Jean-Pierre Ferland, chanteur, auteur-compositeur, animateur de télévision, acteur (né le 24 juin 1934 à Montréal au Québec; décédé le 27 avril 2024). Jean-Pierre Ferland a été acclamé comme l’un des meilleurs chansonniers du Québec et de toute la francophonie. Un chanteur romantique par excellence, il a commencé sa carrière avec le collectif Les Bozos en 1959. Il a fait sa percée en 1962 et a remporté le premier prix d’un concours de la francophonie avec la chanson « Feuille de gui ». En 1968, il a remporté le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros pour « Je reviens chez nous ». Sa chanson « Un peu plus haut, un peu plus loin » est devenue un hymne francophone et elle a reçu le Prix empreinte culturelle de la SOCAN en 2023. Jean-Pierre Ferland a été nommé Officier de l’Ordre du Canada, Chevalier de l’Ordre national du Québec, Officier de l’Ordre de la Pléiade et Compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec. Jean-Pierre Ferland et cinq de ses chansons emblématiques ont été intronisés au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en 2007.
Jeunesse et carrière
Jean-Pierre Ferland obtient son diplôme de l’École des hautes études commerciales de Montréal (maintenant HEC Montréal) et il travaille d’abord comme comptable. Il travaille ensuite comme commis au service des nouvelles de Radio-Canada de 1954 à 1958. Ses collègues l’encouragent à développer son talent de chanteur.
Après avoir quitté Radio-Canada, Jean-Pierre Ferland se fait rapidement connaître grâce à son travail avec le collectif Les Bozos, un groupe de chansonniers basé à Montréal. En 1959, il fait ses débuts à la télévision en tant que chanteur dans Music Hall. Avec Clémence Desrochers, il donne un spectacle qui dure un an au Théâtre Anjou. Ses chansons « Les immortelles » et « Ton visage » le font connaître auprès d’un large public au Québec.
Années 1960
En 1962, la chanson de Jean-Pierre Ferland « Feuilles de gui » (musique de Pierre Brabant) remporte le concours Chansons sur mesure de Radio-Canada. Elle remporte également le grand prix au Gala international de la chanson à Bruxelles. Cette même année, Jean-Pierre Ferland chante au cabaret La tête de l’art à Paris et il coanime l’émission L’été des Bozos diffusée sur Radio-Canada.
En 1963, il représente le Canada au troisième International Song Festival à Sopot en Pologne, et il remporte le prix du meilleur chanteur. Il joue dans l’émission Jeunesse oblige de Radio-Canada qui présente de jeunes chansonniers québécois et il fait une tournée du Québec en 1964. En 1965 et en 1968, Jean-Pierre Ferland remporte le grand prix du Festival du disque de Montréal.
En 1966, Jean-Fierre Ferland partage la vedette avec Les Feux-Follets lors d’un gala à la Place des Arts (PDA). Il effectue également des tournées au Québec, en Ontario, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Pendant un mois, il chante à Paris, où sa réputation prend de l’ampleur. Sa chanson « Je reviens chez nous » annonce son retour à Montréal en 1968. Il se produit à la Comédie canadienne et à Terre des Hommes. Cette même année, son album Jean-Pierre Freland remporte le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros. Sa carrière se poursuit à Paris lorsqu’il se produit avec Marie Laforêt à l’Olympia et à La Tête de l’art cette année-là.
Durant cette période, Jean-Pierre Ferland publie également un recueil des textes de 75 de ses chansons dans un livre intitulé Chansons. En 1970, il chante à l’Exposition internationale d’Osaka au Japon.
Années 1970 et 1980
En 1970, Jean-Pierre Ferland lance son album Jaune. Cet album marque un tournant dans la chanson québécoise tant par sa musique résolument moderne que par la qualité de son enregistrement. (Il est produit au studio d’André Perry.) L’album se vend à 60 000 exemplaires en un an. Il est suivi par un certain nombre de concerts plus importants à la PDA, incluant un concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal. En 1974, Jean-Pierre Ferland remporte un succès considérable avec sa chanson « T’es mon amour, t’es ma maîtresse », qui est enregistrée en duo avec Ginette Reno.
