Malcolm Forsyth
Malcolm (Denis) Forsyth. Compositeur, professeur, tromboniste, chef d'orchestre (Pietermaritzburg, Afrique du Sud, 8 décembre 1936 - Edmonton, 5 juillet 2011, naturalisé canadien 1974). B.Mus. (Le Cap) 1963, M.Mus. (ibid.) 1966, D.Mus. (ibid.) 1972. Il fait d'abord des études de piano, et ensuite de trombone et de flûte avec des professeurs tels que Hans Grin (trombone), Stefans Grové (composition, orchestration), Stanley Glasser (composition), David Tidboald et Georg Tintner (direction), puis George Hurst (direction). Après avoir joué du trombone avec l'Orchestre symphonique de Cape Town (1960-1967), enseigné en privé et à l'Université du Cap (1967) et écrit des orchestrations pour la South African Broadcasting Corporation, il émigre au Canada en 1968. Il joue dans des orchestres de studio de la SRC à Toronto et, la même année, se joint à l'Université de l'Alberta à Edmonton pour y enseigner les matières théoriques, la composition et le trombone. Il devient par la suite directeur des études d'orchestre et d'harmonie à cet endroit (1984-1986), directeur artistique de la série de concerts « Encounters » (1985) et directeur artistique du département de musique (1986-1989). Trombone basse (1968-1971) puis trombone solo (1973-1980) de l'Orchestre symphonique d'Edmonton, il commence à enseigner cet instrument à la School of Fine Arts de Banff (Centre d'arts de Banff) en 1973. Membre du Goliard Brass Quintet (1969-1973), il forme le Malcolm Forsyth Trombone Ensemble et le dirige de 1974 à 1983, et est aussi le chef et directeur du West Wind Chamber Ensemble (1981-1983) et du quintette de cuivres de l'Université de l'Alberta (1975-1981). En plus de son travail en studio pour la radio et la télévision, il est animateur et directeur de l'émission « Twentieth Century Music » à la télévision de la SRC (1968), commentateur radiophonique à la station CKUA et rédacteur de notices de programmes pour l'Orchestre symphonique d'Edmonton (1968-1971). Forsyth dirige plusieurs ensembles de l'Université de l'Alberta, notamment le Saint Cecilia Orchestra (1977-1986) et son orchestre symphonique (1991-2002). Il dirige aussi la Wind Sinfonia d'Edmonton (1978-1979) et, à titre de chef invité, l'orchestre de l'Alberta Ballet Company (1980) et d'autres orchestres au Canada et en Afrique du Sud.
Forsyth s'exprime dans un style du 20e siècle, mais il lui tient aussi à coeur de créer des oeuvres qui plaisent aux amateurs de musique d'époque. Au cours d'une entrevue à la radio de la SRC en 1987, Forsyth parle d'un clivage dans sa propre production, entre ses oeuvres d'approche intellectuelle ou exploratoire et ses oeuvres plus faciles d'accès qui sont écrites plus intuitivement. En 1996, le compositeur explique : « J'ai toujours eu conscience de ma responsabilité face au public... J'appartiens moi-même à un public consciencieux, convaincu que la musique de concert doit bousculer les gens... Je garde l'idée de cette expérience en tête pour tout ce que je fais » (site web du compositeur, 2003). Son utilisation distinctive du rythme et de la palette orchestrale sont la marque d'un style d'une grande richesse expressive. Ses compositions vont des oeuvres pour grand orchestre aux oeuvres chorales, pièces de musique de chambre et mélodies. Certaines oeuvres - notamment Sketches From Natal (1970, une commande de la SRC), Symphonie n<sup>o</sup> 1 (1972) et Music for Mouths, Marimba , Mbira and Roto-Toms (1973) - affichent une forte influence de la musique des Noirs d'Afrique du Sud, spécialement la musique des Zoulous, tandis que des oeuvres postérieures, dont Atayoskewin (1984) et Canzona (1985), renferment l'esprit de la musique des Amérindiens. « Sur un mode plus léger, le pastiche et la parodie sont souvent utilisés dans ses oeuvres pour cuivres, phénomène aussi apparent dans les titres allitératifs que dans la musique même » (Centre de musique canadienne, Répertoire des compositeurs agréés).
