Quelques pays européens avaient des hymnes nationaux dès le XVIIIe siècle, mais la pratique selon laquelle un gouvernement désigne un chant patriotique particulier comme hymne national ne se répandit qu'à partir de la fin du XIXe siècle.
Au Canada, la situation suivit de près la lente évolution politique, du statut de colonie à celui de nation. Après la chute de la Nouvelle-France en 1760, l'hymne britannique « God Save the King (Queen) », qui avait été publié sous sa forme moderne en 1744, en vint à être chanté ou joué lors d'occasions appropriées. Le besoin de chants nationaux spécifiquement canadiens naquit d'un désir d'autonomie manifesté au début du XIXe siècle. Une liste d'hymnes aspirant au rang d'hymne national (à partir de 1836) paraît dans l'article Chants patriotiques. Plusieurs de ces hymnes connurent une grande popularité (dont « The Maple Leaf For Ever », même si ce ne fut que chez les Canadiens anglais) mais, à l'époque de la Première Guerre mondiale, un d'entre eux, l'« Ô Canada » de Calixa Lavallée (1880), avait été accepté, d'abord par les Canadiens français puis, après 1900, par les Canadiens anglais.
Même si la coutume avait fait de l'Ô Canada et du « God Save the King (Queen) » les hymnes nationaux de facto du Canada, ce fut seulement à la session parlementaire de 1964 que le premier minsitre canadien, Lester B. Pearson, proposa des mesures pour en faire un hymne national officiel. Trois autres années s'écoulèrent avant qu'un comité mixte spécial du Sénat et de la Chambre des communes soit nommé. Le comité se réunit pour la première fois en février 1967 et, le 12 avril de la même année, recommanda unanimement que a) la musique du « God Save the Queen » soit désignée hymne royal officiel, b) la musique de l'« Ô Canada » soit désignée hymne national officiel et c) la Couronne acquière le droit d'auteur de la musique de l'« Ô Canada ». Ces recommandations furent approuvées (mais sans avoir force de loi) par la Chambre des communes. Plus tard cette année-là, le comité fut chargé d'étudier les textes de chacun des deux hymnes. Avec Rex LeLacheur comme musicologue consultant, il se réunit 12 fois et reçut plus de 1000 propositions de textes en anglais, en français ou en une combinaison des deux langues. Une proposition, de Jo (Mme Jacques) Ouellet, consistait en un couplet bilingue où alternaient le français et l'anglais. Dans son rapport, présenté en février 1968, le comité recommanda unanimement qu' un couplet de chaque hymne, dans chacune des deux langues officielles, soit adopté. Pour le texte anglais de l'« Ô Canada », la version de Robert Stanley Weir de 1908 fut recommandée, avec quelques légères modifications; pour le texte français de l'hymne royal, ce fut la version qui avait été adoptée en 1952 pour le couronnement de la reine Elizabeth II. Le comité recommanda également que « des mesures soient prises en vue de commémorer d'une façon appropriée et permanente les auteurs de notre hymne national, c'est-à-dire Calixa Lavallée, Adolphe-Basile Routhier et Robert Stanley Weir ».
En octobre 1969, l'offre de la maison d'édition musicale G.V. Thompson de céder les droits d'auteur des paroles de l'« Ô Canada » de Weir à la Couronne pour la somme d'un dollar fut acceptée, et ils furent officiellement cédés au gouvernement le 13 octobre 1970. Un projet de loi (Bill C-158) pour donner aux recommandations du comité force de loi fut présenté à la Chambre des communes en 1972 et à plusieurs autres sessions, sans toutefois être débattu. Finalement, le 27 juin 1980 - trois jours après le centenaire de la création de l'« Ô Canada » - la Chambre des communes adopta le Bill C-36, « Loi concernant l'hymne national du Canada » / « An act respecting the national anthem of Canada », faisant du texte et de la musique de l'« Ô Canada » l'hymne national et les déclarant tous deux du domaine public.
Une coutume a voulu que chaque concert, représentation théâtrale ou autre manifestation publique soit inauguré par un chant national. À Toronto, c'était habituellement le « God Save the Queen »; à Montréal, l'« Ô Canada »; à Winnipeg, l'« Ô Canada » au début et le « God Save the Queen » à la fin. Lorsque le règlement de la ville de Toronto à cet effet fut aboli en 1967, la coutume avait déjà presque disparu. Là où persiste la tradition - aux galas d'ouverture, aux événements sportifs d'envergure et à certaines cérémonies - les deux hymnes sont souvent joués de façon combinée : les six premières mesures du « God Save the Queen », suivies des quatre premières et quatre dernières mesures de l'« Ô Canada »; cette combinaison s'appelle le Salut vice-royal.