Les Forces armées canadiennes (FAC)
sont le bras militaire du gouvernement fédéral. Leur rôle consiste à
défendre la sécurité, les intérêts et les valeurs du Canada et à contribuer à
la paix et à la sécurité dans le monde. Les FAC, comprenant la Marine royale canadienne, l’Armée canadienne et l’Aviation royale canadienne,
comptent 68 000 membres dans la Force régulière et 27 000 membres
dans la Force de réserve. Les membres de ces trois composantes peuvent
également être affectés à différents commandements, notamment le Commandement
des opérations interarmées du Canada (COIC), le Commandement – Forces d’opérations
spéciales du Canada (COMFOSCAN) et le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). Les FAC sont soutenues par 24 000 civils du MDN, qui ne sont pas des militaires et n’en
font pas partie.
De 2001 à 2014, des soldats canadiens ont servi auprès d’une coalition internationale qui se bat en Afghanistan — un legs des attentats du 11 septembre 2001.
Structure et organisation
Les Forces armées canadiennes (FAC)
et le ministère de la Défense nationale
(MDN), bien que constituant deux organisations distinctes, relèvent tous deux
du ministre de la Défense nationale. Les FAC, appuyées par les équipes du MDN
responsables des politiques, des ressources, de la coordination avec les autres
ministères et des relations internationales en matière de défense, sont le bras
militaire de la structure de défense du Canada. Le Chef d’état‑major de la
Défense (CEMD) est à la tête des FAC, dont il assure le commandement, le
contrôle, l’administration et la planification militaire.
Quartier général de la
Défense nationale (QGDN)
Le Quartier général de la Défense
nationale (QGDN) commande et administre aussi bien le MDN
que les FAC. Certains postes
supérieurs du QGDN, notamment le Vice‑chef d’état‑major de la Défense (VCEMD),
un officier supérieur responsable de l’orientation stratégique des FAC et du
suivi des progrès accomplis dans la réalisation de ses priorités clés, relèvent
à la fois du CEMD et du sous‑ministre de la Défense nationale qui dirige le
MDN. La sécurité, la sûreté, les cadets, la police militaire et la liaison de
la Défense sont également de la responsabilité de ce haut gradé.
L’État‑major interarmées stratégique (EMIS) fait également partie du QGDN. Il lui incombe de fournir des analyses militaires au CEMD et de le conseiller. Le Commandement du personnel militaire (CPM) et le Commandement du renseignement des Forces canadiennes (COMRENSFC), également situés au QGDN, sont directement rattachés au CEMD. Le CPM fournit des conseils et des directives aux FAC, en matière de gestion du personnel militaire. Ses principales responsabilités sont le recrutement, la formation, l’éducation, la rémunération, les avantages sociaux, les pensions, les services de santé, les services d’aumônerie, les honneurs, la reconnaissance, l’histoire et le patrimoine. Le COMRENSFC met à la disposition des FAC et d’autres organismes des produits et des services en matière de renseignement.
Illustration de la structure hiérarchique de haut niveau du ministère de la Défense nationale, allant du ministre de la Défense nationale aux échelons supérieurs de l’organisation.
(Défense nationale/Gouvernement du Canada)
Marine royale canadienne
(MRC)
La Marine royale canadienne
(MRC) est la composante maritime des FAC. Elle a pour mission la mise en place
de forces navales polyvalentes, aptes au combat, en vue d’appuyer la
participation du Canada à des opérations de sécurité dans le monde entier. Elle
comprend 8 300 marins dans la Force régulière et 3 600 dans
la Réserve navale, soutenus par 3 800 civils. Le commandant de
la MRC, basé au QGDN, a le grade de vice‑amiral. Il peut s’appuyer, dans sa
mission, sur un État‑major de la Marine.
Les principales composantes de la MRC
sont les Forces maritimes de l’Atlantique [FMAR(A)], les Forces maritimes du
Pacifique [FMAR(P)] et la Réserve navale (RESNAV). Les FMAR(A) ont leur base à Halifax, en Nouvelle‑Écosse, et sont le port d’attache de
la flotte canadienne de l’Atlantique, tandis que les FMAR(P), basées à Esquimalt, en Colombie-Britannique, sont le port d’attache de la
flotte canadienne du Pacifique.
