Lac Athabasca | l'Encyclopédie Canadienne

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Lac Athabasca

Le lac Athabasca est à cheval entre le Nord-Est de l’Alberta et le Nord-Ouest de la Saskatchewan, à la limite du bouclier précambrien. Avec une superficie de 7 935 km2 et une ligne de rivage longue de 2 140 km, c’est le huitième plus grand lac du Canada.
Dunes de sable à proximité du lac Athabasca
(avec la permission de la Commission canadienne du tourisme et d'Ocean Images).
Lacs du Canada, carte des

Le lac Athabasca est à cheval entre le Nord-Est de l’Alberta et le Nord-Ouest de la Saskatchewan, à la limite du bouclier précambrien. Avec une superficie de 7 935 km2 et une ligne de rivage longue de 2 140 km, c’est le huitième plus grand lac du Canada. Il est situé à une altitude de 213 m, a une profondeur maximale de 124 m et une profondeur moyenne de 20 m. Le lac est alimenté par la rivière Athabasca et la rivière de la Paix et se déverse au nord dans le Grand lac des Esclaves via la rivière des Esclaves. Approximativement 70 pour cent du lac Athabasca se situe à l’intérieur de la Saskatchewan et le reste est en Alberta.

Écologie

Flore et faune

Le lac Athabasca a soutenu une pêcherie commerciale jusqu’en 1926, principalement axée sur la truite de lac, le brochet et le doré jaune. Les autres espèces de poissons signalées dans le lac comprennent : le corégone lacustre, l’ombre arctique, la perchaude, la lotte, le meunier noir et le meunier rouge.

À grande échelle, le lac fait partie du delta des rivières de la Paix et Athabasca, des terres humides d’une grande diversité biologique situées à l’ouest du lac qui occupent approximativement une superficie équivalente à celle de l’Île du Prince-Édouard. C’est une zone importante pour la migration et la nidification d’oiseaux tels que la Grue blanche d’Amérique, le Cygne siffleur et diverses espèces d’oies et de canards. De plus, 80 pour cent du delta s’étend à l’intérieur du parc national Wood Buffalo, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO qui abrite le plus grand troupeau de bisons en liberté de l’Amérique du Nord.

Préoccupations environnementales

Le fait que la zone d’exploitation des sables bitumineux soit proche du lac Athabasca est un sujet majeur de préoccupation environnementale. Avant 1997 et la mise en place du programme de surveillance aquatique régionale (PSAR), les effets des sables bitumineux sur les écosystèmes aquatiques n’étaient pas surveillés. L’efficacité du PSAR est par ailleurs souvent remise en question car le programme est financé par des compagnies pétrolières et n’a pas été bien jugé par divers examens scientifiques.

Malgré ces défis qui gênent la collecte de données, des études récentes ont montré qu’il existe une corrélation directe entre les sables bitumineux et une augmentation de la pollution dans le lac Athabasca. Une étude effectuée en 2010 a par exemple révélé une augmentation de la concentration de polluants prioritaires (c.-à-d. des produits cités sur la liste tenue par l’Environmental Protection Agency des États-Unis aux termes du Clean Water Act ) dans les eaux de la rivière Athabasca et de ses affluents. De même, une étude menée en 2013 a mis en évidence une augmentation de la concentration des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les écosystèmes lacustres situés dans la région des sables bitumineux de l’Athabasca. Les HAP sont des produits chimiques qui se forment lorsque des combustibles fossiles et de la matière organique issue de la biomasse subissent une combustion incomplète. Ils sont préoccupants parce qu’ils restent longtemps dans l’environnement et ne se dégradent pas facilement dans l’eau. Les effets de ces polluants ont fait l’objet d’une attention particulière lorsqu’en 2010, des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont montré au public des poissons déformés capturés dans des plans d’eau situés à proximité des champs d’exploitation des sables bitumineux, y compris dans le lac Athabasca.

Histoire

Le nom Athabasca dérive du nom Cri du lac – athapiscow –, qui veut dire zone ouverte (telle qu’un lac ou un marais) où poussent des roseaux, des saules et de l’herbe. En plus des Cris, les Premières nations Castors et Chipewyan vivent dans la région depuis plus de 2000 ans.

Le lac a joué un rôle primordial dans le réseau de traite de la fourrure car il se situait aussi loin à l’ouest qu’un canoë pouvait aller tout en pouvant revenir avant la formation des glaces. Peter Pond, un commerçant de fourrures américain, avait reçu pour mission de lancer des opérations commerciales dans la région en 1778. Fort Chipewyan (fondé en 1788) était le lieu de rendez-vous, et est encore aujourd’hui un centre commercial. Les communautés de Camsell Portage, Uranium City et Eldorado sont situées sur la rive nord ou à proximité.