Enfance, éducation et famille
Robert Watson Joseph Ghiz naît le 21 janvier 1974 de l’union entre Rose Ellen et Joseph (Joe) Ghiz, un éminent avocat de Charlottetown et organisateur du Parti libéral qui devient premier ministre de l’Île‑du‑Prince‑Édouard de 1986 à 1993. Robert Ghiz, par conséquent, grandit dans l’univers de la politique libérale.
Robert Ghiz fréquente l’école secondaire Colonel Grey à Charlottetown, puis l’Université Bishop’s à Lennoxville (aujourd’hui Sherbrooke), au Québec, où il décroche un diplôme en sciences politiques. Après ses études, il se lance en politique fédérale : il occupe la fonction de conseiller des affaires du Canada atlantique au Cabinet du premier ministre Jean Chrétien, puis celle d’attaché politique de la ministre du Patrimoine Sheila Copps. Il est plus tard nommé directeur des affaires gouvernementales à la Banque de la Nouvelle‑Écosse à Ottawa.
En 2006, Robert Ghiz épouse Kate Ellis, une médecin. Le couple a trois enfants.
Chefferie libérale
Robert Ghiz revient à Charlottetown en 2002. L’année suivante, il devient candidat à la chefferie du Parti libéral provincial et remporte la course, suivant les traces de son défunt père. « J’admire les accomplissements de mon père et je suis très fier de ce qu’il a réalisé, mais comme lui, je suis mon propre chef. Je suis Robert Ghiz. Je ne suis pas Joe Ghiz. J’espère que les Prince‑Édouardiens me jugeront en tant que Robert Ghiz », lance-t-il à ses partisans lorsqu’il se lance dans la course à la chefferie du Parti libéral de l’Î.‑P.‑É. Robert Ghiz arrive à la tête d’un parti en très mauvaise posture — les libéraux de l’Î.‑P.‑É. sont grandement endettés et n’ont qu’un seul député dans l’Assemblée législative dominée par les progressistes‑conservateurs.
Aux élections provinciales de 2003, les libéraux obtiennent 4 des 27 sièges à l’Assemblée, y compris celui de Robert Ghiz comme député de Charlottetown. Au cours de son mandat à titre de chef de l’opposition officielle, Robert Ghiz affronte à de nombreuses reprises le très populaire premier ministre Pat Binns et son cabinet progressiste‑conservateur.
Lors de la campagne électorale de 2007, Robert Ghiz mise sur le changement, tandis que Pat Binns mise sur ses succès précédents et sur ses antécédents en matière de bonne gouvernance. En fin de compte, les insulaires votent pour le changement, mettant ainsi fin à un règne progressiste-conservateur de 11 ans. Le 28 mai 2007, à l’âge de 33 ans, Robert Ghiz est élu premier ministre avec 23 des 27 sièges. Sa victoire marque la deuxième fois de l’histoire de l’Î.‑P. É. qu’un fils suit les traces de son père dans la fonction premier ministre — la première fois étant Alexander Campbell (1966-1978), fils de Thane Campbell (1936-1943).
Fonction de premier ministre
Robert Ghiz est premier ministre pendant plus de 12 ans : il est réélu avec une grande majorité en 2011. Ayant promis de faire de l’éducation une priorité du gouvernement provincial, il met en place un programme d’éducation préscolaire à temps plein et un programme de bourses pour les Prince‑Édouardiens qui souhaitent poursuivre des études collégiales et universitaires. En contrepartie, en période de récession, il ferme certaines écoles dans la foulée de compressions budgétaires.
Durant son mandat, Robert Ghiz introduit la taxe de vente harmonisée (TVH) à la province et il s’oppose farouchement au projet de certains sénateurs de la côte est visant à négocier une union des trois provinces maritimes. Le gouvernement de Robert Ghiz est aussi visé par des allégations de corruption portées contre de hauts fonctionnaires responsables de l’administration d’un programme prévoyant d’attirer de riches immigrants et leurs investissements à l’Î.‑P.‑É. Après une enquête de la GRC, toutefois, aucune accusation n’est portée à ce sujet.
En novembre 2014, Robert Ghiz — qui détient le record de longévité comme premier ministre provincial au Canada — cause la surprise en annonçant sa démission. Il affirme souhaiter passer plus de temps avec sa famille. « Bien des politiciens demeurent en poste plus longtemps qu’ils ne le devraient, dit-il. Parfois, pour le bien de la province, du parti et de soi‑même, il est nécessaire d’admettre que le moment est venu de passer à autre chose. »
Robert Ghiz ne fait pas une croix sur la politique, mais il déjoue les prédictions de certains observateurs croyant qu’il se joindrait aux libéraux de Justin Trudeau lors des élections fédérales de 2015.
Réorientation de carrière
Après avoir quitté la politique électorale, Robert Ghiz est conseiller d’affaires et conférencier indépendant. En 2016, il se joint au cabinet d’avocats international Gowling WLG à titre de conseiller d’affaires principal. Il est aussi nommé directeur du conseil d’administration de Medavie, fournisseur de soins de santé privé, et du groupe de conservation Canards Illimités Canada. Il siège également au conseil consultatif des Œuvres de bienfaisance du Prince au Canada.
En 2017, Robert Ghiz est élu président‑directeur général de l’Association canadienne des télécommunications sans fil. Il succède ainsi à l’ancien premier ministre du Nouveau‑Brunswick Bernard Lord à la tête de ce groupe de défense des intérêts de l’industrie du sans-fil.