Philip Aron « Phil » Edwards, coureur et médecin (né le 23 septembre 1907 à Georgetown, en Guyane britannique [maintenant Guyana]; décédé le 6 septembre 1971 à Montréal, au Québec). Surnommé « l’homme de bronze », le coureur de demi-fond Phil Edwards a gagné cinq médailles de bronze lors de trois Jeux olympiques, soit au relais 4 x 400 m (en 1928 et en 1932), au 800 m (en 1932 et en 1936) et au 1 500 m (en 1932). Il a été l’athlète olympique canadien ayant gagné le plus de médailles jusqu’en 2002, année où le patineur de vitesse Marc Gagnon a gagné sa cinquième médaille et égalé son record. En 1936, Phil Edwards est devenu le premier lauréat du trophée Lou-Marsh, qui est décerné chaque année au meilleur athlète du pays. Après avoir fait des études supérieures en médecine à l’Université McGill, où il était également un athlète vedette de l’équipe d’athlétisme, Phil Edwards est devenu une autorité en matière de maladies tropicales.
Philip Aron « Phil » Edwards, coureur et médecin (né le 23 septembre 1907 à Georgetown, en Guyane britannique [maintenant Guyana]; décédé le 6 septembre 1971 à Montréal, au Québec). Surnommé « l’homme de bronze », le coureur de demi-fond Phil Edwards a gagné cinq médailles de bronze lors de trois Jeux olympiques, soit au relais 4 x 400 m (en 1928 et en 1932), au 800 m (en 1932 et en 1936) et au 1 500 m (en 1932). Il a été l’athlète olympique canadien ayant gagné le plus de médailles jusqu’en 2002, année où le patineur de vitesse Marc Gagnon a gagné sa cinquième médaille et égalé son record. En 1936, Phil Edwards est devenu le premier lauréat du trophée Lou-Marsh, qui est décerné chaque année au meilleur athlète du pays. Après avoir fait des études supérieures en médecine à l’Université McGill, où il était également un athlète vedette de l’équipe d’athlétisme, Phil Edwards est devenu une autorité en matière de maladies tropicales.
Faits marquantsNé le 23 septembre 1907 (à Georgetown, en Guyane britannique) Décédé le 6 septembre 1971 (à Montréal, au Québec) Surnommé « l’homme de bronze » Gagnant de 5 médailles de bronze olympiques en athlétisme (1928-1936) Premier lauréat du trophée Lou-Marsh (1936) Spécialiste des maladies tropicales |
Jeunesse et formation
Phil Edwards naît à Georgetown, en Guyane britannique, dans une famille de 13 enfants. Son père est juge et, au sein de la colonie britannique, la famille Edwards fait partie de l’élite noire. Phil Edwards fréquente le prestigieux Queen’s College à Georgetown où, dès l’âge de 16 ans, il se distingue pour son excellence en athlétisme. Une fois son diplôme en main, il quitte la Guyane britannique pour les États-Unis. Il entreprend des études à la New York University (NYU), où « King », son frère aîné, est déjà un athlète universitaire. Les parents de Phil Edwards, ainsi qu’un certain nombre de ses frères et sœurs, émigrent également à New York et fondent un cabinet de droit immobilier à Harlem (une des sœurs Edwards deviendra d’ailleurs la première avocate noire de l’État de New York). Sous la tutelle de l’entraîneur de la NYU Emil Von Elling, Phil Edwards ne cesse de développer ses talents de coureur, particulièrement à l’épreuve du 880 verges (environ 800 m). À l’été 1927, il manque de peu le titre de champion national américain à la course de 880 verges.
