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Bernard Landry

Bernard Landry, G.O.Q, politicien, professeur, premier ministre du Québec (né le 9 mars 1937 à Saint-Jacques de Montcalm, Québec; décédé le 6 novembre 2018 à Montreal, Quebec). Ministre dans les cabinets de René Lévesque, de Pierre Marc Johnson, de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, Landry a fait sa marque dans les secteurs de l’économie, du commerce et des finances. Ce 28e premier ministre du Québec (de 2001 à 2003) signe la Paix des Braves, adhère au Protocole de Kyoto et de fait de l’économie québécoise sa priorité. À la suite d’un vote de confiance, il démissionne de la présidence du Parti québécois (PQ) en juin 2005 et retourne à l’enseignement universitaire.
Bernard Landry
Bernard Landry en conférence à l
De gauche à droite: Sylvain Delisle, vice-recteur aux études de premier cycle et au soutien académique, Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec et Jean-Christophe Cuillière, professeur au Département de génie mécanique, 3 février 2011\r\n

Formation et début de carrière

Bernard Landry étudie à l’Académie Saint-Louis à Saint-Jacques, au Séminaire de Joliette, avant de faire des études de droit à l’Université de Montréal. Il obtient également un diplôme en économie et en finance à l’Institut d’études politiques de Paris. Admis au Barreau du Québec en 1965, il fait un stage de perfectionnement au ministère des Finances et des Affaires économiques à Paris (France) de 1965 à 1967. Il pratique ensuite le droit à Joliette et à Montréal de 1969 à 1976.

L’intérêt de Bernard Landry pour la politique québécoise, qui débouchera sur sa carrière politique, se manifeste au cours de ses études postsecondaires. En 1964, il est parmi les membres fondateurs de l’Union générale des étudiants du Québec (UGEQ), la première fédération étudiante du Québec. Par la suite et jusqu’en 1968, il est conseiller technique au cabinet du ministre des Ressources naturelles, coordonnateur pour le Québec du Conseil canadien des ministres des Ressources naturelles et chargé de mission au cabinet du ministre de l’Éducation. Landry est candidat du Parti québécois dans la circonscription de Joliette en 1970. Cette première expérience se solde par une défaite, tout comme sa deuxième tentative dans Joliette-Montcalm en 1973.

Député et ministre

Il est élu député pour la première fois le 15 novembre 1976, dans la circonscription de Fabre, alors que le PQ est porté au pouvoir pour la première fois. En 1977, il est nommé ministre d’État au Développement économique dans le cabinet de René Lévesque, un poste qu’il conserve jusqu’aux élections de 1981. Bernard Landry est réélu député le 13 avril 1981, cette fois dans la circonscription de Laval-des-Rapides. Au cours de ce deuxième mandat, le premier ministre lui confie successivement différentes responsabilités ministérielles. Il est à nouveau nommé ministre d’État au Développement économique en avril 1981, puis nommé ministre du Commerce extérieur en septembre 1982. De 1984 à 1985, il exerce les fonctions de ministre des Relations internationales et, du 16 octobre au 12 décembre 1985, celles de ministre des Finances dans le cabinet du nouveau premier ministre Pierre Marc Johnson. Contrairement à plusieurs membres du caucus, Landry est demeuré fidèle à Lévesque en dépit de sa stratégie du « beau risque » visant à négocier, avec le gouvernement nouvellement élu de Brian Mulroney, une réforme du fédéralisme canadien (voir Souveraineté-association).

René Lévesque

Aux élections générales du 12 décembre 1985, le PQ devient l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Bernard Landry n’est pas réélu dans sa circonscription. De 1986 à 1994, il se consacre à l’enseignement et assume ses nouvelles fonctions de professeur agrégé à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Son expertise en économie et en finance étant largement reconnue, il est professeur invité en France, au Mexique et en Afrique. En 1986–1987, il co-anime l’émission de télévision d’affaires publiques Le Monde magazine et en 1987, publie l’ouvrage Commerce sans frontières : le sens du libre-échange aux éditions Québec-Amérique.

Université du Québec \u00e0 Montréal (UQAM)
Pavillon de l'\u00c9cole des sciences de la gestion

Le 12 septembre 1994, le PQ est reporté au pouvoir. Bernard Landry est vice-président du parti de 1989 à 1994, moment où il décide de se présenter dans la circonscription de Verchères. Une fois élu député de Verchères, il est nommé vice-premier ministre, mandat au cours duquel il se verra attribuer plusieurs portefeuilles ministériels. D’abord, la première année sous Jacques Parizeau, il est ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles, ministre responsable de la Francophonie, ministre responsable du Secrétariat à la jeunesse, ministre responsable du Secrétariat à l’action humanitaire internationale, membre du Comité des priorités et du Comité de législation.