Une autre facette du talent de Jean-Pierre Ferland se révèle en 1976. Il devient scénariste, acteur et musicien pour le film Chanson pour Julie de Jacques Vallée. Durant cette même période, il joue dans le Show des cinq grands avec Claude Léveillée, Gilles Vigneault, Robert Charlebois et Yvon Deschamps, à Québec dans le cadre de la Semaine du patrimoine de la province. Ils jouent également à Montréal pour les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste. Après une tournée au Québec, Jean-Pierre Ferland enregistre quatre émissions pour la série Faut voir ça de Radio-Canada, en 1978. Celle-ci est vue à l’échelle nationale lors d’un « superspécial » de la CBC intitulé Between Chopin and William Tell.
Au cours des années 1980, sans abandonner l’écriture de chansons, Jean-Pierre Ferland reprend l’animation d’émissions télévisées avec Station Soleil (à Radio Québec, de 1981 à 1987), Tapis rouge (à Radio-Canada, en 1986), L’Autobus du showbusiness (à Radio-Canada, en 1987) et Ferland/Nadeau (à Télé-Métropole, en 1990). En 1984, il participe à la tournée du spectacle Du gramophone au laser, un mélange des meilleures chansons québécoises des 50 années précédentes. En 1989, il écrit les paroles sur la musique de Paule Baillargeon pour son opéra Gala présenté à la Place des Arts, dans lequel il se produit également. Cette immense production, inspirée de la vie de l’amoureuse et muse de Salvador Dali et de Paul Éluard, et interprétée par Sylvie Tremblay, ne dure que quelques jours en salle et se révèle un désastre financier.
Carrière ultérieure
Jean-Pierre Ferland fait un retour à la chanson en 1992. En 1995, il partage le prix Félix de l’auteur-compositeur de l’année avec Bob Cohen et Alain Leblanc. L’année suivante, il remporte le prix du metteur en scène de l’année pour son spectacle Écoute pas ça. En 1997, il reçoit le prix Hommage au gala de l’ADISQ pour l’ensemble de son œuvre.
Au tournant du siècle, la carrière de Jean-Pierre Ferland bat toujours son plein. Entre 2005 et 2007, il entreprend sa dernière tournée québécoise avec son spectacle Trois fois Ferland, qui couvre les trois périodes de ses 35 ans de carrière. Divisé en trois sections, le spectacle s’ouvre avec Ton visage (années 1960) avant de passer à Jaune (années 1970) et Écoute pas ça (années 1980 à aujourd’hui).
Jean-Pierre Ferland donne un spectacle d’adieu le 30 janvier 2007 au Centre Bell de Montréal. En 2010, son album Bijoux de famille/Duos Ferland est nommé album populaire de l’année aux prix Félix.
Œuvres remarquables
Chanteur romantique par excellence, Jean-Pierre Ferland lance plus de 30 albums et il compose plus de 450 chansons. Parmi ses plus grands succès, on trouve « Les Immortelles », « Fleurs de macadam », « Ton visage », « Rue Sanguinet », « Avant de m’assagir », « Le petit roi », « Ste-Adèle P.Q. », « Un peu plus haut, un peu plus loin », « Marie-Claire », « Quand on aime on a toujours 20 ans », « Androgyne », « T’es mon amour, t’es ma maîtresse », et « Je reviens chez nous ».
En plus des chansons citées ci-dessus, les chansons « Un peu plus loin », « Le petit roi » et « T’es belle » possèdent une qualité de production qui classe Jean-Pierre Ferland parmi les plus grands auteurs-compositeurs francophones du 20e siècle. Son album Jaune qui sort en 1970 est considéré comme un jalon important dans l’histoire de la chanson québécoise.
