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Louise Harel

Louise Harel, avocate et femme politique (née le 26 avril 1946 à Sainte-Thérèse-de-Blainville, Québec). Elle est la première femme à occuper le poste de président de l’Assemblée nationale du Québec.
Louise Harel
Photo officielle de Louise Harel, candidate \u00e0 la mairie de Montréal et cheffe de Vision Montréal, 2009

Louise Harel, avocate et femme politique (née le 26 avril 1946 à Sainte-Thérèse-de-Blainville, Québec). Ministre dans les gouvernements péquistes de René Lévesque, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry, Louise Harel incarne la gauche du Parti québécois. Elle est la première femme à occuper le poste de président de l’Assemblée nationale du Québec. Elle a également été présidente de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

Formation et début de carrière

Fille de Roger Harel et de Mignonne Laroche, Louise Harel fait ses premières armes en politique alors qu’elle est étudiante à l’université. En février 1968, elle est élue vice-présidente de l’Union générale des étudiants du Québec (UGEQ). Elle joue un rôle de premier plan dans le premier mouvement de grève générale du mouvement étudiant à l’automne 1968. À ses côtés, se trouvent Gilles Duceppe (futur chef du Bloc québécois) et Claude Charron (futur ministre dans le gouvernement Lévesque).

Au plus fort de la crise, 15 cégeps et deux facultés de l’Université de Montréal sont en grève. Ce « Mai 68 » à la québécoise accélère le processus de création d’une deuxième université de langue française à Montréal, l’UQAM, et contribue au gel des frais de scolarité ainsi qu’à la réforme du régime des prêts et bourses (voir Accès à l’éducation).

Diplômée en sociologie de l’Université de Montréal en 1968, Louise Harel s’engage en 1970 comme permanente au secrétariat national du Parti québécois (PQ). Puis, de 1971 à 1974, elle œuvre au service des coopératives du Conseil de développement social du Montréal métropolitain. De retour à l’université en 1977, elle étudie le droit et est admise au Barreau du Québec en 1978. Présidente de la région de Montréal-Centre du PQ (1974-1979), L. Harel accède à la vice-présidence nationale du PQ (1979-1981) dans la période du premier référendum sur la souveraineté (voir Référendum du Québec de 1980).

Députée pour le Parti québécois

Elle gagne sa première élection en 1981 comme députée de la circonscription électorale de Maisonneuve. Nommée présidente de la Commission de l’économie et du travail en 1984, elle devient, peu après, adjointe parlementaire du ministre de la Justice. Elle n’occupe que quelques semaines le ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration. En novembre 1984, elle est ‒ avec Camille Laurin et Jacques Parizeau ‒ parmi les ministres qui démissionnent, en raison de leur désaccord avec le « beau risque » proposé par Lévesque. En 1985, elle est réélue députée de Maisonneuve, malgré la prise du pouvoir par les libéraux de Robert Bourassa.

De nouveau élue dans Hochelaga-Maisonneuve en 1989, elle préside la Commission de l’éducation et agit comme porte-parole de l’Opposition en matière de Main-d’œuvre, de Sécurité du revenu, de Justice, puis d’Industrie et Commerce, tout en prenant la responsabilité de la région de Montréal, au sein du caucus des députés du PQ. Enfin, elle préside le Groupe de travail du Parti québécois sur Montréal.

Ministre dans les gouvernements Parizeau et Bouchard

En 1994, avec l’entrée au pouvoir du PQ sous le leadership de Jacques Parizeau, L. Harel devient ministre d’État à la Concertation et ministre de l’Emploi. Lors de la formation du Conseil des ministres de Lucien Bouchard, en janvier 1996, elle accède aux postes de ministre de l’Emploi et de la Solidarité, de ministre de la Sécurité du revenu, de même que de ministre de la Condition féminine et de l’Action communautaire autonome. Elle présente le très attendu projet de loi sur l’équité salariale qui est sanctionné le 21 novembre 1996. En mars 1998, elle est nommée ministre responsable de la région du Centre-du-Québec.

Élue pour une cinquième fois en novembre 1998, on lui confie, comme ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole, la délicate tâche de mener la réforme des municipalités, tout en étant ministre responsable des Aînés. Elle préside le Comité ministériel sur la Métropole et celui des Affaires régionales et territoriales. Au cours de l’an 2000, L. Harel pilote donc le dossier des fusions municipales, notamment sur l’île de Montréal et dans la région de Québec. Elle fait aussi adopter la Loi portant réforme de l’organisation territoriale municipale des régions métropolitaines de Montréal, de Québec et de l’Outaouais. Au cours de ce mandat, elle est aussi ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent (1998-1999).

Présidente de l’Assemblée nationale du Québec

Le 12 mars 2002, elle est la première femme à occuper le siège du président de l’Assemblée nationale du Québec et en juillet de la même année, elle est nommée présidente de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, un organisme qui regroupe les élus des pays francophones.

Après la défaite du Parti québécois aux élections générales d’avril 2003, la réforme municipale qu’elle a entreprise est soumise à une série de référendums par le gouvernement libéral de Jean Charest. En 2006, 31 villes québécoises sont recréées à la suite de ce qu’on a appelé les « défusions municipales ».

Lors de la démission de Bernard Landry en juin 2005, L. Harel devient chef intérimaire du Parti québécois et chef de l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale. En novembre 2005, André Boisclair est élu à la tête du PQ et lui succède. Toutefois, comme ce dernier n’a pas de siège à l’Assemblée nationale, L. Harel demeure chef de l’Opposition officielle jusqu’à l’élection de Boisclair dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles en août 2006.

De 2003 à 2008, elle préside ou copréside différentes commissions parlementaires, dont la Commission des transports et de l’environnement (2003-2005), la Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation (2006-2007) et la Commission de l’éducation (2007-2008). À l’élection générale de 2008, elle choisit de ne pas se représenter dans sa circonscription.

Politique municipale et héritage politique

En juin 2009, L. Harel annonce qu’elle se porte candidate à la mairie de Montréal pour Vision Montréal. Contre toute attente, l’électorat montréalais réélit Gérald Tremblay en dépit des scandales dont fait l’objet son administration. L. Harel se présente aussi comme conseillère du district de Maisonneuve-Longue-Pointe et gagne ses élections. Elle devient alors chef de l’Opposition officielle de la Ville de Montréal, poste qu’elle occupe jusqu’aux élections municipales de 2013. Alors que Denis Coderre annonce son intention de se présenter à la mairie de Montréal, elle cède son poste de chef de l'Opposition à Marcel Côté et se présente comme conseillère dans le district de Sainte-Marie. Pour la première fois en 30 ans de vie politique, elle perd ses élections. Au cours de sa carrière, L. Harel a été six fois ministre.

Depuis janvier 2014, elle est animatrice à Radio-Ville-Marie à Montréal. Ses archives ont été déposées au centre d’archives du Vieux-Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Elle a reçu en 2004 le grade de Grand Croix de l’Ordre de la Pléiade de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

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