Ressources minérales | l'Encyclopédie Canadienne

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Ressources minérales

Les minéraux sont des formations géologiques homogènes d’origine naturelle. Contrairement aux combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, les minéraux sont des composés inorganiques, ce qui signifie qu’ils ne se forment pas à partir de matières végétales ou animales. Le Canada regorge de nombreuses ressources minérales, extraites dans chaque province et territoire, et il est un chef de file mondial dans la production de potasse, d’aluminium, de cobalt, de diamants, d’or, de platine, et d’uranium, entre autres.

Extraction minérale à la mine Noranda

Répartition régionale des ressources minérales

Le Canada a une superficie de près de 10 millions de km2 et comporte six grandes régions géologiques, chacune ayant ses propres caractéristiques et ses ressources. Cinq de ces régions et leurs minéraux respectifs sont présentés ici. La sixième, le plateau continental canadien, est une source de pétrole et de gaz naturel.

Bouclier canadien

Le Bouclier canadien est composé de roches précambriennes et il compose la couche sous-jacente d’environ la moitié de la superficie totale du Canada. Cette vaste étendue de roches ignées, de roches métamorphiques et de roches sédimentaires précambriennes, de débris glaciaires, de forêts et de fondrières, constitue la principale source de métaux précieux et de métaux communs du Canada. La région contient de grandes quantités de métaux de base, d’or, de minerai de fer et d’uranium. En raison de sa vaste taille et de ses caractéristiques géologiques favorables, le Bouclier canadien offre un potentiel continu de découvertes de nombreux gisements minéraux.

Plateforme de l’intérieur

La plateforme de l’intérieur se trouve entre le Bouclier canadien et la région montagneuse de la Cordillère de l’ouest du Canada, et elle s’étend de la frontière des États-Unis à l’océan Arctique. Elle comprend la plateforme de l’Arctique, les plaines intérieures, les basses terres de la baie d’Hudson et la plateforme du Saint-Laurent.

Sous les terres agricoles de la partie sud des Plaines intérieures de l’ouest se trouvent d’abondantes réserves de ressources minérales comme la potasse et le sel, le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Elles sont toutes contenues dans d’épaisses couches de roches sédimentaires légèrement inclinées dans un coin qui s’épaissit vers l’ouest en direction des montagnes Rocheuses. Ces dernières années, l’activité économique dans la plateforme de l’intérieur est de plus en plus dominée par l’extraction du bitume des sables bitumineux.

Les basses terres de la baie d’Hudson s’étendent à travers le nord de l’Ontario au nord-est du Manitoba. Elles sont géologiquement caractérisées par des roches sédimentaires et volcaniques et contiennent du cuivre, du zinc, de l’or et du nickel.

La plateforme du Saint-Laurent est constituée des basses terres des Grands Lacs au sud-ouest et des basses terres du Saint-Laurent au nord-est. Bien que la région soit un gros producteur de sel et de matériaux de construction, elle contient également quelques ressources de minéraux métallifères.

Région de la Cordillère

À l’ouest des Plaines intérieures se trouve la Cordillère canadienne, une région montagneuse comprenant des plateaux et des vallées qui repose sur un sous-sol constitué de diverses roches ignées ou sédimentaires. Cette région comprend la plus grande partie de la Colombie-Britannique, le Yukon et la partie ouest des Territoires du Nord-Ouest, et elle contient des ressources minérales variées et importantes. L’ouest et le centre de la Cordillère contiennent une grande variété de métaux, notamment l’or, le cuivre, le minerai de fer, l’argent, le plomb et le zinc, tandis que la région à l’est est surtout reconnue pour ses réserves de combustibles fossiles, dont le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

Orogène appalachien

Au sud-est du Bouclier, la région des Appalaches de l’est du Canada est constituée d’une large ceinture de montagnes, de collines et de plaines. Elle couvre entièrement le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ainsi que l’ouest de Terre-Neuve et la partie du Québec située au sud du fleuve Saint-Laurent et à l’est d’une ligne entre le lac Champlain (aux États-Unis) et la ville de Québec. Cette région renferme une grande variété de minéraux, surtout de l’amiante, du zinc et du plomb. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse recèlent, respectivement, de formations de potasse et de gypse, et des réserves de sel se retrouvent un peu partout dans la région.

