Marcelle Ferron

Éducation et premières œuvres

Après des études à l’École du Meuble de Montréal et l’École des beaux-arts de Québec, Marcelle Ferron devient membre des Automatistes. Elle est l'une des sept femmes à signer le manifeste contestataire : Refus Global en 1948. Ses peintures abstraites sont présentées dans toutes les grandes expositions des automatistes. Elle vit à Paris de 1953 à 1966 et continue à participer à des expositions d’avant-garde. Elle remporte la médaille d’argent à la Biennale de Sao Paulo au Brésil en 1961.

Les peintures de Marcelle Ferron deviennent de plus en plus percutantes. Des couleurs éclatantes, des formes plus fluides et plus grandes s’imposent sur la toile. Comme ses compagnons automatistes Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle, Marcelle Ferron applique la peinture sur la toile en couche épaisse, directement au tube et avec une grande intensité, en utilisant souvent un couteau à peindre plutôt qu’un pinceau. Dans Lascive (1959), par exemple, d’éclatantes barres de peinture blanche remontent verticalement sur la toile en premier plan, panachant les pavés horizontaux pourpres et bleus et se fondant avec eux. D’un autre côté, Les barrens (1961) sont constellés de taches de rouge, de bleu, de violet et de noir, enchevêtrées et irrégulières, sur un fond blanc vaste et dégagé.

Vitraux

Après 1964, Marcelle Ferron traduit son intérêt pour la lumière dans un nouveau véhicule de création – le vitrail. On peut en voir différents exemples dans les stations de métro Champ-de-Mars et Vendôme à Montréal. Le vitrail de la station Champ-de-Mars est considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre de Marcelle Ferron. Il est commandité par la ville de Montréal en 1966 alors que Jean Drapeau en est le maire. Il est mis en place en 1968 avec le concours du maitre verrier Aurèle Johnson. Le vitrail mesure 60 mètres de long sur 9 mètres de hauteur au maximum et il occupe les trois baies vitrées de la grande mezzanine de la station. Ce vitrail consiste essentiellement en larges bandes rouges, bleues et vertes qui plongent doucement vers le bas, mouchetant la station de grappes de lumière colorée. En 1999, le vitrail est restauré par Aurèle Johnson.

Honneurs et collections

Marcelle Ferron est maître de conférence à l’Université Laval de Québec. Ses œuvres sont représentées dans de nombreuses collections canadiennes et étrangères, notamment le Musée des Beaux-Arts de Montréal, le Musée d’art moderne de Sao Paulo, le musée Stedelijk d’Amsterdam et le musée Hirshhorn à Washington, DC. Le Musée d’art contemporain de Montréal présente une rétrospective de ses œuvres en 1970, qu’on retrouve ensuite en 1972 au Centre culturel canadien à Paris.

Le 7 septembre 2019, Google rend hommage à Marcelle Ferron avec un « doodle de Google » afin de souligner l’anniversaire du dévoilement de son œuvre à la station Vendôme. Alexandra Klein de Google Canada déclare que « les œuvres d’art publiques de Marcelle Ferron insufflent une nouvelle vie à la ville de Montréal. Son formidable patrimoine d’art automatiste précurseur fait partie des nombreux mouvements canadiens que nous nous efforçons de mettre en valeur ». Google crée aussi une carte interactive de toutes les installations d’art de Marcelle Ferron.

Récompenses

• Médaille d’argent, Biennale de Sao Paulo (1961)
• Prix Louis-Philippe-Hébert, Société Saint-Jean-Baptiste (1976)
• Prix Paul-Émile-Borduas, gouvernement du Québec (1983)
• Chevalier, Ordre national du Québec (1985)
• Grand Officier, Ordre national du Québec (2000)