André Melançon, OQ, réalisateur, comédien (né le 18 février 1942 à Rouyn-Noranda, Québec; décédé le 23 août 2016 à Montréal, au Québec). Psycho-éducateur de formation, il met à profit ses connaissances pour réaliser quelques films où l'éducation est le sujet principal. Son intérêt pour les jeunes l'oriente, dès 1974, vers la réalisation de courtes fictions pour jeunes ("Les Oreilles" mène l'enquête, Le Violon de Gaston). Le succès obtenu avec Comme les six doigts de la main (1978) confirme son talent dans une catégorie dont il sera dorénavant le maître incontesté: le film jeunesse. Lorsque le producteur Rock Demers lance en 1984 la série "Contes pour tous", c'est à Melançon que revient l'honneur de l'inaugurer avec ce qui est maintenant un classique: La Guerre des tuques. Il s'agit encore d'aventures que vivent des bandes de jeunes. Melançon y confirme son talent pour la direction d'acteurs. Il tournera deux autres films de la série, Bach et Bottine (1986) et Fierro, l'été des secrets (1989).
Son intérêt pour les jeunes ne se limite pas à la fiction mais déborde sur le documentaire. Dans Les Vrais Perdants (1978), il met en cause l'attitude des parents, qui poussent leurs enfants à réussir, tandis que L'Espace d'un été l'amène à suivre de près un groupe de garçons d'un quartier populaire. Il fait aussi un film très sérieux, Le Lys brisé (1986), sur un sujet qui touche les jeunes: l'inceste. Après une incursion moins convaincante dans le policier (Rafales, 1990), le cinéaste va se tourner vers la télévision où il réalise des téléfilms (Nénette, 1991, Le Boulard, 1995), des séries (Cher Olivier, 1997, Ces enfants d'ailleurs II, 1998) et une adaptation théâtrale de Michel Tremblay, Albertine en cinq temps (1999).
Il est d'ailleurs proche du théâtre et des acteurs, car il travaille dans ce milieu à titre de metteur en scène ou de coach d'improvisation. Lui-même poursuit, en parallèle, une carrière d'interprète amorcée dans Taureau (Clément Perron, 1972) qui mettait à profit son physique imposant. Mais, généralement, on l'utilise dans des rôles secondaires. C'est pour faire profiter les futurs cinéastes de son expérience du travail avec l'acteur qu'il accepte la responsabilité de la section « réalisation » dans une école de cinéma, l'Institut national de l'image et du son (l'INIS).