Les oeuvres de Forsyth sont jouées un peu partout au Canada et à l'étranger. Il reçoit des commandes de divers organismes, notamment le Conseil des arts du Canada, la SRC, Shell Canada, le Canadian Brass, l'Orchestre symphonique de Montréal, l'Orchestre symphonique d'Edmonton, le Concours international de musique de Montréal, l'Orchestre symphonique de Cape Town et l'Orchestre philharmonique du Natal, ainsi que d'artistes tels que Maureen Forrester, Judith Forst et Stéphane Lemelin. En 1993, une bourse de recherche de la Camargo Foundation entraîne la mise en musique du poème de Longfellow Evangeline. Nombre de ses oeuvres sont présentées plus d'une fois, particulièrement le concerto pour violoncelle Electra Rising, composé pour sa fille, Amanda Forsyth, et créé par elle en 1995 avec l'Orchestre philharmonique de Calgary. Plusieurs enregistrements de ses oeuvres paraissent, en plus de nombreuses radiodiffusions par la SRC. Le compositeur reçoit un prix Juno pour la meilleure composition classique en 1987 (pour Atayoskewin), en 1995 (Sketches from Natal) et en 1998 (Electra Rising). Forsyth est désigné comme compositeur de l'année par le Conseil canadien de la musique en 1988. En 1991, il exerce la fonction de compositeur résident au Festival of the Sound. Nommé compositeur en résidence de l'Université de l'Alberta en 1996, il se retire de l'enseignement en 2002. Il est membre de la Ligue canadienne de compositeurs et compositeur agréé du Centre de musique canadienne. Il a été nommé à l'Ordre du Canada et il a reçu la Médaille du Jubilé d'or de la Renie en 2003. La première de A Ballad of Canada (chef d'orchestre, Pinchas Zukerman), dernière oeuvre de Forsyth, eut lieu seulement quelques semaines avant son décès. Au sujet de cette pièce, Forsyth parlait de "épique, un travail terriblement canadien".
Bibliographie
Jane CHAMPAGNE, « Un compositeur par instinct et par la force des choses », CompCan, IC (mars 1975).
Eric DAWSON, « Edmonton composer not afraid to fight for his musical rights », Calgary Herald (14 avril 1979).
Kayla STEVENSON, « CBC commissions new work for Anoré Quartet », Encore, III (févr.-mars 1982).
William LITTLER, « New serenade keeps honorable company », Toronto Star (19 mai 1986).
Mairi MacLEAN, « Piano charms in world debut », Edmonton Journal (1er févr. 1987).
- « Forsyth a rarity - a hot composer », ibid. (23 oct. 1988).
Kathleen Mary PRIMOS, « The Compositional style of Malcolm Forsyth's orchestral works : 1968-1982 », mémoire de M.Mus. (Université de Witwatersrand, Johannesburg 1988).
Robert D. GEORGE, « Band music by Canadian composers - Kaleidoscope », Canadian Band Journal, XIV (hiv. 1989).
Eric DAWSON, « Composer in hot demand », Calgary Herald (21 nov. 1989).
Répertoire des compositeurs agrégésdu Centre de musique canadienne (Toronto, 1989).
William LITTLER, « Festival honours Malcolm Forsyth », Toronto Star (31 juill. 1991).
Kathy PRIMOS, « A Life experience : The orchestral works of Malcolm Forsyth », SoundNotes (print. 1994).
Eric DAWSON, « Juno winner Forsyth writes dream concerto », Words & Music (mai 1995).
Compositeurs canadiens contemporains.
Compositions
Orchestre
Jubilee Overture : 1964 (rév 1966); ms; CBC SM-5069 (Orchestre symphonique d'Edmonton).
Sketches From Natal : 1970; orch cdes; Boosey & Hawkes; CBC SMCD 5135.
Symphonie no 1 : 1968-1972; ms.
Sagittarius : Concerto grosso no 1 : 1975; quin cuivres, orch; ms; CBC SM-328 (Canadian Brass).