Athlète olympique canadien
Malgré son talent indéniable, Phil Edwards ne peut pas rejoindre les rangs de l’équipe olympique des États-Unis parce qu’il n’est pas citoyen, et son pays d’origine, la Guyane britannique, n’a pas encore d’équipe olympique à l’époque. En tant que sujet de la Couronne britannique, toutefois, Phil Edwards est en droit de concourir pour un autre pays faisant partie de l’Empire. En 1927, Melville Marks « Bobby » Robinson l’invite au sein de l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, aux Pays-Bas. (Bobby Robinson, qui gérait l’équipe d’athlétisme, a aussi fondé le Club olympique de Hamilton et, en 1930, a organisé les premiers Jeux du Commonwealth à Hamilton, en Ontario.) À la fin du mois de juin 1928, Phil Edwards participe aux essais olympiques canadiens à Hamilton et gagne le titre de champion national au 800 m. Ce faisant, il se qualifie pour les Jeux. À Amsterdam, il finit quatrième au 800 m et gagne une médaille de bronze au relais 4 x 400 m.
Le saveiz-vous?
En anglais, les journaux parlaient souvent de Phil Edwards en utilisant l’adjectif « dusky » (sombre). En 1930, le journal Globequalifiait Phil Edwards de « sombre chevalier des pistes cendrées », tandis qu’un article publié en 1932 par la Gazette de Montréal l’appelait « Dusky Phil » (Phil le sombre). Le terme « dusky » était communément utilisé à l’époque pour désigner les personnes à la peau foncée ou noire, en particulier les gens d’ascendance africaine.
Phil Edwards fait souvent les manchettes du Globe, non seulement pour ses exploits sportifs, mais également pour sa vie personnelle (l’édition du 7 octobre 1929 titre « Phil Edwards va se marier ») et ses intentions professionnelles suivant l’obtention de son diplôme de la NYU en mai 1930 (« Phil Edwards prévoit entrer à [l’Université de] Cambridge, » 2 mai 1930).
Athlète étoile de l’Université McGill
S’il prévoyait de poursuivre des études supérieures en droit à l’Université de Cambridge, Phil Edwards arrête plutôt son choix sur la médecine. Ainsi, en 1931, il entame sa première année à l’Université McGill. En juin 1931, le Globe informe ses lecteurs que « l’arrivée de l’exceptionnel coureur de demi-fond décuple les chances de McGill aux prochaines épreuves d’athlétisme, puisque Phil Edwards est reconnu comme le meilleur coureur au pays dans ses distances de choix. » Phil Edwards a tôt fait de confirmer les prévisions du Globe en menant l’équipe d’athlétisme de McGill aux championnats à six reprises, de 1931 à 1936.
L’« homme de bronze » aux Jeux de 1932
Phil Edwards retrouve l’équipe olympique canadienne pour les Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, en Californie. Lors de la finale du 800 m, il effectue un départ canon et se place en tête du peloton dès la mi-course. Il est toutefois rattrapé et dépassé au dernier tournant par son coéquipier canadien Alex Wilson et par le coureur britannique Tom Hampson, qui battent tous deux le record du monde. Tom Hampson gagne la course, suivi d’Alex Wilson, et de Phil Edwards qui remporte la troisième place.
L’athlète gagne également une médaille de bronze au 1 500 m, battant les favoris de la course, l’Américain Glenn Cunningham et le Néo-Zélandais John « Jack » Edward Lovelock. Enfin, Phil Edwards remporte une troisième médaille de bronze au relais 4 x 400 m, une victoire qu’il partage avec Alex Wilson, James Ball et Raymond Lewis (le premier homme noir né au Canada à gagner une médaille olympique).
Le saviez-vous?
Phil Edwards a gagné trois médailles de bronze aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles. Au total, il gagnera cinq médailles de bronze olympiques
de 1928 à 1936.
Il gagne également une médaille de bronze au 1 500 m, battant les favoris de la course, l’Américain GlennCunningham et le Néo-Zélandais John « Jack » Edward Lovelock. Enfin, Edwards remporte une troisième médaille de bronze au relais 4 x 400 m, une victoire qu’il partage avec Alex Wilson, James Ball et Raymond Lewis (le premier homme noir né au Canada à gagner une médaille olympique).
