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Douglas Coupland

Douglas Coupland, O.C., romancier, nouvelliste, essayiste, artiste visuel (né le 30 décembre 1961 à Baden-Söllingen, en Allemagne).
Douglas Coupland
Dans son premier roman, Génération X : contes pour une culture accélérée, Coupland emploie le terme de génération X pour décrire la génération née entre la fin des années 1960 et les années 1980.\r\n \r\n

Douglas Coupland, O.C., romancier, nouvelliste, essayiste, artiste visuel (né le 30 décembre 1961 à Baden-Söllingen, en Allemagne). Officier de l’Ordre du Canada et membre de l’Académie royale des arts du Canada, Douglas Coupland s’est distingué à l’international en tant qu’écrivain, artiste visuel et designer graphique et est considéré comme l’un des plus originaux commentateurs de la culture de masse de la fin du 20e siècle et du 21e siècle.

Enfance, éducation et œuvres de fiction

Né sur une base canadienne de l’OTAN, Douglas Coupland grandit à Vancouver, où il fréquente le Emily Carr College of Art and Design (désormais l’Emily Carr University of Art and Design). Un article publié en 1988 dans le Vancouver Magazine le mène à l’écriture de son premier livre, Generation X: Tales for an Accelerated Culture (1991). Bien que le terme existe déjà, Douglas Coupland utilise « génération X » pour désigner la génération née entre la fin des années 1950 et les années 1960. Ce groupe est représenté dans le roman par Claire, Andy et Dag, un trio résigné devant son futur peu reluisant, marqué par une richesse matérielle diminuée par rapport aux précédentes générations. Le roman est un succès commercial immédiat et Douglas Coupland devient, un peu malgré lui, un porte-parole de sa génération. Le terme « génération X » est adopté par les médias, même s’il sert souvent à désigner des gens plus jeunes que les protagonistes du roman de Douglas Coupland.

Dans son second roman, Shampoo Planet (1992), Douglas Coupland se tourne vers les « Global Teens », génération élevée à grand renfort d’ordinateurs et de vidéoclips. Il renoue toutefois rapidement avec la génération X dans son troisième roman, Life after God (1994), recueil de nouvelles à propos de jeunes adultes sans foi ni espoir, illustré par l’auteur lui-même. Le roman Microserfs (1995) suit un groupe de jeunes programmeurs informatiques mécontents du rôle qu’ils jouent dans la culture des multinationales. Les critiques de Douglas Coupland sont partagées : alors que certains encensent la finesse de son utilisation du vernaculaire d’aujourd’hui, d’autres critiquent un certain papillonnage dans ses romans et le caractère caricatural de ses personnages.

Certains de ses romans suivants, dont Girlfriend in a Coma (1998), Miss Wyoming (2000), All Families Are Psychotic (2001) et Eleanor Rigby (2005), s’attardent plus longuement aux personnages, qui sont souvent en quête d’identité, d’humanité ou de relations. L’auteur, toutefois, continue de satiriser le mode de vie superficiel, frénétique et surconsommateur de ses contemporains nord-américains. Le solennel et plus ciblé Hey Nostradamus (2003), qui explore les conséquences à long terme d’un massacre dans une école secondaire, met en scène plusieurs narrateurs : une victime du massacre, un survivant et ses proches. Au fil du temps, Douglas Coupland adapte son écriture et commence à tirer parti des différents médias dont il traite si souvent dans ses romans. Ainsi, JPod (2006), qui revisite et met à jour le monde du développement technologique des grandes entreprises vu dans Microserfs, est écrit dans un format blogue : le texte apparaît comme il le ferait sur la toile. L’histoire « Everything’s Gone Green », quant à elle, est écrite spécifiquement en vue d’être adaptée au cinéma sous le même nom, et The Gum Thief (2007) comprend un roman dans un roman, ce qui accentue la distance entre la narration traditionnelle et le monde fragmenté et multimédia dans lequel vivent ses personnages, des employés de Bureau en gros. Generation A (2009), qui par son style et son titre rappelle le premier roman de Douglas Coupland, amène une réflexion sur l’importance du récit et sur le besoin de trouver une connexion dans un monde numérique et souvent aliénant. Les plus récents romans de Douglas Coupland sont Player One (2010), sélectionné pour le prix Giller, et Worst. Person. Ever. (2013).

