Peuples et territoire
Les groupes des Salish de la côte centrale sont liés par leur langue. Ils incluent les Klallum, les Halkomelem, les Squamish, les Nooksack (dans l’État de Washington) et les Salish des détroits du Nord, qu’on connaît parfois sous l’appellation « Salish des détroits » (en Colombie-Britannique et dans l’État de Washington). (Voir aussi Salish de la côte, Salish de la côte Nord du détroit de Georgia et Salish du continent.)
Les peuples appartenant aux Salish de la côte centrale ont occupé, historiquement, des territoires adjacents à la vallée du Bas-Fraser, au sud-ouest de l’île de Vancouver, autour du sud du détroit de Georgia et, entre les deux, sur les îles San Juan et Gulf. (Voir aussi Territoire autochtone.)
Mode de vie traditionnel
Les peuples des Salish de la côte centrale habitent souvent dans de grandes maisons avec des toits en appentis, souvent appelées « maisons en planches ». Ces maisons sont regroupées en villages, d’où l’on fait de courtes excursions pour récolter les ressources saisonnières. Les maisons en planches sont souvent construites en bois de cèdre. (Voir aussi Histoire de l’architecture des Autochtones.)
Les montaisons annuelles de saumons sont essentielles à l’alimentation et au mode de vie de nombre des peuples salish de la côte centrale. Les Halkomelem pêchent avec des épuisettes et de grands chaluts remorqués entre deux canots. Les Salish des détroits du Nord ont perfectionné le filet de haut fond, un piège de pêche unique tendu entre deux canots. La grande partie du saumon est pêchée pendant l’été, saison pendant laquelle le surplus peut être séché sur des séchoirs à l’air libre. Bien que les équipements aient changé, les Salish de la côte centrale continuent de pêcher dans ces régions.
Organisation de la société
La vie quotidienne a pour centre des groupes de ménages formés de familles élargies dont la lignée est retracée par filiation patrilinéaire ou matrilinéaire. Le mariage avec les parents par le sang est interdit; les époux viennent généralement d’un autre village. Partout sur le territoire des Salish de la côte centrale, les gens sont reliés dans des réseaux de parenté. Les lieux d’approvisionnement en ressources et le privilège de procéder à des rituels appartiennent aux lignées ou aux groupes familiaux, dont les membres travaillent sous la direction des chefs estimés.
Il existe une hiérarchie complexe des classes qui comprend des clans et des esclaves. Chaque personne s’emploie à maintenir son statut en travaillant fort, en formant des alliances sélectives grâce à des mariages stratégiques et en adoptant un comportement approprié. Les gens des villages voisins sont invités à fêter et à reconnaître le rang social de l’hôte à l’occasion des potlatchs, qui sont surtout organisés à l’été et à l’automne. Encore aujourd’hui, les gens sont liés par un réseau de parenté, et bon nombre d’entre eux continuent d’organiser des potlatchs.
Culture
La culture des Salish de la côte centrale est riche et diversifiée. Chaque nation a ses cérémonies, ses systèmes de croyances particuliers et ses histoires orales distinctives. Cependant, nombre des nations des Salish de la côte centrale ont de forts liens de parenté, et partagent des ressemblances linguistiques et culturelles.
À l’instar des autres Autochtones de la côte du Nord-Ouest, les Salish de la côte centrale sont bien connus pour leur art. Les mâts totémiques et les dessins de motifs représentant les animaux et les êtres spiritueux de la côte du Nord-Ouest sont des aspects importants de leurs œuvres artistiques. (Voir aussi Art autochtone de la côte du Nord-Ouest.)
Religion et spiritualité
Les activités religieuses visent les aides spirituelles (parfois appelés « esprits gardiens ») qui confèrent des pouvoirs personnels pour aider à la chasse, à la guérison et à d’autres activités. Ces esprits prennent souvent la forme d’animaux, mais ils peuvent aussi paraître en forme de monstres. Les chamans ont des liens spéciaux avec ces esprits et apprennent à communiquer avec eux. Les danses des esprits, exécutées pendant les rituels d’hiver, célèbrent ces pouvoirs individuels, et prennent la forme de rituels de purification héréditaire, exécutés à l’aide de masques, d’effigies ou de hochets décorés. Après une période de déclin, la participation aux danses d’hiver augmente de façon importante à partir des années 1970.
Nombre de Salish de la côte centrale appartiennent à des églises chrétiennes. L’Indian Shaker Church (à ne pas confondre avec la religion des Shakers, aux États-Unis) se développe vers la fin du 19e siècle, et comporte des éléments de la chrétienté et des traditions spirituelles des Salish de la côte. Malgré de grands changements culturels, des rites et des expressions religieuses persistent, unissant les petits villages dispersés et permettant de maintenir un sens vigoureux d’identité autochtone.
Récits de la création
Selon les légendes des Salish de la côte centrale, les ancêtres de ces derniers étaient des créatures puissantes capables de changer de forme pour adopter l’apparence humaine ou non humaine. Ils pouvaient voyager dans le monde du ciel et même au pays des morts. Le monde, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est créé lorsque les Xexá:ls, également désignés comme la fratrie transformatrice, utilisent leurs pouvoirs spéciaux pour transformer le monde et les créatures qui l’habitent. La fratrie transforme certains ancêtres pour créer les animaux, les plantes et les roches que nous voyons aujourd’hui. Ce n’est qu’un des nombreux récits des origines qui varient d’une nation à une autre dans la région des Salish de la côte centrale et le long de la côte du Nord-Ouest.
Langues
Les langues des Salish de la côte centrale appartiennent à la famille linguistique salish. Avec peu de personnes capables de les parler couramment, nombre de ces langues sont considérées comme menacées. Les programmes fédéraux et les politiques fédérales qui visaient l’assimilation, tels les pensionnats, ont érodé – et même éradiqué – différentes langues autochtones. Des programmes de revitalisation, notamment dans les universités, les collèges et les écoles secondaires, tentent autant que possible de sauvegarder et de promouvoir ces langues autochtones régionales.
Contact avec les Européens
Le début du commerce maritime de la fourrure, concentrée sur la zone côtière extérieure, ne touche pas directement les Salish de la côte centrale, dont le territoire est exploré pour la première fois par les navires espagnols et britanniques au cours du 18e siècle. En 1827, la Compagnie de la Baie d’Hudson établit Fort-Langley dans le territoire des Halkomelem. Vers la fin du 19e siècle, le sud de l’île de Vancouver et la vallée du Fraser attirent des colons. Subséquemment, les Salish de la côte centrale sont déplacés et leur population diminue.
Vie contemporaine
Les Salish de la côte centrale du Canada ont agi pour protéger leurs droits juridiques, les titres ancestraux touchant leur territoire traditionnel et les ressources de celui-ci. Beaucoup de bandes se sont unies en conseils tribaux afin de chercher des solutions légales et politiques à leurs revendications concernant une partie des riches ressources naturelles, notamment des pêches. Les Salish de la côte centrale demandent aussi l’autonomie gouvernementale. En 2009, le traité concernant la Première Nation Tsawwassen avec le Canada entre en vigueur pour accorder à cette dernière des Salish de la côte le droit d’autogouvernance, conformément à la Constitution du Canada.