Le terme « études des femmes » (également études féministes) est un terme générique désignant un domaine en plein essor de connaissances diversifiées.
Études des femmes
Les premiers cours d’études des femmes sont donnés dans les universités canadiennes au début des années 1970. Depuis ce temps, le domaine s’est développé au point que la plupart des universités offrent des programmes d’études des femmes (ou féministes) qui varient de cours donnés au sein de divers départements, de mineures et majeures de premier cycle, jusqu’aux maîtrises et doctorats. En 1984, le gouvernement fédéral établit cinq chaires d’études des femmes pour chaque région du pays, lesquelles sont éventuellement octroyées à l’Université Mount Saint Vincent, à une chaire conjointe entre l’Université Carleton et l’Université d’Ottawa, à l’Université Laval, à une autre chaire conjointe entre l’Université de Winnipeg et l’Université du Manitoba, ainsi qu’à l’Université Simon Fraser.
Les études des femmes acquièrent plusieurs des attributs d’une discipline universitaire, dont leurs propres sociétés savantes (Women’s and Gender Studies et Recherches féministes), plusieurs revues (par exemple Atlantis, Canadian Journal of Women and the Law, Recherches féministes et Resources for Feminist Research), ainsi que des programmes avec diplôme dans plusieurs universités. Cependant, ce champ d’études présente également une perspective distincte dans d’autres domaines, comme la sociologie féministe, l’histoire des femmes, les femmes dans la littérature, l’urbanisme féministe et la jurisprudence féministe. Ces études sont plus fortes dans les domaines des sciences sociales et des sciences humaines, mais il existe quelques recherches féministes pertinentes dans les sciences médicales, les sciences naturelles et le génie, plus particulièrement en biologie et sciences de la santé.
Préoccupations et sexisme dans le domaine des études
Les études des femmes partagent, à travers les différentes disciplines, au moins deux préoccupations :
- Identifier et analyser des aspects sexistes au sein de la discipline en question.
- Concevoir des alternatives qui ont un potentiel émancipateur et peuvent mener à la transformation du corpus d’études en question.
Un certain nombre de problèmes connexes mènent au sexisme dans le domaine des études. Ils incluent l’adoption d’un point de vue masculin (l’androcentrisme), l’ignorance du genre comme catégorie sociale pertinente (insensibilité au genre), des normes différentes données à des traits, des comportements ou des caractéristiques identiques chez les hommes et chez les femmes (le double standard), et l’étude sur un seul genre, mais avec une présentation de données comme si elles s’appliquent à tout le monde (la généralisation excessive). Ils comprennent également le traitement des différences historiques des genres comme étant des différences qui font naturellement partie de la constitution des personnes (l’essentialisme des genres), ainsi que l’exagération des différences entre les genres en catégorisant divers traits comme étant masculins ou féminins alors qu’ils sont en fait des caractéristiques partagées, mais qui se manifestent ou sont présentées différemment chez les hommes et les femmes (dichotomie des sexes).
Le sexisme dans les études peut se manifester à tous les niveaux du processus. Il peut affecter la formulation de la question de base de la recherche, le choix du titre, le langage utilisé, les concepts employés, la collecte de données, la méthode choisie, l’interprétation des données et les recommandations politiques. Les études des femmes visent à identifier et analyser minutieusement ce type de problèmes et présenter des alternatives. Les études des femmes demeurent une source vitale de critique, et donc de renouveau créatif dans de nombreux domaines d’études.
Lien avec le mouvement féministe
Les études des femmes sont liées de plusieurs façons au mouvement des femmes. Tous deux visent à améliorer la condition féminine et à réduire ou éliminer le sexisme. La plupart des chargées de cours des études des femmes se disent féministes. De plus, le mouvement féministe s’appuie sur des recherches universitaires féministes. À son tour, le mouvement maintient l’attention du public concentrée sur les questions féministes, ce qui en retour crée une demande pour davantage de cours et de recherches. Au début, plus particulièrement, l’introduction des études des femmes s’est souvent heurtée à de la résistance. Ce n’est souvent que sous les pressions concertées des étudiants que les premiers cours ont pu être offerts.
Les études des femmes sont également disponibles dans les collèges communautaires, les cégeps, ainsi que dans certaines écoles secondaires.