Louis Stephen St-Laurent, premier ministre de 1948 à 1957, avocat, homme politique (né le 1er février 1882 à Compton, au Québec, et décédé le 25 juillet 1973 à Québec). Au cours de son mandat, le gouvernement élargit le programme de pensions de vieillesse, adopte l’assurance hospitalisation et approuve les paiements de péréquation aux provinces. C’est aussi durant ces années que Terre-Neuve se joint à la Confédération et que le Canada participe à la Guerre de Corée.
Carrière juridique
Issu d’une famille pauvre, St-Laurent est parfaitement bilingue. Brillant avocat, il enseigne le droit à l’Université Laval en 1914. Au cours des années 1920 et 1930, il exerce avec succès la profession d’avocat-conseil auprès des entreprises. Il est aussi bâtonnier ou chef du Barreau du Québec et préside l’Association du Barreau canadien (1930-1932). De 1937 à 1940, il est conseiller à la Commission Royale d’enquête sur les Relations Fédérales-Provinciales.
Politique fédérale
En décembre 1941, le premier ministre libéral Mackenzie King lui propose le poste de ministre de la Justice et St-Laurent, même s’il n’a pas d’expérience politique, croit qu’il est de son devoir d’accepter. En février 1942, il est élu à la Chambre des communes pour représenter la circonscription de Québec-Est. Contrairement aux autres ministres libéraux du Québec, il ne s’oppose pas à la conscription, lors de la Deuxième Guerre mondiale, et appuie King en 1944 lorsqu’il l’impose pour le service militaire à l’étranger.
Pour lui témoigner sa reconnaissance, King, qui admire l’esprit logique de St-Laurent, le nomme secrétaire d’État aux Affaires extérieures en 1946. St-Laurent représente le Canada à l’Organisation des Nations unies et dans les diverses conférences internationales. Convaincu que le Canada doit résister à l’expansion du communisme, il encourage l’adhésion du pays à l’OTAN.
Premier ministre
Désigné comme successeur par King, choix ratifié au congrès des libéraux, St-Laurent devient premier ministre le 15 novembre 1948. Il dirige un cabinet qui fait preuve d’une exceptionnelle efficacité, avec Lester Pearson aux Affaires extérieures, C.D. Howe comme responsable des échanges commerciaux, Douglas Abbott aux Finances et Brooke Claxton à la Défense nationale.
Le programme de pensions de vieillesse est élargi, l’assurance hospitalisation est votée, la politique de paiements de péréquation entre les provinces est adoptée et Terre-Neuve rejoint officiellement le Canada. À l’étranger, le Canada envoie des troupes en garnison en Europe pour l’OTAN et délègue des forces pour appuyer l’ONU en Corée.
Guerre de Corée
La Guerre de Coréecommence le 25 juin 1950, lorsque l’ONU donne son appui à la Corée du Sud dans son conflit avec la Corée du Nord. Le Conseil de sécurité de l’ONU est dominé par des pays occidentaux et boycotté par l’Union soviétique, ce qui permet à l’ONU d’entrer officiellement en guerre (menée par les États-Unis) contre la Corée du Nord communiste, plus tard appuyée par la Chine. Le Canada envoie près de 30 000 troupes en Corée, en plus de navires de guerre et d’autres forces. Plus de 500 Canadiens y sont tués et près de 1 200 blessés.
Le conflit se solde par une impasse. La péninsule coréenne est divisée par une zone démilitarisée qui forme encore aujourd’hui la frontière entre le Nord et le Sud. St-Laurent est premier ministre pour toute la durée de la guerre.
Retraire du monde politique
La personnalité rassurante de St-Laurent, avec ses allures de grand-père, et les bons résultats obtenus par son gouvernement valent aux libéraux d’être réélus en 1949 et 1953 avec une majorité écrasante. Mais un fructueux voyage autour du monde effectué en 1954 semble avoir fatigué St-Laurent. Les observateurs remarquent qu’il semble ne plus être en contact avec les événements.
Au cours de sa dernière année en fonction, les libéraux subissent les revers de l’opinion publique, en partie à cause du Débat sur le Pipeline de 1956.
En juin 1957, le gouvernement de St-Laurent est renversé par le Parti progressiste-conservateur de John Diefenbaker. En janvier 1958, il se retire de la scène politique pour retourner à son cabinet d’avocats à Québec.
St-Laurent était très admiré pour sa capacité à prendre des décisions, son patriotisme et sa vivacité d’esprit. Tous ceux qui ont travaillé avec lui le tenaient en haute estime. En 1967, il est nommé Compagnon de l’Ordre du Canada « pour services rendus au pays ».
Peu après sa mort en 1973, sa maison natale devient le Lieu historique national Louis S. St-Laurent. Sa maison, le magasin général de sa localité et d’autres édifices des Cantons de l’Est, au Québec, célèbrent sa vie. Ses réalisations sont aussi commémorées à la Maison patrimoniale Louis S. St-Laurent dans la ville de Québec.