Opérations sur marchandises
Les marchés à terme de marchandises sont des marchés qui fonctionnent sur la base de contrats visant la livraison de biens à une date ultérieure. De nos jours, ces marchandises englobent les produits agricoles, les métaux, les produits forestiers, les produits pétroliers, les taux d'intérêt et les valeurs mobilières. On a établi les premiers marchés à terme pour régler les problèmes causés par les productions saisonnières de céréales. Celles-ci sont récoltées pendant une courte période et doivent être entreposées afin de pouvoir être consommées tout le reste de l'année. Il y a donc risque de surplus lors de la récolte et de pénurie avant la prochaine récolte. Au moment de la récolte, les agriculteurs faisaient souvent face à un marché saturé avec le risque d'une chute brutale des prix. Les marchands, quant à eux, devaient approvisionner leurs clients à un rythme régulier, sans vraiment connaître le volume de céréales que les agriculteurs vendraient ni la date de ces ventes. Les marchés à terme permettent aux agriculteurs de fixer le prix de leur récolte longtemps avant qu'elle ne soit réellement vendue et garantissent aux négociants et au secteur de la transformation à la fois le prix et les fournitures tout au long de l'année de récolte.
Les premiers marchés à terme
C'est en 1730, à Osaka, au Japon, qu'ils furent d'abord établis. Un siècle plus tard, dans les années 1860, on effectuait à Chicago les premières opérations à terme pour commercialiser la production agricole croissante des plaines américaines. Puis, en 1904, le Canada emboîtait le pas avec ce qui est devenu la Winnipeg Commodity Exchange (autrefois la bourse de marchandises de Winnipeg) La Bourse des marchés à terme de Toronto a ouvert ses portes en 1980, partageant le parquet de la Bourse de Toronto. La Bourse de Montréal a créé un marché à terme pour le bois d'oeuvre en 1984, mais ce marché est resté inactif à partir de 1986. À Toronto fonctionne un marché à terme où se transigent des obligations et bons du Trésor du gouvernement canadien, ainsi que des contrats d'indice boursier canadien. En 1992, on y a enregistré 59 382 transactions. À Winnipeg, on négocie des contrats à terme sur le colza, la graine de lin et le seigle pour le marché international, et sur le blé, l'orge et l'avoine pour les besoins de l'industrie canadienne de l'alimentation animale. On y effectue aussi des opérations sur l'or et l'argent. En 1992, le volume des opérations a été de 2 462 922 contrats.
Aux États-Unis, les marchés à terme les plus importants du monde se trouvent à Chicago et à New York; il en existe également à Kansas City et à Minneapolis. On trouve aussi de grands marchés en Europe, en Asie, en Australie et en Amérique du Sud.
Marchés à terme de marchandises
Ils sont utilisés à des fins de couverture contre une éventuelle fluctuation des prix. Les prix des marchandises sont déterminés en fonction de l'offre et de la demande, qui varient à leur tour en raison de facteurs imprévisibles, comme les conditions météorologiques, les politiques gouvernementales, les transports, les décisions de production et de consommation prises partout dans le monde. Par conséquent, les marchandises sont sujettes à d'importantes fluctuations de prix, difficiles à prévoir. Les marchés à terme de marchandises permettent aux producteurs commerciaux, aux négociants et au secteur de la transformation de se protéger contre les fluctuations de prix, au moyen d'opérations de couverture. La technique de la couverture rend possible la gestion du risque et a pour effet de diminuer le coût de mise en marché des marchandises.
Ces acteurs commerciaux sont les principaux utilisateurs des marchés à terme. Par exemple, les importants emprunteurs, telles les sociétés, et les importants prêteurs, comme les caisses de retraite, courent le risque que les taux d'intérêt fluctuent avant qu'ils ne soient prêts à vendre des obligations ou à investir des fonds; ils peuvent se protéger contre ce risque en prenant une position sur les marchés à terme de taux d'intérêt. De la même façon, les agriculteurs paient le coût des semences au moins quatre mois, et même souvent 15 mois, avant de pouvoir vendre leur production. Les marchés à terme leur offrent la possibilité de protéger leur prix de vente contre les incertitudes du marché international des céréales.
Les marchés à terme sont intéressants non seulement pour les producteurs et utilisateurs commerciaux de marchandises, mais aussi pour les spéculateurs qui tentent de faire des profits en prévoyant les variations de prix des marchandises. Ce faisant, ils ont la fonction essentielle de courir le risque que les opérateurs commerciaux essaient d'éviter par des opérations de couverture.