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Dresden

Dresden (Ontario), agglomération, population de 2401 habitants (recensement de 2021), de 2451 habitants (recensement de 2016). Constituée en ville en 1882, Dresden a perdu son statut en 1998 après avoir fusionné avec la nouvelle municipalité de Chatham-Kent. Dresden est une communauté agricole située dans le sud-ouest de l’Ontario sur la rivière Sydenham. La colonie de Dawn, près de Dresden, était l’une des destinations finales du chemin de fer clandestin. Au milieu du 20e siècle, certaines entreprises de Dresden sont devenues tristement célèbres pour avoir refusé de servir des Noirs canadiens (voir Ségrégation raciale des Noirs au Canada).


Colonisation et développement

Jared Lindsley est le premier à s’installer dans la région en 1825. En 1846, Daniel van Allen achète des terres et commence à développer la région qui est maintenant Dresden. Cette région se développe lentement en tant que centre de bois d’œuvre jusqu’aux années 1860, lorsqu’un afflux de colons arrive pour vivre sur les terres défrichées. En 1872, Dresden atteint une taille suffisante pour être constituée en village; 10 ans plus tard, le village reçoit son statut de ville. Avec l’abattage des arbres, la ville se transforme en centre de service agricole local. (Voir aussi Agriculture au Canada.)

Aujourd’hui, les deux plus grandes industries de la ville sont la fabrication de pièces d’automobiles et la transformation des aliments, qui utilise la récolte des tomates locales. ( Voir aussi Fabrication industrielle au Canada; Industrie automobile.)

Chemin de fer clandestin

En 1841, le révérend Josiah Henson, anciennement réduit en esclavage aux États-Unis, s’installe près de Dresden. Il aide à établir la colonie de Dawn, un refuge sécuritaire pour les réfugiés noirs qui fuient l’esclavagisme des États-Unis (voir aussi Réfugiés au Canada; Esclavage des Noirs au Canada). Josiah Henson contribue également à la fondation du British American Institute, une école de formation professionnelle pour la communauté qui vit dans la colonie de Dawn. Pour de nombreux réfugiés noirs, la région de Dresden est la destination finale du chemin de fer clandestin. (Voir aussi Communautés noires au Canada; L’histoire des Noirs au Canada jusqu’en 1900.)

Nancy et Josiah Henson

Josiah Henson est réputé pour avoir été l’inspiration pour le personnage de l’oncle Tom du roman Uncle Tom’s Cabin (1852) de Harriet Beecher Stowe. La maison de deux étages de Josiah Henson, construite autour de 1842, fait maintenant partie du site historique de la Case de l’oncle Tom, à Dresden.

Droits de la personne

Vers le milieu du 20e siècle, Dresden attire l’attention des médias alors que plusieurs militants pour les droits civiques y luttent contre la discrimination raciale (voir Préjugés et discrimination au Canada; Racisme). À l’époque, plusieurs restaurants, cafés, et salons de barbier refusent de servir les clients noirs (voir Ségrégation raciale des Noirs au Canada). Pour mettre fin à cette discrimination, Hugh Burnett et les membres de la communauté noire de Dresden s’organisent sous le couvert de la National Unity Association (NUA). La NUA fait pression sur la ville pour que celle-ci interdise la discrimination raciale dans les entreprises locales. En réponse, un référendum est organisé en 1949. On demande aux électeurs s’il devrait être illégal pour les restaurants de refuser de servir des gens en se basant sur leur race, leur couleur, ou leur religion. Le règlement anti-discrimination est rejeté par une marge de cinq contre un.

La NUA et Hugh Burnett continue de plaider contre la ségrégation. Leur plaidoyer conduit le gouvernement du premier ministre de l’Ontario, Leslie Frost, à présenter la loi Fair Employment Practices Act (1951), qui interdit la discrimination dans l’emploi, ainsi que la loi Fair Accommodation Practices Act (1954), qui interdit de refuser des services publics et un logement à quiconque en se basant sur leur race, leur religion et leur ethnicité. Néanmoins, en raison d’un laxisme dans l’application de ces lois, certains restaurants de Dresden continuent de refuser de servir des Canadiens noirs. Les activistes comme Hugh Burnett, Bromley Armstrong et Ruth Lor Malloy attirent l’attention sur la question en organisant des occupations de lieux (sit-in) pour tester les entreprises et voir si elles se conforment à la loi. Les activistes invitent également les journalistes à faire des reportages sur leurs efforts. Un « test » au Kay’s Café en 1954 reçoit une couverture médiatique importante lorsque le groupe se voit refuser le service. Ces « tests » contribuent à l’établissement réussi d’une législation sur les droits de la personne au Canada. (Voir aussi L’histoire des Noirs au Canada : de 1900 à 1960.)

En 2010, la Fiducie du patrimoine ontarien a dévoilé une plaque commémorative en l’honneur de l’activisme de Hugh Burnett et de la National Unity Association.

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