Les
gouvernements municipaux sont des autorités locales élues. Ils comprennent les cités, les villes et les villages, ainsi que les
municipalités rurales (de comté) et métropolitaines. Ils sont créés par les
provinces et les territoires pour fournir des services qui sont mieux gérés
sous contrôle local; de l’élimination
des déchets et des transports publics aux services d’incendie, à la police, aux
centres communautaires et aux bibliothèques.
Les revenus d’une administration municipale proviennent en grande partie des
impôts fonciers et des subventions provinciales.
Structures municipales
L’administration
du gouvernement
local relève de la fonction publique
municipale. Elle est constituée
de cadres et d’employés nommés par le conseil municipal et regroupés en
services. Les membres du Conseil sont des politiciens élus lors des élections
municipales. Les conseillers
scolaires et certains autres fonctionnaires locaux sont également élus,
notamment les représentants des parcs
dans des villes comme Vancouver.
Les membres du conseil sont généralement non partisans et se présentent aux
élections à titre individuel, plutôt qu’en tant que membres d’un parti
politique. Cela les distingue des politiciens fédéraux
et provinciaux,
qui participent à un système
de partis.
Les
municipalités emploient un grand nombre de personnes pour s’occuper des routes,
des égouts, de la prévention des incendies, de la police, des
programmes de recyclage et d’élimination
des déchets, des transports en commun, de l’application des règles de
stationnement, des loisirs urbains (parcs, installations
sportives, sentiers locaux), des services de santé
publique et de l’application des règlements.
La plupart
des conseils municipaux créent des comités
pour diriger et contrôler le service public. Chaque comité fait des
recommandations au conseil municipal. Les comités traitent de questions allant
des transports
aux finances en passant par le maintien de l’ordre.
Maire
Dans
certaines municipalités américaines, les fonctions comme l’établissement du budget
et la nomination de tel ou tel administrateur incombent au maire. Au Canada, l’importance
du poste de maire tient davantage à la notoriété publique de son titulaire.
Dans les lois
provinciales, on désigne le maire comme l’agent en chef, l’administrateur
en chef ou le directeur du conseil municipal. Il détient toutefois peu de
pouvoirs qui sont indépendants du conseil municipal.
Toutes les
provinces exigent que le maire soit élu à la majorité des voix par l’ensemble
de la population. Cela signifie que contrairement aux conseillers, ils ne
représentent pas une zone géographique ou un quartier municipal spécifique. En
règle générale, les maires canadiens sont tenus de présider toutes les réunions
du conseil. Ils sont membres d’office de tous les comités et peuvent adresser
des recommandations au conseil municipal.
Les maires
agissent également comme personnes de référence en cas d’urgence civique
majeure. Par exemple, les inondations
de 2013 à Calgary
ont placé Naheed
Nenshi sous les feux de la rampe nationale alors qu’il dirigeait la ville
pendant la crise. Les maires contribuent également à la promotion de leur ville
pour attirer les travailleurs et les touristes, et pour promouvoir les
entreprises locales.
Les maires
accèdent aussi parfois à des fonctions politiques plus élevées. Ralph
Klein, maire de Calgary de 1980 à 1989, a ensuite été le premier ministre conservateur
de l’Alberta
de 1992 à 2006. Glen Murray a été le premier maire ouvertement gai d’une grande
ville nord-américaine lorsqu’il a été maire de Winnipeg
de 1998 à 2004. Il est ensuite devenu ministre libéral
dans le gouvernement de l’Ontario.
Directeur général du
conseil
Le
directeur général du conseil (DGC) peut aussi être appelé directeur municipal,
administrateur municipal ou commissaire de la ville. Ce poste est une version
modifiée du système de gestionnaire de conseil municipal états-unien. Il permet
de séparer officiellement le processus décisionnel de l’administration: le
premier est assigné au conseil municipal élu, l’autre au DGC non élu. Le DGC
est nommé par le conseil et relève de celui-ci. Il peut cependant adresser des recommandations
politiques au conseil. Similairement, les conseils de ville soumettent souvent
des suggestions en matière d’administration.
Il n’est
pas toujours facile de maintenir une nette distinction entre la fonction
décisionnelle et la fonction administrative. En pratique, les activités du
conseil et du DGC se chevauchent quelque peu. La création du poste de DGC a
permis à certains conseils d’abolir des comités.
Le cas échéant, le conseil municipal assume les fonctions des comités et reçoit
les rapports du directeur général et des autres cadres supérieurs. Dans d’autres
cas, les conseils ont restreint le nombre de comités auxquels le directeur
général doit rendre des comptes.
Conseil des commissaires
L’utilisation
du conseil des commissaires s’est développée dans l’Ouest canadien,
particulièrement à Edmonton,
à Calgary, à Winnipeg et, pendant un certain temps, à Vancouver. Edmonton et
Winnipeg l’ont abandonnée dernièrement pour nommer plutôt un directeur
municipal. Dans le système du conseil des commissaires, on met sur pied un
groupe de gestion formé de trois ou quatre commissaires, dont l’un devient
directeur. Chaque commissaire doit assumer un vaste éventail de responsabilités
et est responsable d’un groupe de services. Le conseil des commissaires est responsable
envers le conseil municipal de l’ensemble de l’administration. Il existe aussi
des variantes et des combinaisons de ces structures. Québec
a un comité exécutif dont relève un directeur municipal, et London a un conseil
de réglementation auquel un DGC doit rendre compte.
