Jennifer Holness | l'Encyclopédie Canadienne

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Jennifer Holness

Jennifer Holness, productrice, scénariste, réalisatrice (née en 1969 à Montego Bay, en Jamaïque). Jennifer Holness est présidente et cofondatrice de Hungry Eyes Film & Television, qui se spécialise en narration d’histoires qui aborde des enjeux sociaux et témoignent de représentations de Canadiens noirs. La filmographie de Jennifer Holness en tant que productrice comprend le film primé Love, Sex, and Eating the Bones (2003), Home Again (2012), la minisérie Guns (2009) lauréate d’un prix Gemini, et le long métrage documentaire primé Stateless (2020).

Jennifer Holness
Jennifer Holness, productrice, scénariste, réalisatrice.

Jeunesse

Jennifer Holness quitte la Jamaïque à un jeune âge et déménage à Toronto avec sa mère célibataire. (Voir aussi Canadiens d’origine antillaise.) Elle grandit dans un quartier de logements sociaux situé près du coin de la rue Bathurst et de l’avenue Lawrence, ce qui développe chez elle la perception brute mais affectueuse qu’elle a de la ville qu’on voit souvent dans ses œuvres. Elle étudie en sciences politiques à l’Université York, où elle rencontre son partenaire de cinéma David « Sudz » Sutherland (les deux se marieront plus tard et auront trois filles). Jennifer Holness et David Sutherland commencent à collaborer sur des projets tels que des vidéos de musique et des courts métrages, notamment My Father’s Hands (2000) qui est en nomination pour un prix Gemini.

Travail au cinéma et à la télévision

Jennifer Holness co-réalise avec David Sutherland le documentaire Speakers for the Dead (2000) produit par l’ONF. Le film, qui jette un regard sur une lutte pour restaurer un cimetière afro-canadien à Priceville en Ontario, démontre l’engagement de Jennifer Holness pour défier les images aseptisées du Canada. « J’ai été élevée au Canada, et j’étais très consciente du fait que ma culture ne faisait pas partie du contexte historique ; l’histoire des Noirs n’était tout simplement pas enseignée, » raconte-t-elle dans une entrevue enregistrée lors de la sortie du film. Elle déclare également : « on ne peut pas être prétentieux en ce qui concerne la place que détient le Canada dans l’histoire lorsqu’il est question de racisme. (Voir Racisme; Préjugés et discrimination au Canada.) »

Sa production suivante, Love, Sex, and Eating the Bones (2003), une percée importante, est le premier long métrage de David Sutherland en tant que réalisateur. Mettant en vedette Hill Harper dans le rôle d’un agent de sécurité et photographe dépendant à la pornographie, ce film amusant et sexy est un succès retentissant au Festival international du film de Toronto (TIFF) ; les sièges pour la première sont vendus en l’espace d’une demi-heure grâce à un buzz créé à l’avance. « Love, Sex And Eating the Bones est possiblement le film le plus sexy et le plus drôle fait à Toronto », écrit Cameron Bailey, du magazine NOW. « Il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup d’auteurs en compétition dans ce genre, mais Bones est un souffle chaud qui est bienvenu dans une culture cinématographique assez froide ». Le film remporte le prix du meilleur premier long métrage canadien au TIFF, et il se trouve aussi classé parmi les dix premiers films canadiens de 2003 lors d’un sondage réalisé également par le TIFF. Il obtient trois nominations pour des prix Génie, incluant celui de meilleur film, un coup de chapeau pour Jennifer Holness.

Après Love, Sex, and Eating the Bones, Jennifer Holness produit et coécrit le scénario pour la minisérie en deux parties Guns (2009) de la CBC, qui met en vedette Colm Feore, Elisha Cuthbert et Clé Bennett. Cette minisérie se penche sur la violence liée aux armes à feu à Toronto, et elle explore les conséquences du trafic d’armes et de la criminalité de rue sous différents points de vue. Guns remporte cinq prix Gemini, dont celui du meilleur scénario, un trophée pour Jennifer Holness et David Sutherland.