Orogène innuitien

Cette région, située principalement dans l’archipel arctique, repose sur un sous-sol de roches sédimentaires plissées et légèrement inclinées. Le calcaire plus ancien de la région de Cornwallis contient du zinc et du plomb. Cette zone comprend le riche gisement d’Arvik sur la Little Cornwallis Island au Nunavut. D’autres minéraux comme la roche, le sel et le gypse ont également été identifiés dans la région, mais leur exploitation dans une région aussi éloignée n’est pas rentable pour le moment.

Histoire de l’exploitation des ressources minérales

L’exploitation des ressources minérales joue un rôle central dans l’histoire de la colonisation du Canada et dans le développement de son économie industrielle. Aujourd’hui, le Canada est un chef de file dans la production de potasse et on estime qu’il se classe parmi les cinq meilleurs producteurs mondiaux d’aluminium, de cobalt, de diamants, d’or, de platine, et d’uranium.

18e siècle

L’exploitation des carrières et des mines compte parmi les plus anciennes industries du Canada. Au Québec, par exemple, on extrait et on fond du minerai de fer près de Trois-Rivières à partir de 1737. En 1770, les pères jésuites expérimentent avec le cuivre trouvé à Port Mamains, sur la côte nord du lac Supérieur. La première exploitation minière connue de gypse enregistrée au Canada est entreprise par des colons de la Nouvelle-Écosse en 1779.

19e siècle

Au 19e siècle, le début d’une économie industrielle stimule la demande pour les métaux durables. Alors que les colons migrent vers les régions peu peuplées du Haut-Canada, certains des premiers projets d’extraction se concentrent sur le minerai de fer. Le premier fourneau à fer de l’Ontario est construit à Furnace Falls dans le comté de Leeds en 1800. On érige un haut fourneau à fer dans le canton de Marmora du comté de Hastings en 1820, puis un autre à Normandale en 1822. La première exploitation de métal commun du Canada, la mine de cuivre de Bruce Mines dans l’Ouest canadien, sur la rive nord du lac Huron, remonte à 1848.

En plus du minerai de fer, l’or est tout aussi influent. L’extraction du métal commence en 1823 lorsque des concentrations d’or sont trouvées le long des côtes de la rivière Chaudière au sud de la ville de Québec. Toutefois, cette trouvaille est bien modeste en comparaison des découvertes qui sont faites 35 ans plus tard dans le fleuve Fraser en Colombie-Britannique, et qui attirent des milliers de prospecteurs sur la côte ouest du Canada. Les mines du district de Cariboo, au centre de la Colombie-Britannique, produisent 110 tonnes d’or. L’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération en 1871 est en grande partie attribuable à l’afflux rapide de mineurs au cours de ces années.

Au cours des années qui suivent la Confédération jusqu’aux années 1890, la croissance de l’exploration dans le sud de la Colombie-Britannique mène à un nombre considérable de découvertes de gisements d’or, d’argent et de métaux communs, y compris le gisement de cuivre-or de Rossland en 1887, et le gisement de plomb-zinc de Sullivan en 1909. Des ruées vers l’or se produisent simultanément dans l’est. À partir de 1860, les mines plus petites et plus dispersées de la Nouvelle-Écosse produisent un total de 45 tonnes d’or.

Le potentiel des ressources minérales du Canada devient plus évident avec la découverte de gisements d’amiante dans les Cantons de l’Est au Québec en 1877 et des premières découvertes de nickel-cuivre à Sudbury en Ontario, au début des années 1880. Pendant les années 1870, le Canada devient également un important producteur de phosphate avec le développement des gisements d’apatite naturelle dans l’est de l’Ontario et dans la région adjacente des collines de la Gatineau au Québec.

En 1896, de l’or est découvert dans le district du Klondike, qui devient plus tard le territoire du Yukon, et cette découverte déclenche l’une des ruées vers l’or les plus spectaculaires du monde. De 1897 à 1899, près de 29 millions de dollars d’or (chiffres non ajustés) sont récupérés dans la région. L’or est extrait des sables et des graviers des ruisseaux près de Dawson qui est pendant une courte période, la communauté la plus peuplée à l’ouest de Winnipeg et au nord de Seattle. La production d’or du Yukon se poursuit encore de nos jours.

