, le service et la défense de la foi. Les sikhs ont d'importantes œuvres de bienfaisance, notamment pour le soutien des gurdwaras locaux et, de plus en plus, pour les arts et les causes sociales de l'ensemble du Canada. Selon l'interprétation traditionnelle, le service était pratiqué surtout en faveur de la religion et de la communauté, mais sa définition s'élargit lentement aux questions sociales canadiennes. Toutes les affaires des gurdwaras locaux, de l'administration aux préparatifs culinaires du langar hebdomadaire, sont prises en charge par des bénévoles, quoiqu'un gyanji (titre accordé à un sikh instruit) permanent puisse y participer. Certains comités de gestion du gurdwara peuvent également recruter des granthis, ou gardiens de temple, beaucoup d’entre eux étant envoyés au Canada depuis le Punjab.
Les sikhs font beaucoup d'efforts pour enseigner leur culture et leur religion à leurs enfants. Bon nombre de temples organisent des classes pour enseigner aux enfants les préceptes de la religion et de la langue écrite. La plupart des sikhs de la deuxième génération parlent le panjabi dès leur enfance, mais ils doivent systématiquement apprendre le gurmukhi, système d'écriture distinctif des sikhs, pour pouvoir lire le Guru Granth Sahib.
Plusieurs tentatives ont été faites pour mettre sur pied une organisation religieuse sikhe unifiée au Canada, mais elles n'ont pas abouti jusqu'à maintenant. Des conférences nationales et régionales ont été tenues dans plusieurs villes pour discuter des questions sikhes et les diverses organisations régionales des temples maintiennent généralement entre elles des relations informelles. Toutefois, l'association du gurdwara local demeure l'assise principale de l'organisation du sikhisme canadien. Quelques sikhs canadiens gardent des liens religieux étroits avec l'Inde. Théologiens, maîtres, chanteurs et musiciens visitent constamment le Canada et les écrits religieux indiens sont largement diffusés. Les sikhs canadiens qui vont en Inde font souvent des pèlerinages aux célèbres sanctuaires sikhs, en particulier le Darbar Sahib, couramment appelé le Temple d'or, à Amritsar.
Relations avec le sikhisme de l'Inde et du Canada
Les sikhs canadiens s'intéressent également de très près aux événements qui touchent les sikhs et le sikhisme en Inde, notamment à la montée d'un mouvement nationaliste réclamant plus de droits pour les sikhs et la création d'un État sikh indépendant, le Khalistan. De nombreux sikhs canadiens ont appuyé financièrement le mouvement, surtout après l'attaque, en 1984, de l'armée indienne contre le groupe sikh extrémiste et indépendantiste dirigé par Jarnial Singh Bhindranwali, qui s'était installé sur le terrain du Temple d'or. Bhindranwali et plus de 1 000 autres sikhs périssent lors de cette attaque qui endommage gravement le sanctuaire sikh le plus vénéré. Au Canada, il s'ensuit des manifestations pendant lesquelles les sikhs protestent vivement contre le gouvernement indien, ce qui provoque la dégradation des relations entre sikhs et hindouistes au Canada.
Les relations entre Hindouistes et Sikhs canadiens deviennent encore plus tendues lorsque la première ministre de l'Inde, Indira Gandhi, est assassinée le 31 octobre 1984 par deux de ses gardes de sécurité sikhs. En Inde, on rapporte que plus de 2 500 sikhs sont tués au cours des violentes représailles qui s'ensuivent. Le fait que personne ne fut jamais mis en accusation pour ces atrocités avive encore davantage le ressentiment des sikhs canadiens contre le gouvernement indien et alimente les tendances séparatistes. Le 23 juin 1985, un avion explose au cours du vol 182 d'Air India. Beaucoup croient qu'il s'agit d'un attentat commis par des sikhs canadiens en guise de représailles contre le gouvernement de l'Inde. La plupart des 329 victimes sont des Canadiens originaires d'Asie du Sud, dont quelques-uns sont des sikhs.