Jean-Pierre Ferland choisit toujours les meilleurs interprètes pour ses chansons, généralement des femmes. En 1978, Claude Lacombe écrit dans Ici Radio Canada que les chansons de Jean-Pierre Ferland « parlent d’amour et de femmes, mais également de souvenirs, d’angoisses, d’espoirs et de rêves, toujours avec cette chaleur irrésistible et bien connue. Il se livre à son public dans un spectacle musical d’une grande qualité et chargé d’émotions qui vont de la tendresse à la fougue. »
Distinctions
Tout au long de sa prolifique carrière, Jean-Pierre Ferland reçoit de nombreuses distinctions. Il est reconnu comme l’un des plus grands auteurs-compositeurs-interprètes du Québec et de toute la francophonie. Il est nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1996 et Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2003. En 2007, il est intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, tout comme cinq de ses chansons emblématiques : « Je reviens chez nous », « Le petit roi », « T’es mon amour, t’es ma maîtresse », « Ton visage » et l’hymne francophone « Un peu plus haut, un peu plus loin ». Cette dernière vaut également à Jean-Pierre Ferland le prix Empreinte culturelle de la SOCAN en 2023.
Jean-Pierre Ferland est nommé Chevalier de l’Ordre de la Pléiade en 2006 et promu Officier en 2010. Il reçoit la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec en 2009 et il est nommé Compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2016.
Prix
Prix Félix
- Auteur-compositeur de l’année (partagé avec Bob Cohen et Alain Leblanc) (1995)
- Metteur en scène de l’année (Écoute pas ça) (1996)
- Prix hommage (1997)
- Album de l’année - populaire (Bijoux de famille/Duos Ferland) (2010)
Prix SOCAN
- Prix Classique (« Je reviens chez-nous ») (1993)
- Prix Classique (« T’es mon amour t’es ma maîtresse ») (1994)
- Prix Classique (« Quand on aime on a toujours vingt ans ») (1994)
- Prix Classique (« Le petit roi ») (1995)
- Prix Classique (« Un peu plus haut un peu plus loin ») (1998)
- Prix Classique (« Marie-Claire ») (1998)
- Prix d’excellence nationale (1999)
- Prix Classique (« Qu’est-ce que ca peut ben faire ») (2003)
- Prix Classique (« Ma chambre ») (2004)
- Prix Classique (« Y’a pas deux chansons pareilles ») (2004)
- Prix musique pop/rock (« Le petit roi ») (2005)
- Prix Classique (« Ton visage ») (2006)
- Prix Classique (« T’es belle ») (2010)
- Prix Classique (« Ste-Adèle P.Q. ») (2010)
- Prix Slaight Family Polaris Heritage Music (Jaune) (2019)
- Prix Empreinte culturelle (« Un peu plus haut, un peu plus loin ») (2023)
Autres
- Concours international Chansons sur mesure (« Feuilles de gui »), Radio-Canada (1962)
- Grand prix (« Feuilles de gui »), Gala international de la chanson de Bruxelles (1962)
- Meilleur chanteur, International Song Festival (1963)
- Prix Rolande-Desormeaux, Gala des artistes (1964)
- Meilleur auteur-compositeur-interprète, Festival du disque de Montréal (1965, 1968)
- Grand Prix, Académie Charles-Cros (1968, 1975)
- Prix de l’Union des artistes (1992)
- Médaille Jacques-Blanchet (1995)
- Officier, Ordre du Canada (1996)
- Meilleure chanson francophone, Prix Miroir (2000)
- Chevalier, Ordre national du Québec (2003)
- Spectacle le plus populaire, Prix Miroir (2004)
- Prix hommage, Prix Miroir (2006)
- Chevalier, Ordre de la Pléiade (2006)
- Intronisé, Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (2007)
- Médaille d’honneur, Assemblée nationale (2009)
- Officier, Ordre de la Pléiade (2010)
- Compagnon, Ordre des arts et des lettres du Québec (2016)