Sir Allan Napier MacNab, soldat, avocat, homme d’affaires, politicien (né le 19 février 1798, à Newark [Niagara‑on‑the‑Lake], au Haut‑Canada; décédé le 8 août 1862, à Hamilton, au Canada Ouest). Doté d’une forte personnalité, Allan Napier MacNab a eu une profonde influence sur de nombreux aspects de la politique canadienne d’avant la Confédération. Il s’est opposé à la rébellion du Haut‑Canada et a soutenu un certain nombre de politiques conservatrices. Il a été premier ministre de la province du Canada de 1854 à 1856.
Service militaire
Dans sa jeunesse, Allan Napier MacNab sert lors de la guerre de 1812, prenant part à la bataille d’York dans la milice. (Voir Armée canadienne.) Il est promu enseigne dans le 49e Régiment d’infanterie, en mars 1814. Passionné de l’armée, il cherche d’autres moyens de servir à l’issue de la guerre. En 1820, il devient capitaine dans la milice d’York. Dix ans plus tard, il est nommé lieutenant‑colonel du 4e Régiment de milice de Gore. Pendant les rébellions de 1837‑1838, il conduit environ 1 000 hommes à la taverne Montgomery pour affronter les rebelles. Il commande également les troupes envoyées à London et est en partie responsable de la destruction du Caroline, un navire américain qui ravitaillait les rebelles (voir L’affaire du Caroline).
Pratique du droit et entreprises commerciales
Allan Napier MacNab commence sa carrière juridique au bureau du juge D’Arcy Boulton père, avant de quitter York (aujourd’hui Toronto) pour Hamilton, en 1826, pour créer son propre cabinet. Au cours de la même période, il se lance aussi dans l’achat et l’exploitation de terres, une activité dont il fait une entreprise prospère. Il est, comme entrepreneur, l’un des principaux responsables de la construction du Great Western Railway, conjointement avec Peter Buchanan, un commerçant de Glasgow. En 1835, Allan Napier MacNab contrôle la majorité des actions de la Gore Bank. Il possède également un quai dans la baie de Burlington et exploite une ligne de bateaux à vapeur.
Le saviez‑vous?
Le château de Dundurn, le majestueux manoir de 40 pièces de sir Allan Napier MacNab, existe toujours aujourd’hui à Hamilton et fonctionne comme un musée dont la mécène officielle est Son Altesse Royale la reine consort Camilla, épouse du roi Charles III et descendante de la famille MacNab.
Carrière politique
En 1829, Allan Napier MacNab prend part à un épisode qui le lance dans une carrière politique. Au cours de l’incident connu sous le nom « d’outrage de Hamilton », des conservateurs avaient défilé dans les rues de Hamilton avec une effigie du lieutenant‑gouverneur sir John Colborne. Lors d’une enquête ultérieure sur cet épisode, Allan Napier MacNab refuse de témoigner, parce qu’il ne voulait pas incriminer des amis ou des clients, ce qui lui vaut une condamnation à dix jours de prison pour outrage. Toutefois, l’incident le rend également très populaire auprès des conservateurs, une popularité dont il profite et qui contribue à le faire élire député du comté de Wentworth.
Dans la première phase de sa carrière politique (1830‑1835), Allan Napier MacNab encourage vigoureusement le développement économique et soutient les politiques conservatrices modérées. Il s’oppose au gouvernement responsable, craignant qu’une telle évolution ne contribue à rompre les liens avec la Grande‑Bretagne. Dans la deuxième phase (1836‑1849), il adopte plutôt des positions conservatrices extrêmes. Il est fait chevalier pour ses efforts en vue de mettre fin à la rébellion de 1837‑1838. Au cours de cette période, il souligne fièrement l’importance de la loyauté en matière de politique publique.
Dans la troisième phase (1850‑1856), il déclare : « les chemins de fer sont toute ma politique ». Allan Napier MacNab occupe divers postes de direction dans les chemins de fer, notamment au Grand Trunk Railway of Canada (Grand Tronc du Canada), au Galt and Guelph Railway, au Hamilton and Toronto Railway et au Hamilton and Port Dover Railway. En tant que chef des conservateurs, il est également soucieux de faire reculer l’extrémisme au sein de son parti. En 1854, il joue un rôle important dans la formation de l’alliance entre les libéraux et les conservateurs et devient premier ministre de la province du Canada (1854‑1856). En 1860, il est élu au Conseil législatif de la province du Canada, poste qu’il conservera jusqu’à sa mort, deux ans plus tard.