Une motoneige est un véhicule automobile conçu pour se déplacer sur la neige. Elle est dirigée par des skis à l’avant et propulsée par une bande de chenilles à l’arrière. C’est le mécanicien québécois Joseph-Armand Bombardier qui en conçoit le premier prototype en 1935. Aujourd’hui, on compte plus de 600 000 motoneiges immatriculées au Canada. On les utilise pour le transport, les loisirs, la chasse et le piégeage, en particulier dans les zones rurales et dans le Nord.
Un motoneigiste à Whistler, en Colombie-Britannique. Photo prise en 2007.
(« Snowmobiling! » de Bluelemur est
autorisée par CC BY-SA 2.0)
Qui a inventé la motoneige?
La motoneige s’est développée à partir de plusieurs innovations réparties sur plus d’une décennie. Joseph-Armand Bombardier, un mécanicien de Valcourt, au Québec, met au point un traîneau à hélice en 1922. C’est le premier d’une longue série de véhicules conçus pour se déplacer sur la neige. Carl Eliason, du Wisconsin, brevette un toboggan à moteur en 1927. C’est cependant le système à roues dentées et à chenilles de Joseph-Armand Bombardier de 1935 qui sera reconnu comme la première motoneige. Cette conception rend le véhicule plus pratique.
En 1937, Joseph-Armand Bombardier pourvoit d’un brevet sa motoneige B7, pouvant accueillir sept passagers. Les premiers acheteurs du véhicule sont notamment des médecins, des ambulanciers et des prêtres vivant en région éloignée. Le marché ne tarde pas à s’étendre à un large éventail d’entreprises et de services. En 1941, Joseph-Armand Bombardier met au point le modèle B12 à 12 passagers. Il conçoit par la suite des véhicules qui seront utilisés pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1951, les modèles B12 sortis des chaînes de production totalisent 2 800 véhicules. Joseph-Armand Bombardier obtient de nombreux autres brevets pour rendre son produit plus fiable. Il y ajoute notamment des systèmes de suspension et de transmission.
En 1958, Joseph-Armand Bombardier construit un prototype de petite motoneige doté d’un moteur plus léger. La production de ce modèle récréatif commence dès l’année suivante sous la marque de commerce Ski-Doo. Ce type de motoneige, de la taille d’une moto, jouit rapidement d’une grande popularité dans les régions enneigées. Aujourd’hui, plusieurs fabricants différents mettent sur le marché des motoneiges personnelles sous différentes marques.
Quel a été l’impact de la motoneige au Canada?
Au cours des années 1960, l’utilisation des motoneiges se répand partout au Canada. Jusqu’alors, le transport sur la neige n’était possible qu’à ski, en raquettes ou en traîneau à chiens. Comme le sait bien Joseph-Armand Bombardier pour avoir vécu dans le village de Valcourt, les routes sont à l’époque souvent fermées en raison des chutes de neige. L’hiver, les habitants des zones rurales sont coupés du reste du monde. La neige rend parfois les services essentiels (comme les soins médicaux) inaccessibles. Avec la fabrication en série de motoneiges personnelles, de nombreux Canadiens vivant dans les régions rurales et nordiques du pays peuvent se déplacer plus facilement et briser leur isolement. La motoneige s’avère également utile pour les travaux agricoles. Dans l’Arctique, la motoneige change les habitudes de chasse, d’élevage et de piégeage des Inuits. Le véhicule en vient à largement remplacer le traîneau à chiens.
La motoneige procure également aux Canadiens une nouvelle activité récréative d’hiver. En plus d’encourager le tourisme pendant la saison hivernale, elle facilite l’utilisation des chalets tout au long de l’année. On répertorie aujourd’hui 3 000 clubs de motoneige dans le monde, dont plus de 700 au Canada. On utilise parfois des motoneiges lors de courses. Toutefois, c’est un véhicule qui est surtout recherché par ceux qui aiment les sensations fortes, le plein air et les activités sociales.
Depuis le boom des années 1960, l’utilisation de motoneiges soulève certaines préoccupations concernant le bruit, les dommages à l’environnement et la sécurité. Au cours de cette décennie en particulier, on utilise la motoneige à mauvais escient pour la réalisation d’activités liées au vandalisme, à la destruction de l’habitat et à la chasse au gibier. En 1975, toutes les provinces disposent de lois régissant et limitant l’utilisation des motoneiges. La mise à disposition de vastes sentiers, notamment au Québec, permet de surmonter bon nombre des objections formulées par les utilisateurs. Pour les écologistes partout au pays, la pollution (par le bruit et les émissions) créée par les motoneiges, ainsi que leur impact sur les écosystèmes, demeurent un problème bien réel. Chaque année, des centaines de Canadiens sont hospitalisés à la suite d’accidents de motoneige; des dizaines d’entre eux meurent.