La Ligue canadienne de football (LCF) a commencé son existence officielle en janvier 1958. Elle représentait une fusion de la Interprovincial Rugby Football Union (fondée en 1907) et de la Western Interprovincial Football Union (fondée en 1936). Actuellement, le Rouge et Noir d’Ottawa, les Tiger-Cats de Hamilton, les Argonauts de Toronto et les Alouettes de Montréal composent la division Est. Les Blue Bombers de Winnipeg, les Roughriders de la Saskatchewan, les Stampeders de Calgary, les Elks d’Edmonton et les Lions de la Colombie-Britannique constituent la division Ouest. Chaque équipe joue 18 matchs au cours d’une saison de 21 semaines (de juin à octobre) pour se qualifier aux séries éliminatoires et avoir la chance de remporter la Coupe Grey, le plus ancien championnat de football professionnel en Amérique du Nord. La ligue a eu une histoire colorée qui a inclus de nombreux matchs mémorables de la Coupe Grey, des difficultés financières à répétition, la mort et la renaissance de deux franchises ainsi que l’échec d’une expansion aux États-Unis.
Contexte et formation
Au Canada, le football est pratiqué selon des règles formelles depuis les années 1860. La Coupe Grey est décernée pour la première fois en 1909. La Ligue canadienne de football (LCF) débute son existence officielle en janvier 1958. Auparavant, elle est connue sous le nom de Canadian Football Council (CFC). Le CFC est formé en 1956 en fusionnant de manière peu structurée la Western Interprovincial Football Union (fondée en 1936) et de la Interprovincial Rugby Football Union (fondée en 1907).
Par l’intermédiaire du CFC, le football professionnel devient placé sous sa propre juridiction sans ingérence extérieure. Pourtant, c’est à cette époque que de subtiles influences américaines commencent à transparaître dans le jeu canadien. La valeur d’un touché passe de cinq à six points. Douze Américains ont la permission de participer au match de la coupe Grey, comparé à dix l’année précédente. En 1957, le CFC approuve le changement des noms de positions pour refléter ceux utilisés aux États-Unis : les snaps deviennent des centres; les ailiers intérieurs deviennent les gardiens; les ailiers intermédiaires deviennent les bloqueurs; les ailiers extérieurs sont les joueurs de ligne offensive; les ailiers volants sont les défenseurs latéraux.
La division de l’Est est composée des Rough Riders d’Ottawa (maintenant le Rouge et Noir d’Ottawa), les Tiger-Cats de Hamilton, les Argonauts de Toronto et les Alouettes de Montréal. La division Ouest est composée des Blue Bombers de Winnipeg, les Roughriders de la Saskatchewan, les Stampeders de Calgary, les Elks d’Edmonton et les Lions de la Colombie-Britannique.
Débuts de l’histoire
Jusqu’en 1961, il n’y a pas de jeu interdivisionnel. Chaque conférence désigne un gagnant qui participe à la Coupe Grey. Après 1961, l’interdivision limitée permet aux rivalités Est et Ouest de se développer. Ceci sert de catalyseur pour le développement de la Ligue. En 1981, les deux divisions s’affrontent dans 16 matchs dans un calendrier entièrement imbriqué. La ligue atteint son apogée.
En 1986, le calendrier augmente à 18 matchs. La structure et les performances de la ligue permettent une propriété communautaire à but non lucratif des équipes locales. Traditionnellement, seules les franchises de Toronto, de Hamilton et de Montréal appartiennent à des propriétaires privés. Les profits générés par les entrées et les contrats de télévision assurent la rentabilité des équipes.
Années 1980
Le début des années 1980 semble prometteur pour le football canadien. La LCF semble atteindre un niveau record. L’assistance aux matchs monte en flèche, les commanditaires semblent augmenter également, et le match de la Coupe Grey est joué pour la première fois dans un stade couvert au BC Place Stadium. Dans un même temps, le succès n’est qu’un simple vernis. Après avoir été en tête d’affluence dans la ligue en 1977 avec une moyenne de 59 525 spectateurs par match, les Alouettes de Montréal se retrouvent dans de graves difficultés financières en 1982. L’équipe est reconstituée sous le nom des Concordes de Montréal avant de disparaitre avant le début de la saison de 1987. Ceci oblige les Blue Bombers de Winnipeg à passer à la division de l’Est.
