Main-d'oeuvre minière
On estime que l'industrie minière fournit, directement ou indirectement, environ 5 à 6 p. 100 de tous les emplois au Canada. Les chiffres de 1997 révèlent que les mines de métaux emploient environ 37 000 personnes, les mines de charbon, 9000, les carrières, 6500, les mines de non-métaux, 11 500, et les usines de fusion et d'affinage de produits non ferreux, environ 59 000 personnes. Les industries connexes (sidérurgie, fabrication, transport, construction, etc.) emploient aussi bon nombre de personnes. Depuis le milieu des années 70, la main-d'oeuvre a diminué en raison de la mécanisation et des nouvelles méthodes d'exploitation. Certaines mines ont dû fermer en raison d'une réduction des ressources. Au Canada, les salaires moyens dans le secteur de l'exploitation minière sont plus élevés que dans les autres industries principales. Un salaire de base, un régime de primes et diverses ententes salariales et contractuelles sont en vigueur dans plusieurs mines. La plupart des travailleurs des mines sont syndiqués. Le coût de la vie est plus élevé dans les régions minières éloignées, mais il est souvent compensé par des subventions ou autres avantages. Certaines des mines situées dans les régions septentrionales font appel à des équipes qui travaillent à la mine en alternance pendant des périodes intensives et qui prennent des périodes de repos de durée égale dans le sud, ce qui évite d'avoir à construire des logements pour les familles dans les localités du nord.
L'exploitation minière est une activité où domine la main-d'oeuvre masculine. Il existe des lois interdisant l'embauche d'enfants et, jusqu'à récemment, il était généralement interdit d'employer des femmes dans les mines. Ces décisions ont été prises principalement en réaction aux conditions qui prévalaient il y a 150 ans, alors que plus de la moitié des travailleurs en milieu souterrain de l'Europe de l'Ouest étaient des femmes ou des enfants âgés de moins de 12 ans. Depuis quelques années, toutefois, la législation de certaines provinces permet que les femmes soient affectées à des travaux souterrains, mais la proportion de femmes employées dans ce secteur demeure minime. Certaines travaillent dans des activités minières de surface, où la manoeuvre de la machinerie et des véhicules lourds n'exige pas de force physique. Dans la plupart des pays, très peu de femmes sont employées pour les travaux souterrains car, bien que la manoeuvre de certains types d'équipement souterrain ne demande pas un grand effort physique, l'environnement est peu attirant, les habitudes changent lentement et certaines tâches nécessitent encore une force physique considérable.
Jusqu'à récemment, l'exploitation minière était une industrie à forte intensité de main-d'oeuvre. Cependant, les salaires ont rapidement augmenté au cours des trente dernières années et le besoin d'extraire de plus grands tonnages de minerai de qualité inférieure et d'augmenter la productivité est devenu plus pressant. L'amélioration de l'équipement, qui a donné lieu à la mécanisation de plusieurs tâches, a réduit le nombre de travailleurs nécessaires. Par conséquent, l'exploitation minière est devenue une industrie de capital et, dans bien des mines, l'investissement dans l'équipement dépasse maintenant 100 000 $ par mineur. La proportion des mineurs ordinaires a diminué, tandis que celle des mécaniciens, des électriciens des techniciens et autres travailleurs spécialisés a augmenté.
L'exploitation minière tend à se concentrer dans les régions du pays où les autres activités économiques sont moins développées. L'exploitation minière fait partie intégrante des traditions d'un grand nombre des 115 communautés canadiennes et plus qui en dépendent. D'ailleurs, la fermeture d'une exploitation minière peut avoir des répercussions profondes. Par exemple, en janvier 1999, la Société de développement du Cap-Breton (SDCB) annonçait la fermeture imminente de la mine Prince, qui réduirait progressivement ses activités jusqu'à la fin de 2000, et la vente prévue de la mine Phelan. Dans la région, la population comptait près de 9000 personnes. En 1967, au début de l'exploitation des mines de la SDCB, 6300 personnes y travaillaient. En 1995, ce nombre était tombé à 2200, et au début de 1999, à 1667 mineurs. Depuis plus de 30 ans, la houillère a reçu des subventions fédérales totalisant 1,6 milliard de dollars, mais avait depuis longtemps cessé d'être commercialement rentable.
On exige habituellement que les travailleurs et les superviseurs dans les mines de charbon détiennent un certificat de compétence et qu'ils répondent aux normes minimales établies par les gouvernements fédéral et provinciaux. On veut ainsi s'assurer que les mineurs et contremaîtres soient conscients des dangers et qu'ils se conforment aux règles établies en présence de gaz explosifs et de poussière de charbon. On n'exige pas de certificat du gouvernement dans les autres industries minières, mais les employeurs offrent en général de la formation. Cette formation varie d'un simple jumelage des nouveaux employés avec les travailleurs expérimentés à des cours de formation avec, dans certains cas, la participation du syndicat et du gouvernement. On accorde depuis peu des certificats de compétence aux mineurs qui ont acquis un certain niveau d'expérience et de savoir-faire. Plusieurs compagnies offrent des programmes d'apprentissage pour les gens de métier (mécaniciens, électriciens, etc.). Voir aussiRESSOURCES MINÉRALES