Diane Dufresne, O.Q., C.M., chanteuse, actrice, écrivaine, peintre (née le 30 septembre 1944, à Montréal au Québec). La première rockeuse du monde francophone, Diane Dufresne est une chanteuse populaire dont le comportement dramatique et le style vocal distinct et provocant ont été étroitement identifiés au Québec. Souvent comparée à Édith Piaf pour ses performances sensibles et puissantes, Diane Dufresne a été l’une des interprètes les plus populaires en France pendant les années 1980. Elle est surnommée « la diva » et « la Dufresne », et ses performances au Québec sont synonymes de guichets fermés. Elle a reçu le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, plusieurs prix Félix, et a été intronisée au Panthéon de la musique canadienne. Elle est membre de l’Ordre du Canada, ainsi que Chevalière de l’Ordre national du Québec, de l’ordre des Arts et des Lettres, et de la Légion d’honneur en France.
Jeunesse et carrière
Adolescente, Diane Dufresne commence à chanter à Montréal, et elle suit des cours de chant avec Simone Quesnel en 1957. De 1965 à 1967, elle étudie la voix avec Jean Lumière et l’art dramatique avec Françoise Rosay, à Paris. De plus, elle chante dans des boîtes à chanson comme l’Écluse, l’Échelle de Jacob, et le Caveau de la Bolée. De retour à Montréal, elle joue dans la revue Les girls (1969) de Clémence Desrochers, et elle commence à collaborer avec le compositeur François Cousineau et le parolier Luc Plamondon, qui écrit éventuellement plusieurs de ses chansons les plus populaires.
Points saillants de sa carrière
Diane Dufresne chante en studio (pour des refrains publicitaires, etc.) et elle produit ensuite son premier album en 1972. La chanson J’ai rencontré l’homme de ma vie (1972) est un énorme succès (60 000 exemplaires vendus au Québec, 125 000 en France). Ensuite, elle fait l’ouverture du concert du chanteur français Julien Clerc à l’Olympia de Paris en 1973, et reçoit un accueil mitigé. Juan Rodrigues, du Montréal Star, écrit : « Son joual est plus grossier encore que celui de Robert Charlebois… ses costumes sont légendaires, et son style vocal est plus hystérique que tout ce que la France n’a jamais vu. »
Diane Dufresne passe à l’avant-scène des artistes populaires au Québec vers le milieu des années 1970, avec ses albums Sur la même longueur d’ondes, Mon premier show (1975, enregistré à la Place des Arts), et Maman si tu m’voyais… tu s’rais fière de ta fille! (1977), ainsi qu’avec la chanson à succès « Chanson pour Elvis » (1975), et avec des spectacles tels que Comme un film de Fellini (1978) sur la scène de Montréal. En France, elle reçoit le prix Jeune chanson de la French Music Exchange Association et elle se produit à l’Élysée Montmartre à Paris en 1977. Elle retourne à l’Olympia le 14 mars 1978 et connaît un grand succès; ses concerts à cet endroit donnent lieu à deux albums en direct. Elle apparaît également dans plusieurs émissions spéciales télévisées françaises en 1978 et en 1979. À Paris, en 1979, elle interprète le rôle de Stella Spotlight aux côtés de plusieurs artistes populaires québécois et français dans l’opéra rock Starmania de Luc Plamondon et de Michel Berger. La chanson « Les adieux d’un sex-symbol », de l’album Starmania (Kébec-Frog KF 8001-2), est un succès en France en 1979. Parmi les autres grands succès de Diane Dufresne, on compte « Rock pour un gars d’bicyc », « Tu m’fais flipper », « La chanteuse straight », « Le parc Belmont », « J’ai douze ans », « Pars pas sans m’dire bye bye » et « Turbulences ».
Pendant les années 1980, Diane Dufresne devient l’une des artistes les plus populaires en France, où elle apparaît dans le récit musical de Philippe Chatel Émilie Jolie. L’album rock Dioxine de carbone, que Luc Plamondon compose pour elle, reçoit un accueil mitigé lors de sa première au Cirque d’hiver de Paris, en 1984. Par la suite, le duo cesse sa collaboration. Également en 1984, Diane Dufresne présente le spectacle célèbre Magie Rose devant un auditoire de 55 000 personnes au stade olympique, à Montréal. En 1986, elle fait la mise en scène de Top Secret au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal, où elle présente « Addio del Passato » de La Traviata de Giuseppe Verdi. En 1987, Top Secret lui vaut le prix Félix pour le meilleur spectacle pop de l’année. L’année suivante, elle présente Symphonique n’Roll au Colisée de Québec avec l’Orchestre symphonique du Québec, au Festival d’été de Lanaudière (aujourd’hui, le Festival international de Lanaudière), ainsi qu’au Japon et à Paris. En 1990, elle participe aux fêtes de la Saint-Jean-Baptiste sur les plaines d’Abraham à Québec, et sur l’île Sainte-Hélène à Montréal.
Au début des années 1990, Diane Dufresne commence à écrire et à enregistrer ses propres chansons, se détournant du rock au profit d’un son plus modéré. Ses spectacles deviennent plus réservés, voire doux. En 1998, son spectacle Réservé remporte deux prix Félix. Lors d’une présentation avec l’Orchestre métropolitain du Grand Montréal en 2004, dirigé par Yannick Nézet-Séguin, elle explore les chansons de Kurt Weill, et l’enregistrement de ce spectacle remporte un prix Félix. En 2006, elle chante aux côtés de k.d. lang, Deborah Cox, et le Cirque du Soleil lors des cérémonies d’ouverture des premiers Outgames mondiaux, au stade olympique de Montréal.
Également peintre et actrice, Diane Dufresne expose ses tableaux au Québec, aux États-Unis, et en Europe. Elle joue dans des films comme Une jeune fille à la fenêtre (2001) de Francis Leclerc. Elle fait des illustrations pour le livre de Bruno Rock, Cent plus belles chansons du Québec (2009), et elle continue à effectuer des tournées et des visites dans les festivals au Canada et en France.
Distinctions et legs
L’écrivain Jacques Godbout affirme qu’en France, Diane Dufresne est devenue « l’image du Québec moderne : turbulente et délinquante ». Elle reçoit le prix Félix Hommage au gala de l’ADISQ en 2006, elle est nommée Chevalière de l’Ordre national du Québec (2002), ainsi que de l’Ordre des Arts et des Lettres (2001), et de la Légion d’honneur (2008) en France. Elle est nommée membre de l’Ordre du Canada en 2015, et elle est intronisée au Panthéon de la musique canadienne en 2023.
Une version de cet article a d’abord été publiée dans L’Encyclopédie de la musique au Canada.
Prix
- Spectacle de musique pop de l’année (Top Secret), prix Félix (1987)
- Scénariste de l’année (Réservé), prix Félix (1998)
- Chevalière, Ordre des Arts et des Lettres, gouvernement de France (2001)
- Chevalière, Ordre de la Pléiade, Assemblée internationale des pays francophones (2001)
- Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle (2001)
- Chevalière, Ordre national du Québec (2002)
- Prix Félix de l’album de l’année, Orchestre classique et grand ensemble (Diane Dufresne, Kurt Weill, Yannick Nézet-Séguin, Orchestre Métropolitain du Grand Montréal) (2005)
- Prix Félix Hommage, ADISQ (2006)
- Chevalière de la Légion d’honneur, gouvernement de la France (2008)
- Membre, Ordre du Canada (2015)
- Intronisée, Panthéon de la musique canadienne (2023)