Vers la fin des années 1980, l’assistance aux matchs de la coupe Grey diminue de manière considérable. Les contrats publicitaires solides avec des commanditaires comme Carling O’Keefe et des réseaux de télévision ne sont pas conclus. Le déclin de l’affluence, des recettes d’entrée et des revenus télévisuels frappe durement la LCF et ses franchises. La perte du club de Montréal intensifie les difficultés financières de la ligue. L’imposition d’un plafond salarial permet de réduire les dépenses excessives. Mais les franchises de Calgary, d’Ottawa et de la Colombie-Britannique ont toutes besoin d’injections de capitaux privés pour poursuivre leurs activités. Il ne reste que trois équipes qui sont de propriété communautaire : Winnipeg, Edmonton et Saskatchewan.
Années 1990
La propriété privée mène à un marketing plus agressif et ultimement à l’expansion aux États-Unis. Les Gold Miners de Sacramento sont ajoutés à la ligue en 1993, suivis des équipes de Baltimore, de Shreveport et de Las Vegas en 1994. Les préoccupations concernant l’américanisation de la ligue suscitent de nombreuses craintes, surtout parmi les joueurs canadiens. Le succès de la franchise de Baltimore, qui atteint le match de la Coupe Grey lors de sa saison inaugurale en 1994, ne fait que renforcer les inquiétudes.
Toutefois, la ligue s’engage dans l’expansion américaine. La franchise de Sacramento est transférée à San Antonio avant le début de la saison 1995. Celle de Las Vegas, qui échoue misérablement sur le terrain et à l’extérieur est mise en pause jusqu’à ce qu’on puisse lui trouver un propriétaire. En 1995, des franchises sont accordées à Memphis et à Birmingham. La ligue continue à chercher d’autres sites américains. Les Stallions de Baltimore s’avèrent être la seule franchise qui connait du succès. L’équipe est en tête de la LCF en termes d’assistance à la fois en 1994 et en 1995, et elle défait les Stampeders de Calgary à la finale de la Coupe Grey en 1995. Les quatre autres équipes américaines échouent à l’entrée et elles disparaissent après la saison 1995.
En 1996, après le déménagement des Browns de Cleveland de la LCF à Baltimore, les Stallions sont relocalisés à Montréal. La franchise des Alouettes est ravivée. Avec la réémergence de Montréal, la ligue revient à son format traditionnel de quatre équipes dans l’Est et cinq équipes dans l’Ouest. Winnipeg fait la navette vers l’Ouest.
Bien que l’expérience d’expansion américaine échoue, des sommes d’argent indispensables sont versées à la LCF par le biais de frais d’expansion. Un contrat de télévision américaine est renouvelé pour l’année 1996. La ligue survit à la saison 1996 et institue un plafond salarial pour atténuer les problèmes financiers. Vers la fin des années 1990, l’assistance aux matchs de la LCF augmente, tout comme les commanditaires et les taux d’écoute télévisuels. Néanmoins, les Rough Riders d’Ottawa sont dissous en 1996. La ligue est à nouveau obligée de relocaliser Winnipeg dans l’Est.
De 2000 à aujourd’hui
De l’avis général, la saison 2002 est un succès pour la LCF. Les deux équipes précédemment dissoutes, soit les Rough Riders d’Ottawa (maintenant le Rouge et Noir d’Ottawa) en 1996 et les Alouettes de Montréal en 1987, font toutes deux des retours réussis dans les dernières années. Les Alouettes remportent la Coupe Grey contre les Eskimos d’Edmonton (maintenant les Elks d’Edmonton).
Le football canadien fait également un retour remarqué au Québec à tous les niveaux. Les cotes d’écoute télévisuelle augmentent à la fois sur TSN et CBC. Une nouvelle convention collective de trois ans est conclue avec l’Association des joueurs, ce qui ajoute un joueur importé supplémentaire à chaque équipe et augmente le plafond salarial de 160 000 $ par an à 2,44 millions de dollars pour chaque club.
Malgré ses récents succès, la LCF continue à subir des préoccupations croissantes. L’assistance aux matchs à Vancouver et à Hamilton baisse. Une perception positive de la ligue demeure insuffisante à Toronto. Tous ces problèmes doivent être résolus avant que les revenus provenant des droits de la télévision ne puissent être améliorés de manière considérable.
Malgré tout, avec ses difficultés financières passées et son visage en constant changement, la LCF demeure une partie unique de la culture canadienne des sports. La Coupe Grey continue d’attirer un vaste public télévisuel, avec plus de 3,5 millions d’auditeurs (soit 2,8 millions d’anglophones sur TSN et 263 700 de francophones sur RDS) en 2023. Des prix ont été décernés aux joueurs lors de la semaine des célébrations de la Coupe Grey. Les bureaux de la LCF sont situés à Toronto. Le Temple de la renommée du football canadien est situé à Hamilton.
Voir aussi Coupe Grey; Super Brume à Toronto; Football.