Œuvres de non-fiction

Douglas Coupland se distingue aussi par sa plume non romanesque. Ainsi, Polaroids from the Dead (1996) mélange des essais et des histoires fictives sur l’obsession de la société pour la mort des riches et célèbres, alors que Lara’s Book: Lara Croft and the Tomb Raider Phenomenon est une étude sur la culture populaire publiée en 1998. City of Glass (2000), pour sa part, présente la ville de résidence de Douglas Coupland, Vancouver, à travers des instantanés photographiques et verbaux intimes. Souvenir of Canada (2002) et Souvenir of Canada 2 (2004), quant à eux, juxtaposent des images de parfaits clichés canadiens (pistes de curling, grosses bouteilles de bière et bernaches) à des commentaires incisifs et des réflexions personnelles de Douglas Coupland sur une foule de sujets canadiens. En 2005 paraît aussi Souvenir of Canada, une adaptation des deux œuvres sous forme de documentaire. Douglas Coupland, parce qu’il traite depuis longtemps des relations entre technologie et culture populaire, est un choix tout naturel quand vient le temps d’assigner un auteur pour la biographie de Marshall McLuhan. Le livre qui en résulte est publié en 2010 et devient finaliste pour le Hubert Evans Non-Fiction Prize en 2011. Aussi en 2010, on l’invite à présenter les conférences Massey; sa série défie les limites du format, parce qu’elle est une suite d’adaptations d’extraits de son roman Player One: What Is to Become of Us (2010), qui se déroule dans le salon d’un aéroport de Toronto durant une catastrophe à l’échelle planétaire.

Art visuel

En plus d’être un auteur reconnu, Douglas Coupland est un artiste visuel ayant été exposé de part et d’autre de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Son intérêt de faire éclater les frontières entre les médias, tout comme entre la fiction et la non-fiction, est manifeste dans School Spirit (2002). Collaboration avec l’artiste français Pierre Huyghe, l’œuvre allie un collage de photos et d’extraits de véritables albums de finissants d’écoles secondaires à l’histoire fictive d’un étudiant dont le fantôme continue à hanter les couloirs de son école. Terry (2005) réunit l’émouvante biographie que Douglas Coupland a faite de Terry Fox et des photos et souvenirs du coureur et de sa famille. D’ailleurs, un monument commémoratif en l’honneur de Terry Fox est conçu par l’artiste et inauguré à Vancouver en 2011. Douglas Coupland est également le concepteur d’un monument rappelant la guerre de 1812 (2008), d’un parc dans le centre-ville de Toronto appelé Canoe Landing et incorporant plusieurs de ses sculptures (le tout en collaboration avec la firme d’architecture Phillips Farevaag Smallenberg) et un monument national érigé en l’honneur des pompiers à Ottawa en 2012. En mai 2014, la première rétrospective majeure de ses œuvres visuelles, Douglas Coupland: everywhere is anywhere is anything is everything, ouvre ses portes à la Vancouver Art Gallery, pour ensuite être exposée au Museum of Contemporary Canadian Art et au Musée royal de l’Ontario à Toronto.

Autres activités

L’ampleur des talents de Douglas Coupland est remarquable : au long de sa carrière, il explore aussi le cinéma, la télévision et la mode. En 2006, on présente le film Everything’s Gone Green, une comédie réalisée par Paul Fox d’après le (tout premier) scénario de Douglas Coupland. Le film remporte d’ailleurs le prix du meilleur film canadien au Festival international du film de Vancouver en 2006. JPod devient en janvier 2008 une série télévisée de 13 épisodes, présentée sur les ondes de la CBC. La pièce September 10 2001, quant à elle, foule les planches au Royaume-Uni dans le cadre du Stratford New Work Festival. En 2010, Douglas Coupland collabore avec Roots Canada et crée une collection de vêtements d’été et d’accessoires en cuir et autres matériaux.

Prix

Douglas Coupland est très reconnu au Canada et dans le monde pour ses commentaires sur la littérature, l’art et la culture populaire, et ses œuvres ont été traduites en plus de 35 langues. En plus d’avoir été mis en nomination pour le prix ScotiaBank Giller (2006; 2010) et le prix Rogers Writers' Trust Fiction (2009), l’artiste a reçu des doctorats honorifiques de l’Emily Carr University of Art and Design (2001), de l’Université Simon Fraser (2007) et de l’Université de la Colombie-Britannique (2010). Il est aussi membre de l’Académie royale des arts du Canada. En 2013, il est fait officier de l’Ordre du Canada.

Les oeuvres sélectionnées de
Douglas Coupland