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François Ricard

François Ricard, O.Q., critique littéraire et essayiste, éditeur et professeur de littérature (né le 4 juin 1947 à Shawinigan, Québec).

François Ricard, O.Q., critique littéraire et essayiste, éditeur et professeur de littérature (né le 4 juin 1947 à Shawinigan, Québec). Réputé pour ses travaux sur Gabrielle Roy et Milan Kundera, F. Ricard est récipiendaire d’un prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Ce professeur de l’Université McGill a profondément marqué le milieu de l’édition de langue française au Canada.

Formation et début de carrière

Après avoir obtenu une maîtrise à l’Université McGill, à Montréal, François Ricard entreprend des études doctorales à l’Université d’Aix-Marseille. Il obtient son doctorat de cette institution française en 1971. Dans les années 1980, il est professeur titulaire de lettres françaises et québécoises au Département de langue et littérature françaises de l'Université McGill.

Sa carrière d’écrivain débute par une étude du roman Menaud, maître-draveur de Félix-Antoine Savard en 1972. Trois ans plus tard, il consacre un premier essai à celle qui est considérée comme la « grande dame » de la littérature québécoise et canadienne, la romancière Gabrielle Roy. Après avoir participé à la création des Éditions du Sentier en 1978, il s’intéresse au conte en publiant en 1980 Le Prince et la Ténèbre puis, en 1981, le récit L’Incroyable odyssée.

Essayiste et éditeur

De 1980 à 1986, F. Ricard dirige la revue Liberté et écrit de nombreux articles et critiques pour les revues Spirale, L’Atelier du roman et L’Inconvénient. Il est aussi chroniqueur littéraire à Radio-Canada et animateur d’une série documentaire sur le Québec des années 1930 à 1980 à Radio-Québec (aujourd’hui Télé-Québec). Parallèlement, il participe avec Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert à la rédaction du deuxième volume de L’histoire du Québec contemporain (1989), consacré au Québec depuis les années 1930.

En 1983, il se joint à l’équipe des Éditions du Boréal Express (devenues les Éditions du Boréal en 1987) à titre de directeur littéraire. Il y fonde et y dirige dès 1984 la collection d’essais « Papiers collés », qui publie des textes de Fernand Dumont, Gilles Marcotte, Gilles Archambault, Jacques Godbout, André Major, Jacques Brault, Pierre Vadeboncoeur et Lise Bissonnette. En 1985, il signe lui-même un premier recueil d’essais chez Boréal, La Littérature contre elle-même.

En 1992, le brillant essayiste propose La génération lyrique, dans lequel il détaille le portrait de la génération des premiers-nés du baby-boom. Cet essai devient l’une de ses plus marquantes publications, tantôt célébrée, tantôt contestée. La revue L’Actualité dira que c’est « un des 35 livres qu’il faut lire pour comprendre le Québec ».

En 1996, F. Ricard publie un second ouvrage sur son amie Gabrielle Roy, une volumineuse biographie intitulée simplement Gabrielle Roy. Une vie. Étant membre du conseil d’administration, secrétaire-trésorier et directeur de la Fondation Gabrielle Roy, il veillera également à la parution de l’« édition du centenaire » des Œuvres complètes de Gabrielle Roy chez Boréal de 2009 à 2013.

Spécialiste de l’œuvre de l’écrivain tchèque Milan Kundera (né en 1929 à Brno, Tchécoslovaquie), F. Ricard est par ailleurs reconnu dans la francophonie pour avoir signé les postfaces de presque toutes les traductions des romans de l’auteur publiés dans la collection Folio. En 2003, il publie Le dernier après-midi d’Agnès. Essai sur l’œuvre de Milan Kundera. Cet ouvrage est traduit en anglais, en néerlandais, en chinois, en grec, en italien et en allemand. En 2011, Ricard accompagne Kundera lors de son entrée dans la Bibliothèque de La Pléiade en signant la préface et la biographie de Œuvre Milan Kundera, tomes 1 et 2.

