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Religion

La religion (du latin religio, « conscience scrupuleuse, vénération ») peut être définie comme la relation entre l’être humain et sa source de valeur transcendante.

La religion (du latin religio, « conscience scrupuleuse, vénération ») peut être définie comme la relation entre l’être humain et sa source de valeur transcendante. Dans la pratique, elle peut comporter diverses formes de communication avec une puissance supérieure, comme des prières, des rites marquant les étapes importantes de la vie, la méditation ou l’appartenance totale à des organisations spirituelles. Les religions, malgré de nombreuses différences de détail, présentent habituellement la plupart des caractéristiques suivantes : un sens du religieux ou du sacré (qui se manifeste souvent sous la forme d’un ou plusieurs dieux), un système de croyances, une communauté de croyants ou de participants, des rituels (qui peuvent comprendre des formules types d’invocation, des sacrements ou des cérémonies ou rites d’initiation) et un code moral.

Traditions religieuses

Au Canada, la principale religion est le christianisme. Lors du recensement de 1971, près de 90 % de la population s’identifie comme chrétienne, alors qu’au recensement de 2021, ce pourcentage baisse à 53,3 %. La part de la population canadienne ayant déclaré être musulmane représente 4,9 %, tandis que celle se déclarant hindouiste représente 2,3 %.

Alors qu’en 1971 seulement environ 5 % de la population ne s’associent à aucune religion, ce taux s’élève à 34,6 % en 2021.

Avant la colonisation européenne, les peuples autochtones pratiquent un large éventail de religions (voir Religion et spiritualité des Autochtones au Canada). Un nombre d’Autochtones se convertit au christianisme à la suite du travail des missionnaires. Toutefois, dans de nombreuses situations, le christianisme leur a été imposé. (Voir aussi Pensionnats indiens au Canada.) Plus récemment, on assiste à une revitalisation des religions autochtones.

Principales religions

Au XIXe siècle et plus encore au XXe siècle, grâce à l’apport de l’immigration, diverses religions s’implantent au Canada. Au début des années 1980, le judaïsme, le bouddhisme, le sikhisme, l’hindouisme, l’ islam, les religions chinoises et le bahaïsme y sont avantageusement représentés. En 2011, 8,8 % de la population adhérent à des croyances religieuses non chrétiennes. De l’œuvre missionnaire résulte, entre autres, la traduction de la Bible en un grand nombre de langues et dialectes, notamment plusieurs langues autochtones, mais aussi la compromission de nombreux rites religieux autochtones, comme les danses et le potlatch, et de l’autosuffisance et de l’estime de soi des communautés autochtones.

Le pluralisme religieux est maintenant courant au Canada. On peut classer les diverses traditions selon que leur sens du sacré s’attache à des événements historiques (comme le judaïsme, le christianisme, l’islam, le sikhisme et le bahaïsme) ou aux cycles de la nature et aux étapes de la vie (comme l’hindouisme, le taoïsme, le bouddhisme [jusqu’à un certain point] et les religions autochtones). Ces différences négligent toutefois le fait qu’on trouve des phénomènes semblables dans les diverses traditions.

Les chrétiens sont généralement au nombre des initiateurs des études savantes sur la religion, de sorte que les discussions sur le sujet ont tendance à tourner surtout autour des pratiques chrétiennes, des définitions chrétiennes des termes descriptifs utilisés dans les études religieuses ainsi que des conceptions chrétiennes de ce qui constitue la religion. En Amérique du Nord, cette tendance est plus fortement influencée par le christianisme de tradition protestante. La Réforme protestante du XVIe siècle est issue d’une réaction déclenchée contre la religion sacerdotale par des érudits comme Martin Luther (voir Luthériens) et Jean Calvin (voir Calvinisme), qui étudient la Bible dans sa langue originale hébraïque et grecque plutôt que dans sa traduction latine. S’inspirant de saint Paul, Luther insiste davantage sur ce que Dieu fait pour l’humanité par le Christ que sur la façon dont l’être humain prouve son appartenance à Dieu, de sorte que c’est la foi (croyance en l’intervention de Dieu) plutôt que les rites (les pratiques routinières) qui devient la pierre de touche de ce que les protestants considèrent comme la vraie religion. Les prédicateurs, et non les prêtres, sont les chefs de file du protestantisme, fondant le message chrétien sur la tradition prophétique de la Bible hébraïque et résumant celle-ci dans des formules de confession de foi. En conséquence, pour la plupart des Nord-Américains, la religion prend le sens d’un système de croyances. Comme les chrétiens sont théistes (ils croient en un Dieu personnel), leur croyance fondamentale est celle d’un Dieu créateur, rédempteur et juge du monde.

