Les saisons de la solitude | l'Encyclopédie Canadienne

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Les saisons de la solitude

Le deuxième roman de Joseph Boyden, Through Black Spruce (2008; trad. Les saisons de la solitude, 2009) suit les descendants de la famille Bird, héros de son premier roman, Three-Day Road (2001; trad. Le chemin des âmes, 2006), très bien reçu, et dont la structure est également cyclique.

Le deuxième roman de Joseph Boyden, Through Black Spruce (2008; trad. Les saisons de la solitude, 2009) suit les descendants de la famille Bird, héros de son premier roman, Three-Day Road (2001; trad. Le chemin des âmes, 2006), très bien reçu, et dont la structure est également cyclique. Le récit va de l'expérience de Will Bird, pilote de brousse d'origine crie à la baie James qui médite sur sa vie alors qu'il gît dans un état comateux dans un hôpital du Nord de l'Ontario, à celle de sa nièce, Annie Bird qui, assise à son chevet, lui parle de sa quête pour trouver sa sœur Suzanne, et se déplace de Moosonee, à Toronto et à New York.

Comme les œuvres des écrivains canadiens contemporains Eden Robinson et Thomas King, Les saisons de la solitude n'a pas pour sujet principal la représentation des traditions cries, pas plus qu'il ne se concentre sur le passé et la difficile survie face au racisme institutionnel, à la marginalisation, à la destruction culturelle et aux abus vécus dans les pensionnats. Même si le roman fait allusion au lourd héritage des Autochtones du 20e siècle, Les saisons de la solitude s'intéresse davantage au présent et à l'avenir des Cris de la baie James, aux défis auxquels ils sont confrontés et aux possibilités de renouveau sous-jacentes. En ce sens, le roman explore l'interaction entre la culture traditionnelle et les possibilités et influences mondiales et urbaines. En tant que pilote de brousse dont le site web s'adresse aux chasseurs américains, Will met en relation les gens et les lieux, quoique ses connaissances technologiques soient précaires et fassent rire tout au long du livre. Annie, qui suit sa sœur dans le monde prestigieux mais trompeur de la mode internationale, représente davantage la transition : son récit s'étend des tours urbaines de verre au plus grand dénuement des refuges, des pièges et trappes pour animaux sauvages à l'isolement de sa ville natale du nord. Finalement, alors que Will et Annie se réjouissent d'avoir renoué avec la famille, la tradition et la terre, ils continuent de traverser des frontières physiques et culturelles.

Les saisons de la solitude ne tait pas les menaces qui assaillent de nombreux peuples autochtones aujourd'hui : abus d'alcool et de drogues, violence de gangs, trafic de drogue, appropriation et pertes culturelles et effritement des liens familiaux. Cependant, la représentation que fait Joseph Boyden de la vie contemporaine des Cris remet en question les stéréotypes et le pessimisme, insistant sur la force et l'adaptabilité de la culture crie alors qu'elle se remet des calamités du passé et continue à évoluer.

Les saisons de la solitude remporte le prix Scotiabank Giller en 2008, est lauréat du Prix Libris de l'Association des libraires canadiens du meilleur livre de fiction de l'année en 2009 et est en nomination pour le prix littéraire international IMPAC de Dublin en 2009 également. Il consolide le statut de Joseph Boyden comme l'un des écrivains canadiens les plus accomplis du début du 21e siècle.

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