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Légion royale canadienne

La Légion royale canadienne est un organisme national à but non lucratif au service des anciens combattants canadiens et de leurs familles, chargé également de défendre leur cause auprès du gouvernement. Elle est bien connue pour la vente de coquelicots à l’automne et l’organisation des cérémonies du jour du Souvenir à l’échelle du pays. Depuis plusieurs décennies, la Légion voit le nombre de ses membres décliner, en grande partie à cause de la mort de la génération ayant combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée.

Le jour du Souvenir, 2010

Origines

La Légion royale canadienne résulte de la fusion de plusieurs petites associations d’anciens combattants réparties dans tout le Canada avant et pendant la Première Guerre mondiale. L’association Army and Navy Veterans in Canada en fait partie. Créé en 1917, le Great War Veterans’ Association (GWVA) est le plus grand organisme national. À la fin de la guerre, 15 groupes d’anciens combattants et diverses associations régimentaires éparpillées dans le pays représentent les intérêts des hommes et des femmes ayant servi dans nos forces armées.

Au milieu des années 1920, des problèmes internes, le nombre de membres qui diminue et la concurrence d’autres associations entraînent la GWVA au bord de l’effondrement. En 1925, le feld-maréchal britannique Earl Haig, cofondateur de la British Empire Service League (BESL), en visite au Canada, encourage tous les anciens combattants canadiens à se réunir sous la bannière d’un seul et même organisme. La même année, la GWVA et d’autres groupes se réunissent à Winnipeg, où ils décident de fusionner pour former la Canadian Legion of the BESL, décision sanctionnée par une loi du Parlement.

Anciens combattants

Prenant de l’ampleur au cours des années 1930, la nouvelle légion acquiert de l’influence auprès du gouvernement et peut solliciter une augmentation du montant des pensions et des prestations de santé pour les anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Pendant la crise des années 1930, la légion accompagne de nombreux anciens combattants qui traversent des difficultés économiques.

Deuxième Guerre mondiale

Au cours de la Deuxième Guerre mondialeet juste après, la légion voit le nombre de ses adhérents augmenter rapidement, avec l’arrivée massive de nouveaux anciens combattants, plus jeunes. Pendant le conflit, l’organisme en pleine expansion offre des programmes de divertissement et des cantines pour les troupes au Canada et à l’étranger, ainsi que des cours particuliers par correspondance pour les hommes et les femmes en service.

À la fin de la guerre, plus d’un million d’anciens combattants canadiens rentrent à la maison. L’organisme concentre tous ses efforts sur leur retour à la vie civile et met tout en œuvre pour les informer sur les pensions et autres avantages sociaux dont ils peuvent bénéficier de la part du gouvernement fédéral. La légion les aide à défendre la Charte des anciens combattants, un ensemble clé de lois nationales définissant de nouveaux services pour les anciens combattants, comme des formations universitaires et professionnelles, des concessions de terre pour l’agriculture, des habitations à loyer modéré et des prestations d’invalidité. (Voir Anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale.)

En 1960, l’organisme change de nom pour s’appeler la Légion royale canadienne.

Le saviez-vous?
Le prince Floris – fils cadet de la princesse Margriet des Pays-Bas et de son mari, le professeur Pieter van Vollenoven – est le « filleul » de la Légion royale canadienne. La princesse Margriet est née à Ottawa, où la famille royale néerlandaise s’est réfugiée pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 2008, le prince Floris est devenu vice-président national honoraire de la Légion.

Modernisation de la structure et du mode d’adhésion

Actuellement, la Légion de chaque province et chaque territoire est organisée sous forme de commandement, rattaché au quartier général (c’est-à-dire la direction nationale) à Ottawa. Il s’agit d’un organisme à but non lucratif financé principalement par les cotisations de ses membres et sans subventions de fonctionnement du gouvernement. La Légion possède actuellement environ 1 400 filiales réparties au Canada, ainsi qu’une poignée de filiales aux États-Unis, au Mexique et en Europe. Les responsables de la direction générale, des commandements et des filiales se rencontrent tous les deux ans à la convention nationale.

Au 21e siècle, la Légion fait face à une crise des adhésions. Le nombre de membres, qui culminait à 600 000 dans les décennies qui ont suivi la guerre, avoisine les 300 000 en 2016, en partie parce que la génération ayant combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée est en train de disparaître. En janvier 2021, la Légion compte environ 260 000 membres. Afin de tenter de mettre fin à ce déclin, la Légion offre désormais la possibilité d’adhérer non seulement aux anciens combattants canadiens, mais également à tous les Canadiens ou citoyens d’un pays allié âgés d’au moins 18 ans. Elle cherche également à recruter des membres, en activité ou non, parmi les rangs de la Gendarmerie royale du Canada. Seulement un tiers environ des membres actuels de la Légion sont d’anciens combattants; de nombreux autres sont des conjoints ou parents d’anciens combattants.

Sensibilisation et services

La Légion continue de servir et de défendre les intérêts des anciens combattants et des personnes à leur charge, en portant leurs problèmes à la connaissance du gouvernement. L’organisme défend leur cause auprès du gouvernement fédéral concernant les pensions, les prestations d’invalidité et les indemnités pour frais funéraires destinées aux familles et, dans certains cas, les aide à présenter des réclamations individuelles. Il les défend également relativement à différentes questions sociales, sanitaires et militaires d’intérêt général pour les membres de la Légion.

Outre les œuvres de bienfaisance dans les collectivités locales où les filiales de la Légion sont présentes, les commandements nationaux et provinciaux travaillent à perpétuer le souvenir au Canada. La Légion s’occupe de la campagne des coquelicots tous les ans aux mois d’octobre et novembre, organise les cérémonies du jour du Souvenir dans le pays et se charge de choisir une mère canadienne dont le fils ou la fille a péri en temps de guerre, pour lui remettre la Croix d’argent du Souvenir de la part du gouvernement fédéral. Depuis les dernières années, la Légion entreprend des efforts pour renouveler l’observation à l’échelle du pays de « deux minutes de silence » le 11 novembre. En 2000, elle aide à mettre en place la Tombe du Soldat inconnu et à organiser le rapatriement des restes de ce soldat canadien de la France vers le Canada.

L’organisme publie également la revue Légion, un périodique national consacré à la promotion du travail de la Légion, à l’analyse de questions politiques et militaires et à la promotion de l’histoire militaire du Canada.

Le saviez-vous?
La première « journée du coquelicot » au Canada a lieu le 11 novembre 1921. Au début de cette année-là, la Française Anne Guérin se rend au Canada pour promouvoir la campagne du coquelicot. Guérin avait créé la Ligue des enfants américains et français, qui vendait des coquelicots en tissu pour collecter des fonds pour les personnes souffrant dans la France déchirée par la guerre. Elle a convaincu l’Association canadienne des anciens combattants de la Grande Guerre (un prédécesseur de la Légion royale canadienne) d’adopter le coquelicot comme symbole du souvenir également. L’association choisit la philanthrope judéo canadienne Lillian Freiman pour mener la campagne du coquelicot au Canada. Des millions de coquelicots sont apportés au Canada par l’organisation de Guérin en France. Ils sont complétés par des coquelicots en tissu créés par des femmes canadiennes, dont certaines travaillent dans la maison de Lillian Freiman à Ottawa. En 1922, les épinglettes coquelicots sont fabriquées et distribuées par des anciens combattants au Canada. Depuis 1925, la Légion royale canadienne mène la campagne de collecte de fonds du coquelicot au Canada.

Lecture supplémentaire

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