Chez les catholiques, l’Église exerce une influence dominante au Québec jusqu’à la Révolution tranquille des années 1960. C’est d’ailleurs cette dominance qui constitue l’assise du nationalisme dans la province. Le ressentiment envers les Anglais a pour cibles les prélats irlandais de l’Ontario et les dirigeants d’entreprise protestants de Montréal. Dans l’Ouest surtout, le protestantisme « de gauche » est représenté par les colonies de Mennonites et d’Huttérites. Parmi les immigrants de l’Europe de l’Est se trouvent des chrétiens russes et ukrainiens appartenant à l’Église orthodoxe. La religion judaïque a pour dirigeants des rabbins des traditions orthodoxe, conservatrice et réformée.

Au cours des derniers siècles, notamment sous l’impulsion du mouvement prophétique qui insiste sur la foi personnelle et la justice sociale, les chrétiens et les juifs, influencés en cela par la philosophie d’Emmanuel Kant, font valoir la vie morale comme étant la clé de la vraie religion. La Women’s Christian Temperance Union, les défenseurs des droits des femmes comme Nellie McClung et les fondateurs de la Co-operative Commonwealth Federation (aujourd’hui le Nouveau Parti démocratique) illustrent tous ce courant. En conséquence, la religion dans notre culture s’appuie nécessairement sur des codes moraux en plus de la pratique d’un culte et d’une confession de foi, en tant qu’éléments également indispensables à toute religion organisée.

Relations entre passé et avenir

L’écart entre les compromis culturels des diverses organisations religieuses et la « vraie religion » (considérée comme étant la foi véritable, la rectitude morale ou le rituel épuré) signifie que, dans le cas du christianisme et d’autres mouvements religieux importants comme le bouddhisme, il faut distinguer entre les formes culturelles liées à une tradition religieuse et la « quintessence » de cette religion. Cela tient habituellement au fait de son orientation vers un autre monde ou au contraste entre la vie idéale décrite dans ses Écritures et la pratique historique des diverses assemblées de fidèles. Compte tenu de ces deux aspects, on peut alors considérer la religion comme le lieu de jonction entre le passé et l’avenir, entre la foi traditionnelle et l’espérance ultime dans la vie des personnes et des communautés. Le christianisme, notamment, implique toute une série de pratiques, d’organisations et d’attentes quant à une vie où la volonté de Dieu sera pleinement réalisée, que plusieurs disent être le Ciel. Le bouddhisme joint les habitudes ordinaires des moines et des laïcs relativement à la vie dans ce monde (samsâra) à l’attente de la béatitude finale (nirvâna).

Lorsqu’une religion est coupée de ses racines sacrées, il semble qu’elle perde sa raison d’être. Le rapport de la Commission Bouchard-Taylor, Fonder l’avenir, coécrit par le philosophe Charles Taylor et l’historien et sociologiste québécois Gérard Bouchard, évalue, entre autres, les facteurs culturels de cette tendance vers le pluralisme religieux au Québec. L’âge séculier de Charles Taylor présente une interprétation de ce qui est connu comme la sécularisation de l’Occident depuis la Réforme. L’œuvre avance que la religion n’est pas en train de disparaître, mais qu’elle devient plutôt de plus en plus diversifiée et personnelle.