Jacques Parizeau, homme politique
Ancien chef du Parti Québécois, Jacques Parizeau, en septembre 1989. En 1994, il est le deuxième chef du Parti québécois à devenir premier ministre (photo de Jim Merrithew).
Lucien Bouchard, politicien
Fondateur du Bloc québécois et premier ministre du Québec (avec la permission du Cabinet du Premier ministre, gouvernement du Québec).

Le 31 octobre 1995, à la suite du référendum sur la souveraineté du Québec, le premier ministre Jacques Parizeau démissionne et Lucien Bouchard lui succède. Bernard Landry est confirmé dans ses fonctions de vice-premier ministre. Il est également nommé ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, ministre d’État à l’Économie et aux Finances, ministre des Finances et ministre du Revenu, président du Comité ministériel de l’emploi et du développement économique et ministre responsable de la région de l’Estrie.

Réélu dans Verchères aux élections générales de novembre 1998, Bernard Landry demeure vice-premier ministre. On lui assigne les fonctions de ministre d’État à l’Économie et aux Finances, de ministre de l’Industrie et du Commerce, de ministre des Finances, de ministre responsable de la région de l’Estrie et de président du Comité ministériel de l’emploi et du développement économique. Il est aussi ministre du Revenu et président du Comité ministériel spécial de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine en 1999. En 1999, Landry réussit à éliminer le déficit budgétaire de l’État québécois (communément appelé « déficit zéro »), ce qui permet au gouvernement Bouchard d’annoncer d’importantes réductions d'impôt.

Premier ministre du Québec

Le 11 janvier 2001, Lucien Bouchard annonce, lors d’une conférence de presse, qu’il quitte ses fonctions de président du Parti québécois et qu’il laissera son poste de premier ministre du Québec dès qu’un successeur lui sera choisi. Landry est élu président du PQ le 3 mars 2001. Il est nommé et assermenté premier ministre du Québec le 8 mars. Pendant son mandat, il signe la Paix des Braves, une entente avec le grand chef du Conseil des Cris sur le développement des ressources du Nord québécois et fait du développement économique une de ses priorités. Toutefois, en 2002, la popularité du PQ accuse une baisse importante dans les sondages d’opinion (de 46 % à 41 % en deux mois). Les intentions de vote se profilent vers le Parti libéral de Jean Charest (46%) et vers l’Action Démocratique du Québec (20 %) de Mario Dumont.

Lors des élections générales de 2003, le PQ de Bernard Landry est battu par les libéraux. Ses luttes lors de la campagne électorale et sa dernière défaite ont fait l’objet d’un documentaire primé et réalisé par Jean-Claude Labrecque, À hauteur d’homme. Bernard Landry reste président du PQ et chef de l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale jusqu’en 2005. Même s’il a prévu de ramener le parti au pouvoir et d’organiser un autre référendum dans les cinq ans, Bernard Landry démissionne le 4 juin 2005, à la suite d’un vote de confiance de seulement 76,2 % lors du Congrès du Parti québécois. Louise Harel lui succède à titre de chef intérimaire jusqu’à la nomination d’André Boisclair le 15 novembre 2005.

Louise Harel
Photo officielle de Louise Harel, candidate \u00e0 la mairie de Montréal et cheffe de Vision Montréal, 2009

À partir de septembre 2005, il retourne à l’enseignement universitaire, comme professeur à l’École des sciences de la gestion à l’UQAM et comme chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques. Il est également conseiller stratégique auprès de la firme d’avocats Lapointe Rosenstein de Montréal depuis novembre 2005. Il continue à intervenir régulièrement par le biais des médias sur l’actualité politique et économique.

Prix et distinctions

Ordre du Mérite bavarois (1999)

Grand-croix de l’Ordre de la Pléiade, Assemblée des parlementaires de la Francophonie (2002)

Commandeur de la Légion d’honneur, gouvernement de la France (2004)

Prix Louis-Joseph-Papineau, Rassemblement pour un pays souverain (2005)

Patriote de l’année, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (2006)

Grand officier de l’Ordre national du Québec (2008)

Prix Pierre-Bourgault, Mouvement souverainiste du Québec (2008)

Médaille de l’Université du Québec à Montréal (2014)