Organismes municipaux
Les
structures municipales comprennent aussi des organismes établis à des fins
précises, habituellement sous forme de commissions ou de conseils régionaux.
Ces derniers sont habituellement mis sur pied par le gouvernement
provincial. L’étendue de leur utilisation varie sensiblement selon qu’il s’agit,
entre autres, de commissions de la bibliothèque,
des services
publics, des transports en commun, de police, des
parcs
et de la protection
de la nature. Les lois
provinciales indiquent les grandes lignes de la marche à suivre pour nommer
les membres de ces commissions.
La plupart
de ces groupes jouissent d’une autonomie, variable selon le cas, face au
conseil municipal. Cela étant dit, c’est la municipalité qui finance une grande
partie de leurs activités. Ces organismes relèvent fréquemment à la fois du
gouvernement provincial et de l’administration municipale. Par conséquent, les
contribuables éprouvent parfois de la difficulté à savoir à qui incombe telle
ou telle responsabilité.
Autorités provinciales
Le rapport
entre une province et ses municipalités en est un de supérieur et de
subalternes. (Voir Relations
provinciales-municipales.) Cela met en évidence le fait que les
administrations municipales n’ont aucune existence reconnue par la constitution;
elles sont des créations des provinces qui leur assignent des fonctions et des
responsabilités. Certaines de ces responsabilités sont réglementées par les
provinces, comme la planification de l’utilisation des terrains et les finances municipales
. Les municipalités n’entretiennent
pas vraiment de rapports significatifs avec le gouvernement
fédéral. Les programmes fédéraux qui ont une incidence sur les
municipalités font habituellement l’objet d’ententes fédérales-provinciales. (Voir
aussi Relations
fédérales-provinciales.)
Annexion et fusion de
municipalités
L’agrandissement
du territoire
des municipalités s’effectue par l’annexion de zones rurales périphériques. On
la justifie habituellement par le fait que les municipalités urbaines sont plus
à même que les zones rurales de fournir rapidement des services publics comme l’approvisionnement
en eau potable, les réseaux d’égout et les routes.
Lorsqu’une grande agglomération
urbaine est entourée de plusieurs petites municipalités ou que deux
municipalités se sont développées côte à côte et partagent une frontière
commune, il peut être compliqué de réglementer la prestation des services
nécessaires. Pour résoudre ce problème, on procède alors parfois à la fusion de
ces municipalités, qui n’en forment plus désormais qu’une seule.
Seul le gouvernement
provincial est habilité à prendre des décisions en matière d’annexion et de
fusion des municipalités. Puisque de telles décisions engendrent habituellement
bien des remous, la plupart des provinces se sont dotées d’un mécanisme d’audiences
publiques sous l’égide de tribunaux administratifs
comme la Commission des
affaires municipales de l’Ontario et le Local Authorities Board de l’Alberta.
Dans certaines circonstances, une province peut mettre sur pied une commission
spéciale d’enquête pour examiner le dossier et formuler des recommandations.
Dans les grandes agglomérations urbaines où plusieurs administrations
municipales sont en place, la fusion est difficile, voire impossible. Certaines
provinces ont formé des gouvernements métropolitains
, des administrations régionales
ou des districts spéciaux.
Au cours
des dernières années, cependant, quelques provinces ont fait d’importantes fusions.
En 1974, le Manitoba
a fusionné la ville de Winnipeg, une municipalité métropolitaine, et neuf
autres administrations municipales en une seule ville de Winnipeg, dont la
population est d’environ 700 000 habitants. En 1996, la Nouvelle-Écosse
a fusionné Halifax,
Dartmouth,
la ville de Bedford
et une partie du comté d’Halifax. En 1998, l’Ontario a fusionné la Municipalité
de la Communauté urbaine de Toronto, la ville de Toronto, les quatre cités de Scarborough,
Etobicoke, North York,
York et le
bourg d’East
York en une seule ville de Toronto. En
2001, enfin, 11 municipalités – Cumberland,
Gloucester,
Goulbourn, Kanata,
Nepean,
Osgoode, Ottawa, Rideau, Rockcliffe Park, Vanier et West Carleton – sont
fusionnées pour former la seule ville d’Ottawa.
Les fusions sont controversées. Un conseiller municipal d’Ottawa ayant soutenu la fusion de sa ville a déclaré à la CBC en 2009 qu’Ottawa ne travaillait plus à combiner les besoins urbains et ruraux de la ville sous un seul gouvernement. Clive Doucet a déclaré que la ville devrait se séparer. « Ils ont juste des priorités différentes. Peut-être qu’ils sont mieux servis en n’étant pas dans la ville fusionnée, » a-t-il déclaré à la CBC, ajoutant que cela devient trop compliqué lorsque les comités traitent des questions de transport en commun, par exemple; et que les conseillers ruraux et urbains ont des électeurs et des intérêts très différents.
Voir
aussi Administration
locale; Élections
locales; Gouvernement
métropolitain; Mouvements
populaires urbains; Administration
régionale; Finances
municipales; District
en voie de développement; Décentralisation.