Chaque flotte se compose de frégates
de patrouille polyvalentes, de navires de défense côtière et de sous‑marins de
patrouille à long rayon d’action. Un navire de ravitaillement civil converti,
avec à son bord un équipage mixte composé de marins militaires et civils, est
entré en service en janvier 2018, dans le cadre d’un contrat de location
de cinq ans, en l’attente de la livraison de deux navires militaires de soutien
spécialisés. En juillet 2020, la Marine a également accepté le premier de
six navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique.
La RESNAV, dont le quartier général est situé à Québec, se compose, d’un océan à l’autre, de 24 divisions. Il lui incombe principalement d’exploiter les bâtiments de défense côtière ayant leur port d’attache le long de chacune des côtes du pays.
La frégate canadienne de classe
Halifax NCSM Ottawa quittant la station navale de Pearl Harbor, à Hawaii, le 8 juillet 2008, pour
participer à l’exercice Rim of the Pacific (RIMPAC) 2008. RIMPAC est un
exercice semestriel, organisé par la flotte du Pacifique des États‑Unis, qui
rassemble des forces militaires d’Australie, du Canada, du Chili, du Pérou, du
Japon, des Pays‑Bas, de Singapour, du Royaume‑Uni et de la République de Corée.
(2008). (Photo par le MC1 Michael Moriatis, avec la permission de l’US
Navy/Wikimedia, sous licence Creative Commons.)
Armée canadienne (AC)
L’Armée canadienne
(AC) est la composante
terrestre des FAC. Elle a pour mission la mise sur pied de forces terrestres
polyvalentes, efficaces pour le combat, en vue d’atteindre les objectifs de
défense du Canada. Forte de ses 23 000 membres de la Force
régulière et de ses 19 000 membres de la Force de réserve,
appuyés par 3 300 civils, elle constitue la composante
numériquement la plus importante des FAC. L’AC se compose notamment de six
types d’unités spécialisées : l’infanterie, les unités blindées, le génie
militaire et les transmissions. Le commandant de l’Armée canadienne, basé au
QGDN, a le grade de lieutenant‑général. Il peut s’appuyer, dans sa mission, sur
un État‑major de l’Armée de terre.
L’Armée comte quatre divisions
géographiques : la 2e Division au Québec, la 3e Division
dans l’Ouest canadien, la 4e Division en Ontario
et la 5e Division
au Canada atlantique. (La 1re Division
canadienne, autrefois commandée par l’Armée de terre, a été intégrée au
Commandement des opérations interarmées du Canada, en 2015.) Chaque
division comprend des unités régulières et de réserve. Toutes, sauf la 5e,
incluent un groupe‑brigade mécanisé.
Les Rangers canadiens
constituent un organisme
unique en son genre de la Force de réserve de l’AC. Environ 5 000 Rangers
canadiens, dont beaucoup sont autochtones, vivent dans plus de 200 collectivités
éloignées, isolées et côtières. Organisés en cinq groupes de patrouilles des
Rangers canadiens, ils sont, sur le terrain, « les yeux et les oreilles d’expérience »
de l’AC, à l’appui de la sécurité nationale et de la sécurité publique dans ces
régions.
Aviation royale canadienne
(ARC)
L’ARC
est la composante aérienne des FAC.
Elle a pour mission de défendre et de protéger l’espace aérien canadien et nord‑américain,
en partenariat avec les États‑Unis. Elle est équipée d’une large gamme de
chasseurs, ainsi que d’aéronefs maritimes,
tactiques, de transport, de recherche et de sauvetage, et d’entraînement. L’ARC
se compose de 12 000 membres de la Force régulière et de 2 100 membres
de la Force de réserve, appuyés par 1 500 civils. Le commandant
de l’ARC, basé au QGDN, a le grade de lieutenant‑général. Il peut s’appuyer,
dans sa mission, sur un État‑major de la Force aérienne.
Les principales composantes de l’ARC sont la 1re Division aérienne du Canada (1 DAC) et la 2e Division aérienne du Canada (2 DAC), qui ont, toutes deux, leur QG à Winnipeg, au Manitoba. La 1 DAC commande les escadrons opérationnels de l’ARC faisant partie de 11 escadres, réparties d’un océan à l’autre. Le commandant de la 1 DAC commande également la Région canadienne du NORAD , couvrant l’intégralité de l’espace aérien du Canada. La 2 DAC a pour mission de constituer et de former du personnel pour l’ARC. Elle est principalement composée de trois escadres, en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan.
