John Hamilton Gray (premier ministre du Nouveau-Brunswick) | l'Encyclopédie Canadienne

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John Hamilton Gray (premier ministre du Nouveau-Brunswick)

​John Hamilton Gray, Québec, Père de la Confédération, premier ministre du Nouveau-Brunswick, avocat et juge (né à St. George, aux Bermudes, en 1814; décédé le 5 juin 1889 à Victoria, en Colombie-Britannique).


John Hamilton Gray, Québec, Père de la Confédération, premier ministre du Nouveau-Brunswick, avocat et juge (né à St. George, aux Bermudes, en 1814; décédé le 5 juin 1889 à Victoria, en Colombie-Britannique).

John Hamilton Gray siège à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, à la Chambre des communes du Canada et à la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Connu comme l’un des Pères de la Confédération, il se prononce en faveur de l’union de l’Amérique du Nord britannique et il participe à la Conférence de Charlottetown et à la Conférence de Québec. Il est parmi les personnes publiques du XIXe siècle qui s’opposent à la taxation discriminatoire et à l’exclusion de l’immigration des Chinois au Canada.

On ne doit pas le confondre avec John Hamilton Gray, premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard.

Enfance et carrière

Le grand-père de John Hamilton Gray, Joseph, est un loyaliste qui vient de Boston. Il s’installe à Halifax après la Révolution américaine. John Hamilton Gray naît aux Bermudes, où son père, William, travaille comme commissaire de la Marine. Quand il a cinq ans, son père devient ambassadeur britannique à Norfolk, en Virginie. John Hamilton Gray obtient son diplôme du King’s College, à Windsor, en Nouvelle-Écosse (maintenant l’Université de King’s College d’Halifax) en 1833. Ensuite, il est invité au barreau du Nouveau-Brunswick en 1837. Il ouvre un cabinet à Saint John, au Nouveau-Brunswick, où il se fait une réputation de brillant plaideur au tribunal. On le nomme conseiller de la Reine en 1853 et président de la Commission de King’s College en 1854.

Également, John Hamilton Gray s’enrôle dans la milice de la colonie en 1840. Il est capitaine du régiment de cavalerie de Yeomanry, du Nouveau-Brunswick, et commandant des Rangers de la reine du Nouveau-Brunswick jusqu’en 1850. Il devient dernier lieutenant-colonel du régiment en 1854. Il rencontre sa femme, Elizabeth (Eliza) Ormond, grâce à ses amis militaires. Elle est la fille d’un de ses compagnons d’armée,lieutenant-colonel Harry Smith Ormond, commandant du 30e régiment du Nouveau-Brunswick. John Hamilton Gray lui rend visite à Dublin et il y épouse Eliza en 1845. Le couple a sept enfants.

Carrière politique

Un journaliste libéral décrit John Hamilton Gray comme « conservateur de l’ancienne école […] indulgent avec courtoisie ». On considère par contre qu’il manque de profondeur, car il change souvent d’appartenance politique. En 1850, il participe aux élections à l’Assemblée législative du comté de Saint John en tant que libéral. Ensuite, l’année suivante, il change d’appartenance politique en devenant conservateur et membre du Conseil exécutif.

Son mandat du premier ministre au Nouveau-Brunswick en 1856-1857 est terni par l’influence impériale. Son appui à la Confédération l’oblige à quitter ses collègues conservateurs pour le libéral Samuel Leonard Tilley. John Hamilton Gray explique ses affiliations politiques changeantes par le désir de mieux servir ses électeurs, ce qu’il peut faire seulement en tant que membre du gouvernement.

Tout le long de sa carrière, il se taille une réputation de brillant orateur « le plus accompli et classique ». Il a la réputation de l’orateur « peut-être le plus raffiné dans la Chambre des communes comme s’il prépare ses discours toute la nuit et sur la musique […] ses réponses improvisées aux adversaires ne sont pas moins raffinées ». Les critiques disent que ses habilités comme orateur masquent ses défauts en tant que décideur public. En 1864, le Morning Telegraph de Saint John rapporte les paroles de John Hamilton Gray : « Rien ne mérite de réfutation sérieuse » pendant une réunion publique consacrée aux avantages pour le Nouveau-Brunswick de se joindre à la Confédération.

Confédération

John Hamilton Gray préconise l’union encore en 1849 quand il propose une motion dans l’Association coloniale nouvellement créée du Nouveau-Brunswick, demandant « une union fédérale des colonies britanniques de l’Amérique du Nord, une étape préparatoire pour leur indépendance immédiate ». La motion est promptement rejetée. Il participe à la Conférence de Charlottetown et à la Conférence de Québec en montrant de l’appui d’abord pour l’union maritime, ensuite pour la Confédération.

John Hamilton Gray entretient un lien de travail étroit avec John A. Macdonald. Il appuie son initiative de séparer les pouvoirs fédéraux et provinciaux. Lors de la Conférence de Québec, il dit : « Je crois que c’est mieux de définir les pouvoirs des gouvernements locaux, car le public alors verra de quelles affaires ils s’occupent et la gestion de quelles affaires est à leur charge pour que les couches sociales les plus basses et les moins éduquées se rendent compte que leurs intérêts sont protégés. »

Pendant la campagne dont le but est de montrer au Nouveau-Brunswick les avantages de la Confédération, John Hamilton Gray se fait connaître comme allié dévoué de Samuel Leonard Tilley. Plus tard dans sa carrière politique, il écrit le premier volume de l’ouvrage, qui est censé sortir en deux volumes, Confederation; or, the Political and Parliamentary History of Canada from the Conference at Quebec, in October, 1864, to the admission of British Columbia in July, 1871.

Voir aussi Le Nouveau-Brunswick et la Confédération.

Vie ultérieure

En 1867, John Hamilton Gray est élu par acclamation à la Chambre des communes, où il occupe le poste de président du Comité des subsides. Il garde son poste jusqu’en 1872. En 1873, il est nommé juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Ce poste est une récompense pour son appui à la Confédération. Bien que sa nomination déplaise à certains dans la province, qui voient en lui un « écervelé nommé par favoritisme », John Hamilton Gray acquiert une réputation grandissante à titre de juriste et d’arbitre.

Il s’oppose à la majorité en prenant la défense des droits des Chinois et devient un expert dans la question des négociations frontalières entre le Canada et les États-Unis. En 1878, John Hamilton Gray déclare que l’Acte de limmigration chinoise est anticonstitutionnel et nul, car son intention est de « chasser les Chinois du pays. La loi ébranle l’autorité réservée au Parlement de Dominion quant à la régulation du commerce, aux droits des étrangers et aux Traités de l’Empire ». Il suggère, néanmoins, une taxe de 10 $ pour les immigrants chinois dans son rapport final en tant que commissaire de la Commission royale sur l’immigration des Chinois en 1885 (voir ​Taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois au Canada).

Héritage

Quoique, pendant sa vie, John Hamilton Gray soit connu surtout grâce à son style d’orateur qu’à cause du contenu de ses idées, il est en avance sur son temps dans les principales questions politiques et sociales. Il sollicite l’union des colonies britanniques de l’Amérique du Nord 18 ans avant la Confédération. Il est parmi les personnalités publiques peu nombreuses qui mettent en question la discrimination des Canadiens d’origine chinoise vers la fin du XIXe siècle.