Le saveiz-vous?
Phil Edwards a gagné trois médailles de bronze aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles. Au total, il gagnera cinq médailles de bronze olympiques de 1928 à 1936.
Les Jeux olympiques de 1936 à Berlin
Entre les Jeux olympiques de 1932 et ceux de 1936, Phil Edwards continue à s’entraîner et à remporter de nombreuses courses. Il gagne notamment une médaille d’or au demi-mile lors des Jeux du Commonwealth de 1934 à Londres (aux Jeux du Commonwealth de 1930 et de 1934, il compétitionne pour la Guyane plutôt que pour le Canada).
Parce qu’il est un habitué des Jeux, Phil Edwards est nommé capitaine de l’équipe canadienne d’athlétisme pour les Jeux olympiques de 1936 à Berlin. Au sein de l’équipe, on compte également Sam Richardson, un athlète noir de Toronto. Les Jeux olympiques de 1936 sont le siège d’une grande controverse à cause du traitement que l’Allemagne nazie réserve aux Juifs et de l’idéologie de suprématie blanche qu’elle défend. De nombreux Canadiens (et Américains) en appellent ainsi au boycottage de l’événement. D’autres encore voient dans leur participation une occasion en or de résister à l’idéologie nazie. Parmi les athlètes olympiques canadiens qui se rendent à Berlin, on compte, en plus de Phil Edwards et de Sam Richardson, le basketteur juif Irving « Toots » Meretsky.
C’est aux Jeux olympiques de 1936 que Phil Edwards remporte sa cinquième médaille de bronze, battu de peu au 800 m par le coureur italien Mario Lanzi. Au 1 500 m, il finit à la cinquième place.
Le saveiz-vous?
La vedette afro-américaine de l’athlétisme Jesse Owens a gagné quatre médailles aux Jeux de 1936 : au 100 m, au 200 m, au relais 4 x 100 m et au saut en longueur. Les exploits sportifs d’athlètes noirs comme Jesse Owens et Phil Edwards, s’ils sont célébrés par les journalistes canadiens et américains, poussent le ministre de la propagande allemande Joseph Goebbels à déclarer que « les Blancs devraient avoir honte [de leur performance]. »
Ironiquement, Phil Edwards est victime de discrimination raciale non pas en Allemagne, mais à Londres, en Angleterre, alors que l’équipe canadienne s’apprête à rentrer au bercail. En effet, lorsque les athlètes canadiens tentent de s’inscrire à l’hôtel, ils découvrent avec horreur que Phil Edwards n’est pas admis. Scandalisés devant cette injustice, tous les athlètes canadiens de l’équipe quittent l’hôtel (selon certains témoignages, l’établissement a finalement accepté d’accueillir Edwards, tandis que d’autres suggèrent que l’équipe a dû trouver un autre endroit pour se loger).
Plus tard cette année-là, Phil Edwards devient le premier lauréat du trophée Lou-Marsh, décerné chaque année au meilleur athlète canadien. Il reçoit également le prix Lionel Conacher du meilleur athlète masculin.
Carrière en médecine
Phil Edwards termine ses études de médecine à l’Université McGill en 1936. Contrairement aux attentes selon lesquelles il retournerait en Guyane britannique pour y pratiquer la médecine, Phil Edwards accepte un mandat de trois ans comme chirurgien résident à l’hôpital général de la Barbade. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il sert dans l’Armée canadienne comme capitaine et est posté en Colombie-Britannique, près du théâtre du Pacifique. Après la guerre, en 1945, il revient à McGill pour effectuer des études supérieures en médecine tropicale. Il reste ensuite à Montréal, où il devient éventuellement le chef du département de parasitologie de l’hôpital Royal Victoria. En tant qu’expert reconnu en matière de maladies tropicales, de tuberculose et de maladies respiratoires, il est également conseiller pour le compte du gouvernement canadien.
Le saveiz-vous?