Début du 20e siècle

L’extraction minière s’accélère rapidement au début de 20e siècle, stimulée à la fois par la demande grandissante de biens d’équipement et par l’achèvement du chemin de fer du Canadien Pacifique en 1885. Durant la Première Guerre mondiale, la capacité industrielle du Canada est presque doublée. Sa diversification augmente, transformant l’industrie de la sidérurgie, qui est auparavant une industrie se consacrant aux besoins de la construction des chemins de fer, en une industrie capable de fournir une large gamme de produits nécessaires à une économie industrielle. Après la guerre, le chemin de fer du Canadien Pacifique et d’autres nouveaux chemins de fer sont essentiels dans l’établissement d’opérations minières à grande échelle dans le nord et l’ouest, y compris l’industrie de nickel-cuivre à Sudbury, la mine de cuivre Britannia au nord de Vancouver et la fonderie de plomb-zinc à Trail, dans le sud-est de la Colombie-Britannique.

Des projets miniers commencent également dans les Prairies à cette époque, mais ils sont plus lents à se développer. La mine Mandy située à la frontière du Manitoba et de la Saskatchewan produit du minerai de cuivre au début de 1916 et dix ans plus tard, la Hudson Bay Mining and Smelting Company établit la ville de Flin Flon sur le site, ce qui sert à financer la construction d’une fonderie et d’un chemin de fer pour desservir la ville.

La découverte d’uranium à cette époque stimule également l’exploration des formations géologiques dans les régions septentrionales du Canada. En 1930, au Grand lac de l’Ours dans les Territoires du Nord-Ouest, Gilbert Labine découvre des minerais d’uranium, d’argent et de radium, qui sont initialement exploités pour en extraire de l’argent et du radium qui produisent l’uranium, un sous-produit qui sert à donner une couleur jaune ou orangée aux vernis pour le verre et la céramique. Au début des années 1940, avec l’arrivée de l’ère nucléaire, l’uranium devient le métal de valeur dominante de ces minerais dont les ressources sont épuisées en 1960.

Gilbert Labine avec Spud Arsenault

Milieu du 20e siècle

Durant la Deuxième Guerre mondiale, le Canada devient une source importante de métaux et d’autres matériaux stratégiques nécessaires à l’effort de guerre des Alliés. La production augmente fortement dans le secteur des aciéries et dans celui des métaux non ferreux, ainsi que dans les industries de fabrication d’appareils électriques, d’outils et de produits chimiques. De 1939 à la période de production maximale de matériel de guerre, la production d’acier canadien double, et la production d’aluminium, basée sur la bauxite et l’alumine importées, quintuple. Durant les années de guerre, la production de métaux communs comme le nickel, le cuivre, le plomb et le zinc augmente de 50 % ou plus.

Après 1945, le pays reprend rapidement ses activités de temps de paix. L’intérêt pour l’exploitation des ressources minérales est renouvelé et de nouvelles découvertes de minéraux, comme le minerai de fer, la potasse, le cuivre, le zinc et l’uranium lancent l’industrie minière du Canada dans sa plus grande période d’expansion.

La période d’après-guerre est marquée par plusieurs autres découvertes majeures de minéraux : les gisements de nickel au Manitoba; de zinc et plomb, de cuivre et de molybdène en Colombie-Britannique; et de métaux communs et d’amiante au Québec, en Ontario, au Manitoba, à Terre-Neuve, au Yukon et en Colombie-Britannique. À la fin des années 1940 et début des années 1950, on découvre de l’uranium en Saskatchewan et en Ontario, ce qui fait du Canada le pays disposant des plus grandes réserves connues au monde de ce métal sous forme de minerai.

Le minerai de fer devient également important lorsque d’immenses gisements sont exploités au Québec et au Labrador. Dans la région de Bathurst au Nouveau-Brunswick, d’importantes mines de métaux communs sont mises en production, et l’industrie de la fonte s’y développe. En Saskatchewan, on découvre d’importants gisements de potasse, tandis que la première mine de tantale de l’Amérique du Nord ouvre au Manitoba. À la fin de l’année 1963, on découvre l’un des plus importants gisements de zinc-cuivre-argent au monde à Kidd Creek, près de Timmins en Ontario, et sa production commence en 1965.