Concerto : 1974 (orch 1976, rév 1985); p, orch; Kerby 1982; CBC SMCD 5124.
Symphonie no 2 « ...a host of nomads... » : 1976; ms.
African Ode : Symphonie no 3 : 1981 (rév 1988); ms.
Images of Night : 1982; ms.
ukuZalwa : 1983; ms; Pro Arte CDS 3413.
Atayoskewin : Suite for Orchestra : 1984; BMG Ariola; CBC SM-5059 (Orchestre symphonique d'Edmonton).
Canzona : 1985; v, orch; ms; RCI 606 (Northcott sop, Orchestre symphonique de Montréal).
Concerto : 1987; tpt, orch; ms; CBC SM 5130.
Electra Rising : Concerto for Cello and Orchestra : 1995; vc, orch.
Morning's Minion : 2000; orch.
Concerto for Accordion and Orchestra : 2001; acc, orch.
Autres oeuvres pour orch cdes, quin cuivres et orch, mezzo et orch, et harm.
Discographie additionnelle
Canadian Composers Portraits : Malcolm Forsyth : 2002; Centredisques CMCCD 8802.
Electra Rising : Music of Malcolm Forsyth : Orchestre symphonique d'Edmonton, Amanda Forsyth vc, Street sax; 1997; CBC SMCD 5180.
Prokofiev, Forsyth, Bartók : Jane Coop and the Calgary Philharmonic Orchestra : 1993; SMCD 5124.
Soaring with Agamemnon : Amanda Forsyth vc, Longworth p; 1998; Marquis MAR 81231 2.
Écrits
Student's Guide to the Trombone (Agincourt, Ont. 1980).
« La Genèse d'une chanson - Atayoskewin », CompCan, CCXLIV (oct. 1989).
Musique de chambre
The Melancholy Clown : A Frippery in Three Flaps : 1962 (rév 1977); fl (cl mi bémol), cl, bn (cl b); Kerby 1977.
Aphorisms for Brass : 1971; quin cuivres; Kerby 1978; 1982 Bellaphon 680-01-015 (Budapester Blechbläser-Quintett).
The Golyardes' Grounde : 1972; quin cuivres; Canadian Brass 1979; Boot BMC-3003 et Vanguard VSD-17345 (Canadian Brass).
Quatuor '74 : 1974; Kerby 1978; Crystal S-224 (Malcolm Forsyth Trombone Ens).
Four Pieces for Brass Quintet : 1976; Kerby 1983.
Saltarello : 1976; quin cuivres; Kerby 1982.
Fanfare and Three Masquerades : 1979; cor, ens instr; Kerby 1983; Centredisques CMC-CD-3488 (Canadian Chamber Ensemble).
Solemn Intrada : 1980; ch de trb; ms; 1981 Crystal S-224 (Moravian Trombone Choir of Downey, Reynolds dir).
Quintette for Winds (or...) Everythynge ye ever wanted to knowe about Essex : 1986; fl (picc), ht, cl, cor, bn; BMG Ariola; Centredisques 5595.
Autres oeuvres pour cuivres et pour div ens instr, notamment Eight Duets for Young Cellists (Kerby 1979) et The Well Meaning Recorder (Kerby 1980) dont le « Viva Vivalidiev » enregistré par The Plumbers' Union (CBC LM-463).
Choeur ou voix
Music for Mouths, Marimba, Mbira and Roto-Toms : 1973; SATB, perc; Kerby 1979.
Three Métis Songs From Saskatchewan (arr) : 1975 (orch 1976); mezzo, orch (v, p); Boosey & Hawkes 1978; CBC SMCD-5081 (Forst), McGill University Records 85025 (Forrester).
The Dong With a Luminous Nose (Lear) : 1979; mezzo, al, p; ms.
Three Zulu Songs (Vilakazi, Forsyth) : 1988; SSA, fl, ht; Gordon V. Thompson 1988.
Evangeline (Longfellow) : 1993; sop, tr, orch de ch.
Autres oeuvres pour ch, v et p et trois pour p : Strange Spaces (Waterloo 1985), Tre Toccate (1987, ms) et Je répondrais (1997).