Phil Edwards est parfois identifié comme le premier diplômé noir de l’Université McGill. Cette affirmation est erronée; Charles Lightfoot Roman, entre autres, a obtenu un diplôme de l’école de médecine de l’Université McGill en 1919.
Phil Edwards décède le 6 septembre 1971 — environ 2 semaines avant son 64e anniversaire — après 6 mois de souffrances. Selon la notice nécrologique publiée dans le Globe and Mail, Phil Edwards s’est fait opérer pour un cancer, mais a dû être gardé sous surveillance à cause d’un problème cardiaque. Phil Edwards laisse dans le deuil sa femme Dianne et leurs trois filles.
Patrimoine
Phil Edwards a été l’athlète olympique le plus décoré du Canada pendant environ 70 ans. Avant les Jeux olympiques d’été de 1932 à Los Angeles, seule une poignée d’athlètes canadiens (George Orton, Robert Kerr, Percy Williams, Fanny Rosenfeld et Ethel Smith) avait gagné deux médailles olympiques. Lorsque Phil Edwards a remporté trois médailles de bronze aux Jeux de 1932, il a établi un nouveau record. L’exploit qu’il a accompli en gagnant cinq médailles olympiques au cours de sa carrière n’a été égalé qu’en 2002, lorsque le patineur de vitesseMarc Gagnon a remporté sa cinquième médaille.
La médaille la plus importante de la carrière de Phil Edwards est sans contredit sa dernière, médaille de bronze qu’il a gagnée au 800 m lors des Jeux olympiques de 1936 à Berlin. Tout comme le sprinteur vedette américain Jesse Owens, Phil Edwards a donné tort au régime nazi qui revendiquait la suprématie de la race aryenne. À sa mort en 1971, le Globe and Mail a écrit que la médaille de bronze de Phil Edwards au 800 m et sa cinquième place au 1 500 m à Berlin n’a pas seulement amélioré le score général du Canada, mais a également fait passer l’athlète dans les rangs des athlètes noirs qui ont damé le pion à l’équipe d’athlétisme plus blanche que blanche d’Hitler dans son propre pays.
La discrimination raciale était et allait rester un problème de taille au Canada. À l’époque, les Canadiens noirs subissaient la ségrégation dans un grand nombre de lieux publics, tandis que les Juifs canadiens faisaient face à de la discrimination sociale, professionnelle et économique et que les Chinois n’avaient pas le droit d’immigrer au Canada. Malgré tout, Phil Edwards était aimé et admiré par ses coéquipiers et par le public. En tant que quintuple médaillé olympique et capitaine de l’équipe olympique, il est rapidement devenu une figure emblématique au Canada, tant et si bien que certains journaux l’ont rebaptisé le « sombre chevalier des pistes cendrées ». En devenant le premier lauréat du trophée Lou-Marshà titre de meilleur athlète au pays, Phil Edwards est devenu le héros de plus d’un Canadien.
Le saveiz-vous?
À l’époque, les courses se déroulaient sur des pistes cendrées, c’est-à-dire construites à partir d’une foule de matériaux, dont de petits cailloux et de la cendre de charbon. Les Jeux olympiques de 1964 à Tokyo ont été les derniers à utiliser de telles pistes. Après 1964, les Jeux olympiques et les autres grandes compétitions internationales sont passés à des surfaces de course synthétiques. Étant donné la qualité et l’adhérence supérieures de ces nouvelles pistes, il est difficile de comparer les temps des coureurs d’aujourd’hui à ceux des athlètes d’autrefois.
Prix et récompenses
- Premier lauréat, trophée Lou-Marsh (1936)
- Prix Lionel Conacher (1936)
- Intronisé, NYU Athletics Hall of Fame (1971)
- Intronisé, Panthéon des sports canadiens (1997)
- Intronisé, Temple de la renommée des sports de l’Université McGill (1997)
- Intronisé, Temple de la renommée d’Athlétisme Canada (2013)