Fin du 20e siècle

Une remontée du prix de l’or à la fin des années 1970 entraîne une augmentation importante de l’exploration et de la production de l’or au Canada.

Les prix de l’or étant beaucoup plus élevés depuis la fin des années 1970, les réserves d’or sous forme de minerai des mines canadiennes augmentent de quatre fois. De nouveaux gisements d’or sont découverts et de nouvelles mines sont ouvertes, incluant trois mines situées sur un important gisement découvert à Hemlo en 1981. Hemlo est l’une des plus importantes découvertes aurifères au Canada, sa teneur en or n’est dépassée que par celle du gisement d’or combiné de Hollinger-McIntyre (2000 tonnes d’or) dans le district aurifère de Porcupine près de Timmins en Ontario.

D’autres mines d’or importantes sont ouvertes à partir du début des années 1980 jusqu’en 1996; à Terre-Neuve, dans le nord-ouest du Québec, dans le nord-est de l’Ontario, dans le nord de la Saskatchewan et en Colombie-Britannique (y compris la mine Eskay Creek, extrêmement riche en or et en argent). Parmi les autres mines qui sont remises en exploitation, on compte l’ancienne mine Paymaster de Timmins en Ontario, les mines Britannia et San Antonio au Manitoba, et l’ancienne mine de Nickel Plate en Colombie-Britannique. Ces dernières sont toutes fermées parce qu’elles n’étaient plus rentables en raison de la fixation des prix de l’or et de l’augmentation des coûts de production due à l’inflation. Néanmoins, de 1858 à 1997, la production cumulative d’or au Canada atteint un total de 8675 tonnes, soit environ 7 % de la production d’or cumulée de tous les temps dans le monde.

Au cours des années 1980, une partie importante des ressources mondiales connues d’uranium se trouvent en Saskatchewan, plus particulièrement à McClean Lake, à McArthur River et à Cigar Lake. La Saskatchewan est une des plus importantes régions de production d’uranium du monde. En 2012, la province représentait la totalité de la production d’uranium du Canada et 22 % de la production mondiale.

Le gisement de nickel-cuivre-cobalt de la Voisey’s Bay, découvert au Labrador en 1993, est l’un des plus importants gisements de nickel du Canada. Il est situé sur l’extrémité est d’une étendue de nature sauvage, à 350 km au nord de Happy Valley-Goose Bay. En 1996, Vale Inco Ltd. acquiert les droits d’exploitation de la propriété de Voisey’s Bay, et la compagnie commence le traitement de son premier minerai en août 2005.

Plusieurs gisements de diamants sont découverts dans les Territoires du Nord-Ouest, le premier en 1992. Aucun gisement de diamants d’une telle importance économique n’a été découvert auparavant au Canada. La première exploitation minière de diamants au Canada commence sa production en octobre 1998 à la mine Ekati au lac de Gras dans les Territoires du Nord-Ouest, suivie ensuite par la mine Diavik en 2003. Selon Statistique Canada, ces deux mines produisent 13,8 millions de carats, soit 2,8 milliards de dollars, entre 1998 et 2002. La troisième mine de diamants du Canada, la première située au Nunavut, est la mine Jericho, située à 400 km au nord-est de Yellowknife et propriété de Tahera Diamond Corporation. Elle ouvre officiellement en août 2006. En 2008, l’entreprise De Beers commence sa production dans deux mines au Canada. La première, la mine Snap Lake, est située à 220 km au nord-est de Yellowknife et elle est la première mine de l’entreprise établie à l’extérieur de l’Afrique du Sud, ainsi que la première mine de diamants canadienne à être entièrement souterraine. La deuxième, la mine Victor, est située dans les basses terres de la baie James dans le nord de l’Ontario, à environ 90 km à l’ouest de la réserve de la Première Nation Attawapiskat. C’est une mine à ciel ouvert et elle est la première mine de diamants de l’Ontario.

En date de 2019, le Canada est le troisième producteur mondial de diamants bruts. Mais plus important encore, les diamants du Canada ont une réputation mondiale pour leur qualité supérieure et pour le fait d’être « propres », c’est-à-dire qu’ils ne financent pas les activités terroristes, la guerre ou les armes.

