Services de garde
Il s'agit de services autorisés de garde extérieure des jeunes enfants, à temps partiel ou à temps complet. Les deux types de services les plus populaires sont dispensés soit dans une garderie, soit en milieu familial. Dans le dernier cas, le service destiné aux enfants âgés de quelques semaines à 12 ans est dispensé dans une maison privée détenant un permis et sous la supervision d'une agence de service social ou d'un agent du gouvernement. Pour les enfants plus âgés, il existe des programmes de garde après les heures d'école. Il y a des garderies privées à but lucratif ou non lucratif et des garderies gérées par les services d'aide municipaux.
Jusqu'en 1990, en vertu du Régime d'assistance publique du Canada, le gouvernement fédéral défraie aux provinces et aux municipalités 50 p. 100 des coûts admissibles pour les services de garderie destinés aux familles à faible revenu et à celles qui ont besoin de ces prestations.
En 1990, le gouvernement fédéral fixe la contribution maximale du Régime d'assistance publique du Canada aux trois provinces les plus riches (Ontario, Alberta et Colombie-Britannique) et en limite l'indexation annuelle à 5 p. 100. Les défenseurs des services de garderie soutiennent que la hausse des coûts des services sociaux en Ontario et en Colombie-Britannique dépasse de beaucoup le plafond de 5 p. 100 et laisse dès lors ces deux provinces avec moins d'argent pour leurs garderies.
À partir d'avril 1996, les contributions que le fédéral versaient précédemment aux provinces en vertu du Régime d'assistance publique du Canada rentrent désormais dans son système des paiements de transferts pour la santé et les services sociaux. Le mois précédent, donnant suite à une promesse électorale, le gouvernement libéral a négocié avec les provinces la mise en place d'un service de garderie à frais partagés. En cas d'échec, les services de garderies seraient inclus dans le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux (TCSPS).
Émettre les permis, établir les normes et mettre sur pied le système de garderie incombe aux provinces, car les garderies relèvent de leur juridiction. Dans l'ensemble du Canada les services de garderie offrent certaines similarités, particulièrement en ce qui concerne les normes régissant la santé et la sécurité ainsi que le ratio enfants/éducatrices et la formation de celles-ci ; il existe cependant des différences notables inspirées de philosophies et de perspectives variant d'une province à l'autre. La Saskatchewan, par exemple, octroie des permis uniquement aux coopératives dirigées par les parents, tandis qu'en Alberta 62 p. 100 des garderies sont des commerces. L'Ontario et l'Alberta sont les seules provinces où l'on retrouve des garderies créées et gérées par des municipalités, peu nombreuses il est vrai. Certaines provinces versent une allocation partielle à quiconque utilise le service de garderie, sans tenir compte du revenu familial, alors que d'autres restreignent cette allocation aux familles défavorisées ou à faible revenu.
Historique
Bien que certaines garderies datent de la Deuxième Guerre mondiale ou même d'avant, la majorité d'entre elles sont créées à partir de 1972, en raison du nombre croissant de femmes qui travaillent à l'extérieur tout en ayant des enfants d'âge préscolaire. En 1971, il n'y a que 14 400 places disponibles dans les garderies canadiennes, mais leur nombre atteint environ 394 300 en mars 1991, c'est-à-dire vingt-sept fois plus. La disponibilité de ce service varie suivant l'âge de l'enfant. En 1994, il y a suffisamment de places pour accueillir environ 44 p. 100 des enfants âgés de 3 à 6 ans dont les parents travaillent au moins 20 heures par semaine ou qui sont inscrits à l'école. Cependant, pour les enfants de moins de 18 mois dont les parents appartiennent à la même catégorie, les places disponibles ne comblent que 15 p. 100 des besoins. Les coûts élevés des services expliquent partiellement cette carence.
Coûts des services de garde
Les coûts des services de garde dépendent directement des problèmes courants auxquels ces établissements doivent faire face. Les membres du personnel, généralement sous-payés, sont confrontés au dilemme suivant : leur salaire représente 70 à 80 p. 100 des coûts de la garderie ; par conséquent, une hausse salariale rendrait le service inaccessible aux travailleurs à moyen ou à faible revenu. Dans les faits, un rapport financé par le gouvernement fédéral en 1993 montre que dans une proportion de 7 sur 10, les éducatrices spécialisées dans les soins aux enfants d'âge préscolaire détiennent un diplôme d'études post-secondaires ou universitaires. Elles demeurent néanmoins au bas de l'échelle des salaires avec en moyenne 18 000 dollars par année. Si l'on considère les besoins canadiens en matière de services de garde, les points à considérer concernent la qualité des soins, leur accessibilité et leurs coûts.
Voir aussi FEMMES DANS LA POPULATION ACTIVE.