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Tseshaht (Sheshaht)

Les Tseshaht (Ts’ishaa7ath ou Ć̓išaaʔatḥ; anciennement Sheshaht) forment une Première Nation nuu-chah-nulth qui habite la baie Barkley et l’inlet Alberni, sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. En semptembre 2018, le gouvernement fédéral compte 1 212 membres inscrits de la nation tseshaht, dont 728 vivaient en dehors de la réserve.
Premi\u00e8re Nation des Tseshaht
Sculpture en bois représentant Ch'ichu'atH, que la Premi\u00e8re Nation des Tseshaht tient pour \u00eatre le Premier homme, au site culturel de l'\u00eele Benson, en Colombie-Britannique, au Canada. Sculpture réalisée par Gordon Dick, de la Premi\u00e8re Nation des Tseshaht.

Territoire et population

Les Tseshaht (« gens de Ts’ishaa ») viennent de l’île aujourd’hui appelée Benson, dans la baie Barkley. Comprenant initialement un certain nombre de petits groupes indépendants confinés sur les îles les plus au large de l’archipel Broken Group, les Tseshaht se regroupent au 19e siècle pour former une puissante nation grâce à des conquêtes ou à des fusions avec d’autres groupes tels que les Hikwuulh7ath et les Hach’aa7ath, suivies de l’acquisition de territoires. Tout au long du 19e siècle, les Tseshaht étendent leur territoire qui finit par couvrir toutes les îles Broken, la plus grande partie du rivage nord de la baie Barkley, l’inlet Alberni et le cours inférieur du fleuve Somass. (Voir aussi Territoire autochtone.)

Aujourd’hui, les Tseshaht vivent principalement sur la réserve Tsahaheh, près de Port Alberni. En septembre 2018, cette nation comptait 1 212 membres enregistrés, dont 728 vivaient en dehors de la réserve. Le reste de la population vit sur la réserve (442) ou dans d’autres réserves (42).

Vie traditionnelle

Les Tseshaht chassaient et se déplaçaient en fonction des saisons et des mouvements migratoires de certains animaux. À la fin de l’hiver et au début du printemps, ils se rendaient sur la côte pour chasser les mammifères marins et pêcher. En août, ils se retiraient vers leurs villages d’hiver abrités et capturaient des saumons dans l’inlet Alberni et le fleuve Somass. Les privilèges héréditaires associés à ces terres, les Tutuupata, gouvernaient leur économie traditionnelle.

Société et gouvernance

La société tseshaht était traditionnellement gouvernée par le ha-wiih (les chefs héréditaires), au sein duquel le roi (Tyee Ha’wilth) possédait le rang le plus élevé. Selon les Tseshaht, les rois étaient considérés comme appartenant à « la lignée spirituelle la plus proche de celle évoquée dans notre chronique de la création ». Les rois possédaient des droits et des privilèges spéciaux sur les territoires, la chasse, les récits et plus encore. Les autres chefs héréditaires possédaient aussi des droits sur certains territoires et certains rituels, mais c’est le roi qui présidait sur la nation tout entière. Les citoyens communs (muschim) et les esclaves occupaient respectivement les rangs moyens et inférieurs de la société.

En 2004, les Tseshaht adoptent un système de gouvernement basé sur des représentants élus. Les chefs héréditaires jouent toujours un rôle important dans la culture et la société des Tseshaht, mais la nation procède dorénavant à l’élection d’un conseiller en chef doté d’un mandat de quatre ans, soutenu par des conseillers dont le nombre peut aller jusqu’à neuf.

Culture

Les Nuu-chah-nulth ont une riche culture cérémonielle, caractérisée par l’organisation de festins et d’activités telles que des chants, des danses, des concours et des représentations théâtrales. (Voir aussi Potlatch.) Les Nuu-chah-nulth sont également réputés pour leurs magnifiques objets en bois, notamment leurs canots, leurs mâts totémiques, leurs maisons multifamiliales et bien d’autres produits fabriqués à la main à partir du bois de cèdre. (Voir aussi Art autochtone de la côte nord-ouest.)

La chasse à la baleine est une facette importante de l’histoire et de la culture des Tseshaht. En plus de son importance économique, la chasse à la baleine était un élément essentiel de la spiritualité des Nuu-chah-nulth. Les baleines sont évoquées dans les légendes, les noms de famille, les chants et les noms de lieux. La chasse à la baleine était tellement sacrée qu’elle était réservée au ha-wiih. Les Tseshaht chassaient principalement les rorquals à bosse, et plus rarement les baleines grises. Les rorquals à bosse, de grande taille, fournissaient aux Tseshaht plus de viande, d’huile et d’autres produits naturels que n’importe quelle autre espèce de baleine.

Langue

Les Tseshaht parlent un dialecte nuu-chah-nulth appelé le Ćišaaʔatḥ. Avec la mise en œuvre dans le passé de certaines initiatives et politiques fédérales, telles que les pensionnats indiens, ce dialecte est aujourd’hui menacé de disparition. En 2015, on comptait seulement cinq personnes qui le parlaient couramment, 25 qui l’apprenaient et 26 qui parvenaient tant bien que mal à le parler et à le comprendre. La Nation tseshaht travaille cependant à préserver et à promouvoir ce dialecte auprès des nouvelles générations de locuteurs.

Religion et spiritualité

Le système de croyances nuu-chah-nulth est centré sur l’existence d’un Créateur et d’esprits dont les pouvoirs peuvent être utilisés pour amener la paix et porter chance à la communauté. Les Nuu-chah-nulth croient que toute forme de vie est associée à un esprit, et qu’elle doit donc être respectée et appréciée. Les chamans se chargeaient de la santé spirituelle des gens en pratiquant la médecine traditionnelle et en organisant des rituels visant à guérir des maladies et à rétablir l’équilibre spirituel. (Voir aussi Autochtones : religion et spiritualité.)

Histoire des origines

Les récits des Tseshaht évoquent Nas, le Créateur, qui a donné forme aux premières personnes. Créés à Ts’ishaa, le premier homme et la première femme Tseshaht se sont vu confier la responsabilité spirituelle et l’intendance des îles de l’archipel Broken Group et de ses habitants.

Histoire coloniale

À partir du début du 20e siècle, la présence de plus en plus importante des colons européens sur les terres nuu-chah-nulth force les Autochtones à se regrouper dans les réserves créées par le gouvernement. Les politiques fédérales assimilationnistes, notamment la Loi sur les Indiens, et les pensionnats indiens finiront par éroder la culture et les modes de vie traditionnels des Nuu-chah-nulth, qui s’efforcent aujourd’hui de préserver et de revitaliser leur langue, leur culture et leur spiritualité.

Vie contemporaine

La Première Nation des Tseshaht dirige des entreprises de pêche et de foresterie sur ses territoires, ainsi qu’une épicerie et une station-service. La nation offre également à ses membres toute une gamme de services tels que logement, soins de santé et éducation.

Les Tseshaht font partie du Conseil tribal des Nuu-chah-nulth, une association fondée en 1958 qui offre divers services aux près des 9 500 membres enregistrés, notamment des services de protection de l’enfance, d’éducation, de formation à l’emploi et d’autres initiatives socioéconomiques visant à soutenir la santé et le développement.

Les Tseshaht négocient actuellement la quatrième étape d’un processus d’établissement de traité (qui en compte six) en Colombie-Britannique, afin d’obtenir l’autonomie gouvernementale.

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