Étude des religions

Les perspectives chrétiennes ont tendance à dominer les discussions occidentales sur la religion, mais l’influence des sciences sociales, dans le cadre des études théoriques sur le sujet, mènent à l’examen des données selon une approche fonctionnelle. À mesure que les anthropologues nous font mieux connaître les traditions dites primitives, notamment celles des Autochtones de l’Amérique du Nord, les spécialistes des sciences religieuses doivent reconsidérer l’importance des sujets et le choix des catégories. Ainsi, lorsqu’une culture prend forme sans s’appuyer sur des Écritures codifiées (comme la Bible ou le Coran) ni sur une confession de foi officielle, le sens des divers rites est généralement exprimé par des mythes qui sont transmis oralement de génération en génération. Les spécialistes ont tendance à se concentrer sur les mythes cosmogoniques (mythes de la création), estimant qu’ils sont les seuls à avoir une importance religieuse. Les mythes les plus importants peuvent toutefois demeurer hors de portée des chercheurs : les chamans (hommes ou femmes), des voyants et des guérisseurs qui accomplissent les rites des tribus, gardent souvent secrètes les traditions les plus sacrées des ancêtres du groupe et de la vie de la tribu. L’analyse de telles traditions fait appel à la distinction entre le religieux et le profane puisque, dans ces traditions, le sacré est également profane (« de ce monde-ci »). On appelle sacré tout ce qui possède une valeur fondamentale dans une société donnée, le point de référence qui lui permet d’établir l’ordre dans le chaos.

Un système symbolique de valeurs est souvent rattaché à des lieux et à des événements précis grâce aux mythes et aux cérémonies, de sorte que chaque groupe peut avoir, par exemple, des montagnes, des rivières, des plantes, des arbres ou toutes sortes de symboles sacrés.

L’approche fonctionnelle peut aussi servir à l’analyse des traditions religieuses qui s’appuient sur des Écritures. Ainsi, l’importance du mont Sion ou de Jérusalem dans le judaïsme, de Rome dans le Catholicisme et de Mecca dans l’islam est le reflet de l’importance des époques et des lieux sacrés dans la culture judéo-chrétienne, tout comme l’étroite relation de Noël et de Pâques avec les fêtes de l’hiver et du printemps. Une conséquence du recours à la méthodologie des sciences sociales dans l’étude des religions est que la profession de foi d’une population donnée risque désormais d’être beaucoup moins acceptée sur parole qu’à l’époque où les dirigeants de chaque religion en contrôlaient l’étude. Ainsi, la structure hiérarchique de l’Église catholique et des plus importantes Églises protestantes, qui désigne Dieu comme le Père céleste, peut être considérée, sans regard croyant, comme un ensemble de mythes et de rituels qui sert à renforcer la suprématie masculine plutôt que, avec un regard croyant, comme une réponse à la révélation divine.

De plus, l’approche fonctionnelle nous apprend à regarder au-delà des cadres des religions officiellement organisées afin d’obtenir un tableau complet du fait religieux. Au Canada moderne, une analyse complète de nos valeurs fondamentales et culturelles devrait étudier le rituel de la Soirée du hockey et de la présentation de la coupe Grey aussi bien que celui de la Bible hébraïque.

Nouvelles religions

Le terme de quasi-religion est utilisé pour qualifier les credo, les codes et les cultes qui sont en marge des grandes religions. De nouvelles religions existent en tant que mouvements contemporains. Elles s’approprient et développent des traditions organisées qui ont une identité sociale de non-conformisme et qui sont critique des compromis de la culture actuelle. Seul le postulat selon lequel la religion comporte nécessairement une croyance en un ou plusieurs dieux ou au surnaturel, qu’importe sa forme, empêche d’inclure de tels mouvements dans la catégorie des religions. Au sein du mouvement écologiste, des femmes élaborent des rites saisonniers célébrant la Terre mère et suscitent un nouvel intérêt pour la Wicca (la connaissance des rythmes de guérison, des plantes médicinales, etc.). De nombreux adeptes de la spiritualité du Nouvel Âge sont syncrétistes (c’est-à-dire favorables à la fusion d’idées religieuses d’origine différente) et minimisent l’importance des divisions entre les religions traditionnelles ( voir Spiritisme).