Minéraux et développement économique

Les minéraux ont un impact important dans le développement social et économique du Canada, surtout en matière de l’importance des exportations de minéraux sur l’économie canadienne. En 2021, par exemple, les exportations nationales de minéraux représentent 22 % de la valeur totale de toutes les exportations canadiennes de marchandises. Ces exportations sont évaluées à 126,6 milliards de dollars. De l’exploitation minière jusqu’à la mise en marché, l’industrie minérale stimule un large éventail d’industries manufacturières et de services.

Controverses

L’extraction minière provoque plusieurs conflits politiques dans les domaines des relations de travail, des dommages environnementaux et de la souveraineté autochtone au Canada. (Voir aussi Peuples autochtones au Canada; Autonomie gouvernementale des Autochtones.) Les critiques de l’industrie soulignent constamment que bien que les compagnies minières elles-mêmes soient souvent responsables des problèmes de mauvaise sécurité sur le lieu du travail, de pollution, de destruction écologique et de violations des revendications territoriales des Autochtones, une législation réglementaire et une application inadéquates sont souvent également problématiques.

Historiquement, les conflits de travail sont les premiers grands conflits liés à l’extraction minière à attirer l’attention des Canadiens. Ils commencent plus particulièrement en 1919 lorsque les mineurs font la grève à Cobalt et Kirkland Lake avec des milliers d’autres travailleurs dans tout le pays. (Voir aussi Grève générale de Winnipeg.) À ce jour, des indemnités, des avantages sociaux et surtout la sécurité d’emploi se retrouvent au cœur des conflits de travail, alors que l’industrie diminue sa dépendance envers sa main-d’œuvre grâce à l’augmentation de la mécanisation. À Sudbury en 2009, par exemple, la section locale 6500 du Syndicat des métallurgistes unis déclenche une grève. Les revendications des travailleurs vont à l’encontre des plans de l’employeur de restructurer les accords de participations aux bénéfices et les ententes de pensions. Durant les quatre décennies qui précèdent cette grève, la main-d’œuvre passe de 17 000 employés à 3000, et ce, même lorsque la production de nickel demeure au même niveau.

Depuis les années 1970, une attention croissante est portée aux dommages environnementaux causés par l’extraction minière et le traitement des minerais. La fonderie de Flin Flon, par exemple, devient l’une des installations canadiennes les plus polluantes à la fin du 20e siècle. Elle émet des quantités massives de plomb, de mercure et d’arsenic, qui sont tous des agents cancérigènes et qui se retrouvent en quantités anormalement élevées chez les résidents locaux. Bien que l’exploitation minière se poursuive dans la région, la fonderie ferme en 2010, mettant à pied plus de 200 employés.

La plupart des dommages environnementaux à long terme de l’industrie sont causés par les sous-produits chimiques du processus d’extraction qui sont souvent concentrés dans des bassins à résidus. Ces résidus, qui contiennent en général des matières dangereuses comme l’arsenic et le mercure, s’infiltrent parfois dans les eaux souterraines et, dans certains cas, sont déversés en masse dans les bassins hydrographiques avoisinants. Un tel événement se produit à la mine d’or et de cuivre Mount Polley de Imperial Metals en Colombie-Britannique en août 2014. Environ 10 milliards de litres d’eau et 4,5 millions de m3 de déchets solides sont déversés dans un lac voisin. La mine de Mount Polley et un autre projet proposé par Imperial Metals à Ruddock Creek se trouvent tous deux sur le territoire non cédé de la Première Nation Neskonlith Secwepemc. Après cette catastrophe, la bande Neskonlith émet un avis d’expulsion à la compagnie, lui demandant de cesser immédiatement les opérations à Ruddock Creek.

Plusieurs autres communautés autochtones à travers le Canada contestent les opérations minières pour des raisons qui relèvent souvent des revendications territoriales et des préoccupations environnementales. Les critiques suggèrent depuis longtemps que le Canada devrait abandonner le régime minier d’entrée libre qui permet la prospection et le jalonnement sur la plupart des terres autochtones et des terres de la Couronne. Certaines modifications à ces lois, qui existent autant au niveau provincial que territorial, sont apportées, mais aucune décision ou législation ne les contestent au niveau fédéral.

En savoir plus // Les ruées vers l'or

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