Mary Spencer, boxeuse, mannequin, militante (née le 12 décembre 1984 à Wiarton, en Ontario). Mary Spencer est l’une des principales championnes de boxe au Canada : elle détient huit titres nationaux, trois titres panaméricains, et trois titres mondiaux. Une Ojibwé de la Première nation Cape Croker, l’athlète participe également au programme GEN7 Modèle autochtone de Motivate Canada, et devient en 2013 mentor au sein du programme Équipe de relève CIBC.
Débuts de carrière
Ojibwé de la nation autochtone Cape Croker, Mary Spencer est la quatrième d’une famille de cinq enfants et voit le jour à Wiarton, en Ontario. Sa famille se déplace de ville en ville, et Mary Spencer réside entre autres à Big Trout Lake, à Détroit et à Owen Sound avant de s’installer a Windsor, en Ontario. Elle pratique différents sports depuis qu’elle est toute petite, s’essayant au basketball, au volleyball, au soccer, à l’athlétisme et au cross-country à son école.
En 2002, à l’âge de 17 ans, Mary Spencer commence la boxe au club de boxe amateur de Windsor. Quelques mois plus tard, elle s’entraîne déjà avec Charlie Stewart, qui a été trois fois entraîneur olympique et qui remarque vite les efforts et le talent de la jeune athlète. Cinq mois plus tard, elle remporte son premier combat amateur et en 2003, elle devient championne ontarienne de la catégorie des 66 kg. En 2004, seulement 18 mois après avoir commencé la boxe, elle gagne pour la première fois le championnat national de la catégorie des 66 kg.
Compétition internationale
En 2004, Mary Spencer remporte des tournois en Italie, en Pologne et à Taïwan, améliorant sa technique et élargissant sa liste d’adversaires. Son succès à l’échelle nationale et internationale se poursuit l’année suivante : elle demeure invaincue pour une deuxième saison consécutive. En plus de conserver son titre de championne canadienne en 2005, elle remporte son premier Championnat panaméricain en Argentine et son premier Championnat du monde à Podolsk, en Russie. Sa réputation s’étend à travers le monde et elle devient vite l’une des meilleures boxeuses de la planète.
En 2006, elle subit sa première défaite internationale, mais s’en tire tout de même avec une médaille de bronze au Championnat du monde. Le titre de championne du monde lui échappe encore en 2007, mais elle remporte la médaille d’or au Championnat panaméricain qui a lieu à Guayaquil, en Équateur. La même année, elle gagne aussi son quatrième championnat canadien, et décroche l’argent à la Witch Cup en Hongrie ainsi qu’à la Ahmet Comert Cup en Turquie.
Mary Spencer domine la compétition internationale en 2008 : en plus de remporter son cinquième titre national, elle n’essuie aucune défaite de toute la saison. Elle gagne pour la quatrième reprise la médaille d’or au Championnat panaméricain cette année-là, et décroche l’or pour la deuxième fois au Championnat du monde. Son succès lui vaut le titre de boxeuse canadienne de l’année pour la quatrième fois.
Défis et compétitions
En 2009, l’Association internationale de boxe amateur (aussi connue sous l’acronyme AIBA) revoit les catégories de poids pour la boxe féminine; par conséquent, Mary Spencer se bat dorénavant dans la catégorie des 64 kg au lieu des 66 kg. Malgré le changement de catégorie, elle remporte le championnat canadien dans sa nouvelle division. La même année, cependant, de nouvelles divisions olympiques sont annoncées : il n’y a plus que trois catégories de poids (51 kg, 60 kg et 75 kg) pour les femmes au lieu des huit catégories habituelles. Mary Spencer décide de s’entraîner pour la division des 75 kg.
Au championnat canadien de 2010, Mary Spencer arrive en deuxième en finale des 75 kg derrière son amie Ariane Fortin. Auparavant, les deux se battaient dans des catégories différentes, mais elles se battent dorénavant pour une place aux Jeux olympiques dans la même division. Mary Spencer remporte trois médailles d’or dans des compétitions internationales en 2010 : au Championnat panaméricain au Brésil, à la Minoan Cup en Grèce et au Championnat du monde à la Barbade.
En 2011, elle est championne canadienne et décroche l’or au Championnat du monde, à la Barbade. Puis, elle se prépare pour les JEUX PANAMÉRICAINS à Guadalajara, au Mexique, en s’entraînant au Costa Rica afin de s’habituer à l’altitude. Ses efforts portent leur fruit : Mary Spencer gagne la médaille d’or aux Jeux panaméricains. Elle est également la porteuse du drapeau canadien lors des cérémonies de clôture. De plus, elle l’emporte sur Ariane Fortin pour une place dans l’équipe canadienne olympique et commence à s’entraîner pour les Jeux de Londres en 2012 (en 2013, Prospector Films sort Last Woman Standing, un documentaire qui suit les deux boxeuses alors qu’elles s’affrontent pour une place au sein de l’équipe olympique).
Débuts olympiques
Les débuts olympiques de Mary Spencer sont décevants. Plus tôt en 2012, elle perd son premier combat au Championnat du monde, ce qui fait en sorte qu’elle ne se qualifie pas pour les Jeux. Néanmoins, elle obtient un passe-droit pour la compétition et elle participe au tout premier tournoi olympique de boxe féminine dans la catégorie des 75 kg aux Jeux olympiques d’été de Londres, en Angleterre, en 2012. Bien qu’elle soit favorite pour le podium, Mary Spencer perd un combat 17 à 14 contre la Chinoise Li Jinzi en quart de finale, une défaite inattendue que plusieurs attribuent à la fatigue et à la pression qu’exercent les médias sur la boxeuse canadienne. À l’aube des Jeux olympiques de 2012, Mary Spencer est en effet une véritable célébrité canadienne et porte-parole pour la boxe féminine, en plus d’être mannequin pour CoverGirl et de faire de nombreuses apparitions dans les médias dans les mois qui précèdent les Jeux.
Sa défaite aux Jeux olympiques n’affaiblit pas son enthousiasme et son désir de poursuivre la compétition. En 2013, elle commence à travailler auprès d’une nouvelle entraîneuse, la boxeuse professionnelle Kara Ro, et s’entraîne pour les Jeux panaméricains de 2015 à Toronto et pour les Jeux olympiques d’été de Rio de Janeiro en 2016.
Promotion et militantisme
Mis à part le sport, Mary Spencer est membre du programme GEN7 Modèle autochtone de Motivate Canada, au sein duquel elle promeut le sport, l’activité physique et la prise en charge auprès des jeunes autochtones dans les communautés des Premières nations de l’Ontario. En 2013, elle devient l’une des six athlètes élites à être nommés mentors pour le programme Équipe de relève CIBC, qui offre du financement et du mentorat aux jeunes athlètes désireux de représenter le Canada lors de compétitions internationales.