L’introduction de diverses traditions asiatiques en Amérique du Nord à la faveur de l’immigration amène indirectement le développement de nouveaux mouvements religieux. En réalité, certains d’entre eux sont anciens, mais leur arrivée est récente et ils sont attrayants pour les Occidentaux désenchantés par la laïcisation du judaïsme et du christianisme (la secte Hare Krishna s’inspire de la tradition hindouiste). D’autres groupes fusionnent des thèmes chrétiens et asiatiques (l’Église de l’Unification allie des idées chrétiennes et coréennes). D’autres mouvements (p. ex., la scientologie) sont fondés par des gens charismatiques qui attirent des adeptes en faisant appel à des philosophies traditionnelles pour répondre à des aspirations profanes. Actuellement, nous connaissons ces mouvements surtout au moyen de l’analyse fonctionnelle des spécialistes des sciences sociales ou par les apologies des convertis. Tandis que la pratique religieuse traditionnelle et organisée est en déclin (en 2011, 22 % des Canadiens de naissance disent assister à des cérémonies religieuses au moins une fois par mois, contre 31 % en 1998), on remarque en Amérique du Nord une séduction croissante exercée par les rites occultes et ésotériques. Des chrétiens d’Amérique du Nord, Pentecôtistes surtout, inspirent la conversion de groupes religieux ou l’adoption de nouvelles croyances dans des régions où le catholicisme était dominant. Certains spécialistes en sont amenés à conclure que l’existence de comportements religieux est un trait commun à toutes les sociétés humaines, même lorsqu’elles rejettent les religions officielles.

Magie, science et religion

Enfin, il est utile de distinguer magie, science et religion. La magie utilise des formules censées provoquer les changements souhaités par des individus manipulateurs. La science a recours à des formules ou à des lois pour expliquer des phénomènes physiques généraux. La religion exprime une sagesse ancestrale et une spiritualité qui permet à la personne d’assumer sa propre destinée. De telles distinctions sont moins fréquentes dans les sociétés dites primitives, mais on commence à en reconnaître l’importance en raison de la complexité croissante d’un monde industriel qui tend vers une spécialisation accrue. À l’heure actuelle, de nombreux critiques en viennent à admettre qu’il n’y a pas nécessairement conflit entre science et religion et qu’on peut observer des pratiques magiques dans toutes les formes de culture, y compris la religion.

Criticisme

La religion est étudiée comme une réflexion, ou une prise de conscience, des faiblesses de l’humanité. Une grande partie de l’imagerie religieuse a pour origine les craintes de l’homme face à la mort et à la décadence sociale qui sont projetées sur des symboles de puissance absolue. Mis à part les chercheurs en psychologie, d’autres chercheurs se tournent vers la biologie évolutive pour expliquer le phénomène de la religion. Au nom de la religion, on déclenche des guerres, persécute des minorités et perpétue des inégalités sociales comme l’apartheid. Par contre, la religion, en tant qu’expression des valeurs spirituelles les plus profondes de l’univers, est aussi l’initiatrice de grands mouvements réformateurs au cours de l’histoire. Par exemple, des chefs spirituels et moraux comme Jésus, Gautama le Bouddha, Confucius, Socrate, Muhammad et le mahatma Gandhi, Martin Luther King fils et Malcolm X ont inspiré directement ou indirectement l’abolition de l’esclavage et du système des castes ainsi que la lutte contre l’ignorance et la maladie. Selon le psychologue Gordon Allport, une façon d’expliquer ce paradoxe est de distinguer les motivations extrinsèques et les motivations intrinsèques de la religion. Les motivations extrinsèques entraînent l’utilisation des institutions religieuses à d’autres fins d’ordre social ou économique. Il serait possible d’examiner sous cet angle la discrimination contre les femmes ou les minorités étrangères chez certaines communautés conservatrices musulmanes, juives et chrétiennes. Les motivations intrinsèques amènent à observer des préceptes comme l’amour d’autrui, de l’étranger et la défense des défavorisés.

