LeBlanc, Arthur | l'Encyclopédie Canadienne

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LeBlanc, Arthur

(Joseph) Arthur LeBlanc (Le Blanc, Leblanc). Violoniste, compositeur (Saint-Anselme, près Moncton, N.-B., 18 août 1906 - Québec, 19 mars 1985). D.Mus. h.c. (Moncton) 1982. C'est de son père, luthier et prof. de violon, qu'il reçut à trois ans son premier violon et ses premières leçons.

LeBlanc, Arthur

(Joseph) Arthur LeBlanc (Le Blanc, Leblanc). Violoniste, compositeur (Saint-Anselme, près Moncton, N.-B., 18 août 1906 - Québec, 19 mars 1985). D.Mus. h.c. (Moncton) 1982. C'est de son père, luthier et prof. de violon, qu'il reçut à trois ans son premier violon et ses premières leçons. Le musée de l'Université de Moncton conserve deux violons de Joseph LeBlanc destinés à son fils. Arthur passa sa jeunesse à Moncton, à l'exception de trois années à Boston (Cambridge) où son père tenait un magasin de musique. Dès l'âge de cinq ans, la critique le reconnut comme un prodige.

De 1914 à 1923, il fréquenta le séminaire de Québec où, durant cette période, des membres du clergé l'aidèrent à défrayer le coût de ses études. L'abbé Pierre Chrysologue Desrochers, qui dirigeait l'orchestre du séminaire, et le violoniste J.-Alexandre Gilbert l'aidèrent à amorcer sa carrière, et il donna cinq concerts publics au début de 1921, dont un aux membres du Club musical et un autre comme soliste de la Société symphonique (Orchestre symphonique de Québec). Élève de Gilbert, il fut de la première inscription à l'École de musique de l'Université Laval en 1922. Il retrouva sa famille à Boston en 1923 : son père y possédait un commerce d'instruments de musique. Il fit une tournée en Nouvelle-Angleterre avec le chanteur Désiré Bourque. Durant deux ans, il étudia au New England Cons. avec Richard Burgin, violon solo de l'OS de Boston, ainsi qu'avec Felix Winternitz. Il étudia aussi à New York avec Bernard Sinsheimer.

Boursier du gouvernement du Québec en 1930, LeBlanc s'inscrivit à l'École normale de musique de Paris où il devint l'élève de Georges Enesco, Maurice Hayot et Jacques Thibaud. Membre de l'orchestre de cette école, il en fut soliste sous la direction de Cortot. En 1934, il passa brillamment le concours pour la licence de concert, ce qui lui mérita une tournée au cours de laquelle il joua à Liège, Bâle, Genève, Lausanne ainsi qu'au Havre. Pendant la saison 1935-36, il fut premier violon dans l'OS de Paris que dirigeait Pierre Monteux.

Il rentra au Canada en 1938 et joua le Concerto de Brahms avec l'Orchestre des CSM (3 février 1939). En mai de la même année, il fit ses débuts au Town Hall de New York. Toujours en 1939, il se produisit en juillet et en novembre à Carnegie Hall et on le salua comme un artiste possédant « non seulement une excellente technique, mais surtout un jeu remarquablement expressif et une sonorité pure d'une extrême beauté » (New York Times, 27 novembre 1939). Accompagné par les pianistes Jean-Marie Beaudet ou Ross Pratt, il se fit entendre dans de nombreuses villes canadiennes. De 1941 à 1946, il fut attaché à l'agence amér. Columbia Concerts, ce qui l'amena à se produire dans plusieurs villes des É.-U. comme soliste et aux côtés d'artistes tels que Bampton, Crooks, Piatigorsky et Sayão. Le 6 décembre 1941, il joua à la Maison-Blanche en présence du président Roosevelt. En 1944-45, il donna 26 concerts en six semaines. En 1946, Milhaud écrivit pour lui son Concerto n 2. LeBlanc en assura la création mondiale en 1948 au théâtre des Champs-Élysées, avec la Société des concerts du Cons. de Paris que dirigeait André Cluytens. Les 13 et 14 janvier 1953, il jouait l'oeuvre en première nord-amér. avec l'OSM sous la direction de Désiré Defauw.

Parallèlement, LeBlanc s'adonna à l'enseignement, notamment à l'Université Laval et (1943-47) au CMM. Après 1953, il poursuivit sa carrière surtout à la radio et la télévision, avec la collaboration de John Newmark ou Charles Reiner, son état de santé l'obligeant à diminuer son travail de concertiste itinérant. Le 12 juin 1955, à la SRC, il joua la Fantaisie de Schumann et Havanaise de Saint-Saëns avec l'orchestre des « Petites symphonies ». Il fit sa dernière apparition publique en 1965, au Centre d'art d'Orford JMC, accompagné à cette occasion par Charles Reiner. Élève en composition de Paul Dukas et de Nadia Boulanger, LeBlanc a écrit quelques oeuvres, dont une Petite suite canadienne pour violon et piano. Un mouvement, « Chant des pins », figurait souvent à ses programmes.

En 1938, LeBlanc avait fait l'acquisition d'un Guadagnini qu'il brisa lors d'un malencontreux accident tout juste avant un récital à Québec. En 1946, une souscription publique, à laquelle l'homme d'affaires et mécène de Sorel Ludger Simard avait généreusement contribué, lui permit d'acquérir un Stradivarius de 1733, le « Des Rosiers », du nom d'une famille lyonnaise qui en avait été la propriétaire pendant un siècle. Ce violon, vendu en 1977 à la famille d'Angèle Dubeau, fut l'objet d'une action en justice intentée en 1986 par les héritiers Simard qui en revendiquèrent la propriété. L'année suivante, la Cour supérieure du Québec reconnaissait la famille Dubeau comme propriétaire de l'instrument. LeBlanc possédait également un archet Tourte autrefois donné à Wieniawski par l'empereur d'Autriche.

En 1987, son nom fut donné à une montagne située à l'est de Chicoutimi. Un Quatuor Arthur-LeBlanc, attaché à l'Un de Moncton, fut fondé en 1985. Un fonds d'archives Arthur-LeBlanc est conservé à la Société historique du Saguenay à Chicoutimi.

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