Jean Duceppe, comédien et directeur de théâtre (né le 25 octobre 1923 à Montréal, QC; décédé le 7 décembre 1990 à Montréal). Fait chevalier de l’Ordre national du Québec et lauréat du prix Denise-Pelletier, Jean Duceppe demeure un des acteurs québécois dont la popularité s'est maintenue avec le plus d'assurance, de la fin des années 1940 jusqu'à sa mort. Il joue dans plus de 160 pièces de théâtre, mais aussi à la radio, à la télévision et au cinéma.
Enfance et formation
Issu d'une famille de commerçants d'un quartier populaire de Montréal, Jean Duceppe arrive au théâtre sans aucune formation, en pur autodidacte, avec au surplus le handicap d'une diction hors-norme, contrairement à d'autres grandes figures québécoises de sa génération comme Jean Gascon, Paul Hébert et Jean-Louis Roux, tous formés à Londres ou à Paris. Sa carrière débute à l'Arcade, où se retrouvent également Janine Sutto, Yvette Brind'amour et François Rozet. Il participe ensuite à un seul spectacle (Maître après Dieu, de Jan de Hartog), au tout nouveau Théâtre du Nouveau Monde, en 1951, avant d'intégrer la troupe du Théâtre du Rideau Vert où il travaille pendant les années 1950 et 1960.
Radio et télévision
Parallèlement, le comédien entêté, batailleur et hyperactif anime des émissions radiophoniques et collabore à de nombreux radioromans et téléthéâtres, dont le tout premier diffusé à la Société Radio-Canada, Le Seigneur de Brinqueville (3 août 1952). Son rôle du louche Stan Labrie dans la très populaire série La Famille Plouffe marque une génération. Il participe ensuite à d'autres téléromans populaires De 9 à 5, Rue des Pignons, Terre humaine.
La Compagnie Jean Duceppe
Au théâtre, il devient un magnifique et fidèle serviteur de Marcel Dubé, dont il défend une douzaine de pièces. Il est également de la création de Bousille et les justes, de Gratien Gélinas, en 1959. En 1974, il fonde sa propre compagnie, lui donne son nom et l'installe à la Place des Arts de Montréal. Il y connaît de nombreux succès, notamment en incarnant le personnage tragique de Willy Loman dans La Mort d'un commis-voyageur et du premier ministre Maurice Duplessis dans Charbonneau et le chef.
Jean Duceppe tient aussi un rôle central dans Mon oncle Antoine, film de Claude Jutra.
Engagement politique
Très impliqué en politique et ouvertement souverainiste, il s'affiche comme l'un des principaux promoteurs artistiques du camp du Oui lors du premier référendum sur la souveraineté du Québec (1980). Jean Duceppe est d'ailleurs le père de Gilles Duceppe, successeur de Lucien Bouchard à la tête du Bloc québécois.
Sa troupe est aujourd'hui dirigée par Michel Dumont et Monique Duceppe, l'une de ses filles.