Études religieuses au Canada

Canada anglais

Une partie intégrante de l’histoire de l’enseignement pour beaucoup d’universités et de collèges, la religion est toujours très présente dans le domaine, particulièrement dans les séminaires. Ceux-ci sont fondés pour enseigner aux ministres du culte et au personnel permanent des Églises les doctrines particulières de leur confession. Le christianisme y est perçu comme la seule véritable religion, et la façon dont les chrétiens formulent leur doctrine religieuse est considérée comme faisant autorité. Les séminaires et leurs résidences adjacentes sont souvent rattachés à des universités, et les diplômes qu’ils décernent ont habituellement la même valeur que les diplômes universitaires. Bien qu’on les accuse d’être anti‑intellectualistes et prétextes au prosélytisme (zèle pour recruter des adeptes), des cours généraux de religion (p. ex., littérature biblique et histoire de la religion) sont tout de même donnés par le personnel du séminaire dans les facultés des arts et des sciences.

Dans les années 1960, on fait une distinction entre les études religieuses confessionnelles et universitaires. Ce présupposé philosophique préside à la fondation de nouveaux départements non confessionnels d’études religieuses à l’Université McMaster, à l’Université Sir George Williams (maintenant connu sous le nom d’Université Concordia) et à l’Université de la Colombie-Britannique. Dans ces dernières et d’autres, les études religieuses, considérées comme une discipline de l’esprit, y sont abordées de façon théorique dans des facultés non confessionnelles.

En 1965, on crée la Société canadienne pour l’étude de la religion (SCER), qui s’ajoute à trois sociétés déjà existantes : la Société canadienne des études bibliques, la Société canadienne de l’histoire de l’Église et la Société théologique du Canada. La SCER, de caractère universitaire, est la première société axée sur la religion à adhérer aux sociétés savantes et à adopter le bilinguisme. En 1970, les quatre sociétés forment la Corporation canadienne des sciences religieuses (CCSR), qui commence, en 1971, à publier SR : Studies in Religion/Sciences religieuses, une revue qui succède au Canadian Journal of Theology. La CCSR publie des revues, des livres et elle soutient l’étude universitaire de la religion.

La plupart des universités et de nombreux collèges offrent des programmes d’études religieuses consacrés aux religions et mouvements religieux notables du monde, et à des langues sacrées comme l’hébreu et le sanskrit.

Wilfred Cantwell Smith se distingue dans le domaine des études savantes sur la religion au Canada. Ministre du culte presbytérien et spécialiste de l’islam, il organise, en 1951, l’Institut des études islamiques de l’Université McGill afin de promouvoir le dialogue interreligieux en milieu universitaire. En 1964, il devient directeur du Centre for the Study of World Religions de l’Université Harvard. De retour au Canada en 1973, il met sur pied un département d’études religieuses à l’Université Dalhousie. Wilfred C. Smith insiste sur la tradition historique et l’expérience de foi personnelle de chaque religion. La prétention traditionnelle de la théologie chrétienne à détenir le monopole de la grâce divine et du salut est moralement fausse à ses yeux et doit faire place à une conception admettant que Dieu agit également dans les autres traditions religieuses.

Canada français

Au Canada français, l’étude savante de la religion se confond longtemps avec l’étude de la théologie dans les séminaires chargés de la formation du clergé. Toutefois, divers phénomènes et événements survenus au Québec au cours de la Révolution tranquille (1960-1966) favorisent l’éclatement de ce monopole et l’introduction d’une nouvelle tradition d’études religieuses. Connue en Europe depuis un siècle, surtout sous le nom allemand de Religionswissenschaft, cette nouvelle manière d’étudier la religion porte divers noms au Québec : sciences humaines des religions, sciences des religions, sciences religieuses et religiologie. Beaucoup de théologiens francophones appartiennent à la Société canadienne de théologie et, en 1944, des exégètes francophones forment l’Association catholique des études bibliques au Canada. Cet organisme réalise, en 1953, une traduction du Nouveau Testament, dont une réédition annotée est publiée en 1982 par la maison Bellarmin de Montréal.

Parmi les revues canadiennes d’expression française consacrées à l’étude scientifique de la religion, on retrouve la revue Studies in Religion/Sciences religieuses, et Les Cahiers de recherche en sciences de la religion de l’Université Laval. Quant aux théologiens francophones, ils publient dans des revues comme Science et Esprit, Laval théologique et philosophique, Église et théologie et Sciences pastorales. Les Cahiers éthicologiques font état des recherches en éthique menées par le Département de sciences religieuses de l’Université du Québec.

Voir aussi Écoles bibliques et Écoles du dimanche.

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