Jennifer Holness produit ensuite le documentaire de Min Sook Lee Badge of Pride (2010). Celui-ci examine les défis auxquels font face les policiers homosexuels. Elle poursuit avec le documentaire primé de Catherine Annau, Brick by Brick : The Story of the Evergreen Brickworks (2010), et la comédie She’s the Mayor (2011) diffusée sur Vision TV, qui présente des apparitions de l’ancien premier ministre Kim Campbell, et du futur premier ministre Justin Trudeau.

La plus importante production de Jennifer Holness est le long métrage Home Again (2012), qu’elle produit et co-scénarise avec David Sutherland. Home Again combine des éléments du film de famille, du drame policier et du film à message social pour raconter l’histoire de Canadiens déportés en Jamaïque. Jennifer Holness s’inspire de l’histoire d’un camarade du secondaire qui a été expulsé du Canada puis éventuellement abattu par balle à Kingston, en Jamaïque. Collaboration ambitieuse de 4 millions de dollars avec le producteur Don Carmody et Anita Lee de l’ONFHome Again remet en question le projet de loi C-43, qui vise à déporter les citoyens non canadiens coupables d’infractions criminelles. Home Again reçoit des critiques considérablement positives; Indiewire déclare que le film « accomplit ce que de nombreux films à messages sociaux tentent de faire et échouent – créer des défenseurs passionnés à partir d’un public qui ne voulait que se distraire. »

Après Home Again, Jennifer Holness co-scénarise et produit le drame policier télévisé Shoot the Messenger (2016). Cette série de la CBC suit une jeune journaliste qui se trouve mêlée à des gangs, à des politiciens et à de puissantes sociétés corporatives alors qu’elle couvre sa première affaire de meurtre. L’histoire s’inspire vaguement des controverses entourant l’ancien maire de Toronto, Rob Ford, et des allégations concernant sa consommation de drogues. Le projet suivant de Jennifer Holness est le long métrage documentaire, Stateless de Michèle Stephenson, qui raconte les histoires de près de 200 000 personnes en République dominicaine dont la citoyenneté a été révoquée sous prétexte que leurs parents seraient nés en Haïti. Le film est nommé meilleur long métrage canadien au festival Hot Docs Canadian International Documentary Film de 2020. Le premier long métrage documentaire que Jennifer Holness réalise, Subjects of Desire, devait être présenté en première au festival du film South By Southwest en mars 2021. Ce film étudie l’appropriation des traits de beauté noire dans la culture américaine courante.

Distinctions

En février 2021, la Canadian Media Producers Association a reconnu les contributions de Jennifer Holness à la télévision et au cinéma canadiens en lui remettant un prix de 10 000 $ de Established Producer Award.

Prix

  • Meilleur documentaire (Speakers for the Dead), prix Reel Black décerné par le Black Film and Video Network (2000)
  • Prix HBO du meilleur court métrage (My Father’s Hands), Acapulco International Black Film Festival (2000)
  • Meilleur drame (My Father’s Hands), Yorkton Film Festival, prix Golden Sheaf (2000)
  • Meilleure réalisation (My Father’s Hands), Yorkton Film Festival, prix Golden Sheaf (2000)
  • Prix Chantal Lapaire (Speakers for the Dead), Festival international de cinéma Vues d’Afrique (2001)
  • Prix du meilleur premier long métrage canadien (Love, Sex, and Eating the Bones), Festival international du film de Toronto (2003)
  • Prix du public, meilleur long métrage (Love, Sex, and Eating the Bones), American Black Film Festival (2004)
  • Meilleur long métrage (Love, Sex, and Eating the Bones), Los Angeles Pan African Film Festival (2004)
  • Prix du public (Love, Sex, and Eating the Bones), Los Angeles Pan African Film Festival (2004)
  • Meilleur long métrage canadien (Love, Sex, and Eating the Bones), Victoria Independent Film + Video Festival (2004)
  • Meilleur scénario d’une émission dramatique ou série (Guns), prix Gemini (2010)
  • Excellence in Media – Video (Brick by Brick : The Story of the Evergreen Brickworks), Heritage Toronto Awards (2011)
  • Prix du public (Home Again), Los Angeles Pan African Film Festival (2013)
  • Meilleur long métrage documentaire (Stateless), Blackstar Film Festival (2020)
  • Meilleur long métrage documentaire canadien (Stateless), Hot Docs Canadian International Documentary Film Festival (2020)
  • Prix Established Producer, Canadian Media Producers Association (2021)

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