Plusieurs affaires judiciaires provinciales impliquant des étudiants sikhs orthodoxes ayant porté le kirpan à l'école ont suscité des débats animés sur l'opposition entre la sécurité et la liberté religieuse (voir Droit de l'étudiant). En 2002, la Cour supérieure du Québec décide qu'un étudiant de 12 ans, Gurbaj Singh Multani, avait le droit de porter le kirpan à l'école, à condition que celui-ci soit glissé ou dissimulé sous ses vêtements. En 2004, la Cour d'appel du Québec annule la décision sous prétexte que la sécurité de la communauté est plus importante que la liberté religieuse de cet étudiantet que la dague cérémoniale enfreint la règle sur les armes et les objets dangereux du code de conduite des étudiants. Cependant, en 2006, la Cour suprême du Canada décide que la société canadienne devrait faire preuve de tolérance religieuse et qu'il est impossible d'interdire complètement la dague en raison de la liberté religieuse garantie par la Charte canadienne des droits et libertés. (Voir Multani c. Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.) Plusieurs provinces ont réglé la question en limitant la taille de la lame ou en exigeant que le kirpan soit dissimulé sous les vêtements. Les députés sikhs peuvent porter le kirpan à la Chambre des communes, mais celui-ci est toujours interdit dans certains tribunaux, et Transports Canada interdit tous les « couteaux ou objets semblables à des couteaux ».Ces événements au Canada et en Inde ont également de très fortes incidences sur la pratique religieuse de l'ensemble des sikhs canadiens. Le renforcement de leur sentiment d'appartenance fait augmenter de façon remarquable le nombre d'Amritdharis et de Keshadharis, même chez les Canadiens des deuxième et troisième générations.
Un autre changement important survenu au sein de la diaspora sikhe, y compris celle du Canada, est la création d’écoles privées spécialement conçues pour répondre aux besoins des enfants sikhs.Les écoles Khalsa sont bâties grâce aux fonds récoltés par les sikhs, ou à partir de financements à la fois privés et publics, qui sont accordés aux écoles confessionnelles dans certaines provinces. Bien que la plupart des enfants sikhs fréquentent les établissements publics, les écoles Khalsa offrent aux sikhs un enseignement religieux axé sur l’histoire et la culture sikhe et l’apprentissage du Punjabi, tout en suivant les programmes scolaires imposés par les gouvernements provinciaux. D’autres initiatives importantes prises au sein de la communauté sikhe sont les camps d’enfants, de jeunes et de femmes, toujours plus nombreux et parrainés par les sangats, partout au Canada. Ces camps sont connus sous le nom de gurmat, qui fait référence aux « enseignements des gurus ». Bien qu’ils soient pour la plupart organisés dans les gurdwaras locaux, beaucoup de ces camps accueillent des personnes provenant de tous les coins du pays.
Sikhs et Internet
Les sikhs et les autres communautés religieuses ont adopté l’Internet et l’utilisent comme outil et source d’apprentissage utiles. Les sites Web sikhs les plus populaires se trouvent au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. De nombreux sites sont consacrés aux textes sacrés du sikhisme et des hymnes et versets spécifiques peuvent être trouvés à l’aide de moteurs de recherche sophistiqués. On peut également trouver en ligne des prénoms à donner aux bébés sikhs. Des sites offrent des cours en ligne pour apprendre à écrire en gurmukhi ainsi que des outils efficaces d’apprentissage du punjabi. Des sites de partage vidéo et audio diffusent des kirtans (chants de louange), présentent des techniques de nouage de turban et font la publicité pour des combats de gatka (art martial sikh). Les villages des ancêtres peuvent être retrouvés à l’aide de systèmes cartographiques et les familles peuvent communiquer tous les jours entre elles, qu’elles se trouvent dans le Punjal rural, dans les grandes villes du Canada ou ailleurs. La communauté sikhe internationale n’a jamais été autant connectée dans son histoire qu’aujourd’hui grâce aux moyens de communication de masse et il n’y a jamais eu autant d’information facilement accessible à quiconque souhaitant en apprendre davantage sur la culture sikhe. Grâce à sa solide organisation communautaire, à une vive conscience de son identité collective et à une adaptation rapide aux nouvelles technologies, le sikhisme s'est largement répandu au Canada malgré le poids de l'assimilation et de la sécularisation.
Voir aussi Préjugés et discrimination.