Les exportations sont des biens et des services que des résidents d’un pays vendent aux résidents d’un autre pays. Depuis les débuts de son histoire, la prospérité économique du Canada repose sur des exportations vers des marchés plus grands, d’abord en raison de son lien colonial avec l’Angleterre, puis de sa proximité géographique des États-Unis. Aujourd’hui, des milliards de dollars en biens et services franchissent chaque année la frontière du Canada. (Voir Commerce international.) Les exportations représentent près du tiers du Produit national brut (PNB) du Canada. En 2019, les Canadiens ont exporté pour 729 milliards de dollars en biens et services. À peu près 75 % des exportations du Canada se rendent aux États-Unis. (Voir Relations économiques canado-américaines.) Parmi les autres marchés d’importance majeure, on retrouve l’Union européenne, la Chine et le Japon.
Termes clés
Balance commerciale La différence entre ce qu’un pays vend aux autres pays et ce qu’il achète d’autres pays. Lorsqu’une nation vend davantage qu’elle n’achète, elle a une balance commerciale positive, ou un excédent commercial. Si une nation achète plus de biens et de services qu’elle n’en vend aux autres pays, elle a une balance commerciale négative, ou un déficit commercial.
Principales exportations du Canada
En 2019, les trois principales exportations du Canada étaient les produits énergétiques (114 milliards de dollars), les véhicules motorisés et les pièces de véhicules motorisés (93 milliards) et les biens de consommation (71 milliards). Ces trois catégories représentaient presque la moitié des exportations. Les exportations du Canada ont connu une baisse abrupte durant la pandémie de COVID‑19 et les fermetures des frontières qui en ont résulté en 2020; on s’attend à ce qu’elles connaissent à nouveau une croissance avec la réouverture progressive de l’économie mondiale.
Parmi les principaux services exportés par le Canada on retrouve les services commerciaux, les services de voyage (voir Tourisme), le transport et les services gouvernementaux. Les services commerciaux, qui constituent la plus importante part des services exportés, sont la seule catégorie qui a régulièrement joui d’un surplus commercial durant la dernière décennie. Parmi les services commerciaux exportés on retrouve les services financiers, les technologies de l’information, la recherche et le développement et la gestion des affaires.
Le déficit commercial du Canada s’est accru au cours de la dernière moitié des années 2010. Cela est découle du fait que les exportations de biens sont à la traîne devant les importations.
Histoire et débats
L’historien Michael Hart a noté que les exportations du Canada, au cours de l’histoire, ont été surtout basées sur les ressources, avec très peu de transformation. Ceci a débuté avec la fourrure et le poisson avant de se tourner vers le blé et le bois, puis vers les métaux et les minerais. Ces ressources ont été exportées sur les marchés mondiaux contre de l’argent, de la nourriture, des biens de consommation et de la machinerie.
Au début de l’ère mercantiliste, les puissances coloniales voient le commerce comme un jeu à somme nulle. Les importations sont un signe de dépendance et de faiblesse, tandis que les exportations sont un signe d’indépendance et de force. Les colonies expédient des matériaux bruts vers les pays colonisateurs, où ils sont transformés en biens de consommation. En conséquence, le Canada devient excessivement dépendant de l’exportation de certaines ressources clés, ou ressources principales, plutôt que de développer une économie plus diversifiée et des industries locales. (Voir aussi Théorie des principales ressources.)
Au 19e siècle, le développement du Canada se poursuit dans le même sens. Le pays exporte des ressources naturelles et protège ses manufacturiers de la concurrence étrangère. (Voir Politique nationale.) Au 20e siècle, toutefois, le Canada développe un secteur manufacturier solide. Au milieu du siècle, il signe une série de traités de libre-échange, notamment l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1948 et le Pacte de l’automobile entre le Canada et les États-Unis en 1965. (Voir Commerce international.)
Le pacte de l’automobile conduit à l’intégration des industries automobiles canadienne et américaine dans un marché nord-américain unifié. Les pièces d’automobile deviennent l’une des principales catégories d’exportations à l’étranger. Plus de 100 000 emplois sont créés dans l’industrie automobile jusqu’en 1980, en plus d’un nombre comparable d’emplois dans des industries qui lui sont liées. L’intégration des économies canadienne et américaine est à nouveau accrue avec la signature de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis en 1989. Celui-ci devient l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) avec l’ajout du Mexique en 1994. Le Canada est aujourd’hui lié par 15 accords de libre-échange actifs. Ceci comprend l’Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), qui a remplacé l’ALENA le 1er juillet 2020.
Signification
Les exportations sont généralement considérées comme ayant un impact positif sur l’économie canadienne. Elles suscitent moins de débats politiques que la question, beaucoup plus controversée, de l’ouverture des marchés canadiens aux entreprises étrangères. (Voir Investissement étranger; Société multinationale.) Toutefois, des désaccords se présentent quand d’autres nations imposent des restrictions aux exportations du Canada. Quelques exemples sont le litige sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États-Unis, et les tarifs imposés par les États-Unis sur l’acier, l’aluminium et le bois canadien pendant les négociations de l’ACEUM.
Les débats contemporains sur les politiques d’exportation portent principalement sur la réduction de la dépendance du Canada envers les États-Unis pour les exportations, la nécessité de trouver de nouveaux marchés, la préservation et le maintien d’un système de commerce international efficace et l’amélioration de la compétitivité des exportateurs canadiens sur les marchés mondiaux.
Voir aussi Importation; Balance des paiements; Libre-échange; Commerce international; Sciences économiques; Économie internationale; Stratégie industrielle.