En 2005, il présente au public québécois Chroniques d’un temps loufoque, un deuxième recueil d’essais qu’il avait fait paraître dans la revue L’Atelier du roman. Il cosigne en 2010 un essai avec Isabelle Daunais et Sophie Marcotte sur Gabrielle Roy et l'art du roman, puis un autre avec Daunais seulement, intitulé La Pratique du roman, en 2012. En 2014, il publie son troisième recueil d’essais, Mœurs de province, encore une fois chez Boréal.

Prix et récompenses

Lucide, rigoureux et respecté de ses pairs, François Ricard a reçu plusieurs prix au cours de sa prolifique carrière. En 1985, il reçoit un prix littéraire du Gouverneur général pour son essai La littérature contre elle-même. Par la suite, il décroche une bourse de recherche Killam du Conseil des arts du Canada (1988) et devient membre de la Société royale du Canada (1989). Il est fait chevalier de l’Ordre national du Québec en 1997.

Sa remarquable biographie de Gabrielle Roy (Gabrielle Roy. Une vie) lui vaut en 1997 le prix Jean-Éthier Blais de la critique littéraire ainsi qu’une nomination à un prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie Essais et études de langue française. En 1999, ce même ouvrage remporte le prix Maxime-Raymond de la Fondation Lionel-Groulx, le prix Drainie-Taylor de la Société d’encouragement aux écrivains du Canada (Writers’ Trust of Canada) et la médaille de l’Université de la Colombie-Britannique pour biographies canadiennes (The University of British Columbia Medal for Canadian Biography).

En 2003, F. Ricard est pour la troisième fois candidat à un prix littéraire du Gouverneur général pourson essai sur Milan Kundera. En 2005, l’Association francophone pour le savoir (Acfas) lui remet le prix André-Laurendeau. En 2009, un doctorat honorifique de l’Université du Manitoba et un prix Killam de lettres et sciences humaines du Conseil des arts du Canada lui sont décernés pour l’ensemble de ses travaux. En 2011, il reçoit deux autres distinctions, également pour l’ensemble de son œuvre, soit la prestigieuse Grande Médaille de la francophonie de l’Académie française et la Médaille de l’Académie des lettres du Québec.

Publications

Essais

L’art de Félix-Antoine Savard dans « Menaud, maître-draveur » (Fides, 1972)

Gabrielle Roy (Fides, 1975)

La Littérature contre elle-même, préface signée par Milan Kundera (Boréal, 1985)

Avec Marcel Fortin et Yvan Lamonde, Guide de la littérature québécoise (Boréal, 1988)

Avec René Durocher, Paul-André Linteau et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain, vol. 2, Le Québec depuis 1930 (Boréal, 1989)

La génération lyrique – Essai sur la vie et l'œuvre des premiers-nés du baby-boom (Boréal, 1992)

Inventaire des archives personnelles de Gabrielle Roy conservées à la Bibliothèque nationale du Canada (Boréal, 1992)

Gabrielle Roy. Une vie (Boréal, 1996)

Introduction à l'œuvre de Gabrielle Roy, 1945-1975 (Éditions Nota bene, 2001)

Le dernier après-midi d'Agnès. Essai sur l'œuvre de Milan Kundera (Gallimard, 2003)

Chroniques d'un temps loufoque (Boréal, 2005)

Avec Isabelle Daunais et Sophie Marcotte, Gabrielle Roy et l'art du roman, suivi de Les Vacances, texte inédit de Gabrielle Roy (Boréal, 2010)

« Préface et biographie de l’œuvre », Œuvre Milan Kundera, Tomes 1 et 2 (Bibliothèque de La Pléiade, 2011).

Avec Isabelle Daunais, La pratique du roman (Boréal, 2012)

Mœurs de province (Boréal, 2014)

Livre illustré

Album Gabrielle Roy (Boréal, 2014)

Contes et récits

Le Prince et la Ténèbre (Lucie Lambert Éditions, 1980)

L'Incroyable odyssée – Récit d’une jeunesse (Éditions du Sentier, 1981)

« Postface », Honoré Beaugrand, La Chasse-galerie et autres récits (Presses de l’Université de Montréal, 1989)