Commandements des FAC
Les membres de la MRC
, de l’AC
et de l’ARC
, qu’ils fassent partie des forces
régulières ou de réserve, peuvent être affectés à d’autres commandements,
notamment le Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC), le
Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada (COMFOSCAN) et le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Commandement des
opérations interarmées du Canada (COIC)
Le Commandement des opérations
interarmées du Canada (COIC) planifie et dirige toutes les missions nationales
et étrangères des FAC, à l’exception de celles menées uniquement par le NORAD
ou le COMFOSCAN. Basé à Ottawa, il a, à sa tête, un vice‑amiral ou
un lieutenant‑général pouvant s’appuyer, dans sa mission, sur un État‑major.
Le COIC comprend le Quartier général
de la 1re Division du Canada, un QG interarmées à haut
niveau de préparation opérationnelle basé à Kingston, en Ontario, susceptible de passer
rapidement à l’action pour répondre aux crises pouvant survenir au Canada et
ailleurs dans le monde. Le COIC est également composé de six quartiers généraux
régionaux permanents de la Force opérationnelle interarmées, basés au QG de la
Marine à Halifax
et à Esquimalt
, au QG divisionnaire de l’Armée
de terre à Montréal
, à Toronto
et à Edmonton
, ainsi qu’à Yellowknife
, dans le cadre de la Force
opérationnelle interarmées (Nord). Il inclut aussi les forces opérationnelles
déployées des FAC. La majorité du personnel et des autres ressources déployés
dans le cadre de ses opérations ne font pas partie du COIC; ils y sont affectés
par la MRC
, par l’AC
et par l’ARC
, ainsi que par d’autres
organisations, selon les besoins.
Commandement des Forces d’opérations
spéciales du Canada (COMFOSCAN)
Le Commandement des Forces d’opérations
spéciales du Canada (COMFOSCAN), bien qu’il puisse mener, avec un délai de
préparation très court, une vaste gamme d’opérations spéciales au Canada et à l’étranger,
a pour mission principale le contre‑terrorisme. Avec, à sa tête, un contre‑amiral
ou un major‑général, il se compose de la 2e Force
opérationnelle interarmées, de l’Unité interarmées d’intervention du Canada, du
Régiment d’opérations spéciales du Canada, du 427e Escadron
d’opérations spéciales d’aviation et du Centre d’entraînement des opérations
spéciales du Canada. Le COMFOSCAN recrute directement au sein des forces régulières
et de réserve des FAC.
La 2e Force
opérationnelle interarmées (FOI 2) a été créée en 1993, pour prendre
la responsabilité, auparavant assumée par la GRC, du sauvetage des otages
détenus au Canada et de la lutte contre le terrorisme. Après les attaques du 11 Septembre
, la FOI 2 a été engagée
dans les opérations des forces spéciales internationales en Afghanistan. Il s’agissait de la première
fois qu’elle était utilisée dans le cadre d’une mission majeure de combat à l’étranger.
Du personnel de la FOI 2 a également été déployé en Bosnie et en Haïti. L’Unité
interarmées d’intervention du Canada (UIIC) a été créée au lendemain du 11 Septembre,
afin de pouvoir intervenir rapidement en cas d’incidents chimiques,
biologiques, radiologiques et nucléaires, dans le cadre de missions
opérationnelles spéciales. Elle agit, au pays, en réponse à de telles menaces,
conjointement avec la GRC et avec l’Agence de la santé publique du Canada.
Commandement de la défense
aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD)
Le NORAD
est une organisation binationale
États‑Unis–Canada responsable des missions d’alerte aérospatiale, de contrôle
aérospatial et d’alerte maritime pour l’Amérique du Nord. Il couvre trois
régions : l’Alaska, le Canada et les États‑Unis continentaux. Le quartier
général de la Région canadienne du NORAD partage les locaux du QG de la 1 DAC
à Winnipeg. Des chasseurs CF‑18 Hornet,
dont certains sont en état d’alerte permanente, sont affectés au NORAD. La
Région canadienne du NORAD exploite et entretient également la partie
canadienne du Système d’alerte du Nord, une série de radars à longue et à
courte portée s’étendant le long de la côte arctique. Le commandant du NORAD,
un amiral ou un général américain, rend compte au CEMD et au secrétaire
américain à la Défense. Le commandant adjoint du NORAD est toujours un
lieutenant‑général canadien.