Danse
La danse est un comportement humain caractérisé par le mouvement rythmé du corps. Elle est souvent, quoique pas toujours, accompagnée par de la musique ou du tambour. On danse partout : au théâtre, au cinéma, dans les bars et dans les salles paroissiales, chez soi, aussi (voir DANSE RÉCRÉATIVE). La danse comporte un éventail complet de motivations et de manifestations physiques.
Les gens dansent depuis le début de l'histoire recensée. Certains considèrent la danse comme une réaction instinctive de l'humain aux rythmes de la nature, depuis l'alternance du jour et de la nuit jusqu'au battement ininterrompu du coeur humain. Elle découle de la même impulsion qui a donné naissance à la musique.
Au fil des millénaires, les gens dansent pour différentes raisons : rituels de dévotion religieuse, célébration d'un événement important, distraction sociale, rituel de l'accouplement, divertissement, forme d'exercice, thérapie physique ou psychologique, expression de quelque chose qui ne peut être exprimé verbalement.
Les gens dansent seuls ou en groupe. Ils dansent pour le plaisir de danser et, parfois, spontanément, en réaction à une vive émotion. Il arrive qu'ils apprennent à danser (voir DANSE, ENSEIGNEMENT DE LA). Il arrive aussi qu'ils dansent sans but précis, d'où l'expression « **danser de joie** ». Danser n'est jamais un acte fortuit.
Les gens dansent aussi depuis longtemps (voir DANSE, HISTOIRE DE LA). À l'origine, une personne ou un groupe dansait pendant que d'autres les regardaient. Les danses de la pluie des peuplades primitives pouvaient être réservées à un groupe particulier et présentées à l'ensemble de la communauté. Dans les rituels religieux, la danse était souvent réservée à des privilégiés.
Jadis, les jeunes filles devaient danser pour plaire à leur maître. Lors des représentations dramatiques d'autrefois, pendant que les danseurs s'exécutaient, l'auditoire devait rester assis et réagir par son esprit et son imagination à la vision d'autres corps en mouvement.
Nombre de ces particularités ont survécu. De nos jours, dans les clubs de danse « exotique » du monde, des femmes dansent toujours pour le plaisir de leurs « maîtres » payeurs, quoique, vu les progrès de la démocratie et du féminisme, ce sont parfois les hommes qui dansent pour plaire aux femmes.
D'autres types de danses ont évolué au cours des années. Les danses exécutées jadis dans des temples sont devenues un divertissement de théâtre, séparées de leur objectif religieux premier. Les danses nationales qui aidaient à forger un lien et une identité dans une ethnie particulière le font encore, mais constituent aussi un divertissement théâtral « folklorique » pour les autres communautés. Parfois, ce qui était au départ de la DANSE FOLKLORIQUE ou sociale n'est plus que du divertissement.
De nos jours, toutefois, certaines danses sont exclusivement théâtrales, même si leurs origines peuvent être sociales et religieuses. Par exemple, ce qu'on appelle maintenant la danse indienne classique est une danse très stylisée qui a toujours nécessité beaucoup d'adresse, mais dont les ancêtres sont les danses religieuses de l'Inde ancienne. Ce qu'on appelle aujourd'hui le BALLET est également une danse très stylisée, à l'origine un divertissement dans les cours de l'Europe de la Renaissance. Les maîtres de ballet d'aujourd'hui intègrent souvent des mouvements empruntés à d'autres types de danses.
Au début du XXe siècle, les précurseurs nord-américains de ce qui deviendra la DANSE MODERNE croient redonner à la danse une pureté qu'on trouvait dans les communautés de la Grèce antique ou d'Asie. Les différentes troupes de l'Europe de l'Est qui offrent aujourd'hui un divertissement spectaculaire à un auditoire souvent composé de gens de nationalités différentes, ont peaufiné des pas qui proviennent peut-être de communautés villageoises de Hongrie, de Pologne, de Géorgie ou d'Ukraine (voir UKRAINIAN SHUMKA DANCERS, par exemple).
La danse théâtrale n'est pas nécessairement exécutée seule. Elle est souvent combinée au mime, qui est constitué de gestes imitant le comportement humain, ou à la musique, le chant et l'action dramatique dans le but d'aider la narration et d'animer une histoire complexe. De nos jours, la danse est intégrée dans les oeuvres animées d'art visuel conceptuel. Tout en offrant la possibilité d'enregistrer et de diffuser les types conventionnels de danse théâtrale, la danse sur film et sur vidéo (voir DANSE ET MÉDIAS) peut aussi servir à créer des formes originales, ce qui serait impossible avec la danse « en direct ».
La danse théâtrale elle-même emprunte de plus en plus à d'autres formes artistiques (art visuel, musique, cinéma, holographie, infographie et verbe) afin de créer des formes d'expression complexes et uniques.
Au Canada, en raison de l'héritage multiculturel, on trouve une variété plus grande et plus riche de ces types de danses que dans les autres pays. Menaka THAKKAR combine les notions de danse qu'elle a apprises en Inde avec celles de DANSE MODERNE qu'elle a apprises au Canada. En tant qu'immigrant haïtien, Eddy TOUSSAINT utilise autant le jazz que le ballet classique pour créer des oeuvres inspirées du folklore québécois. Lorsque l'Anglaise Celia FRANCA a fondé le BALLET NATIONAL DU CANADA, elle a décidé d'offrir des cours de ballet classique dans la plus pure tradition européenne. Une compagnie de création plus récente, les BALLETS DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE, tente de repousser les limites traditionnelles de l'expression du ballet classique. Au Canada, des danseurs de descendance africaine ou antillaise retournent dans leur pays pour redécouvrir et préserver les danses de leur propre culture. Certaines personnes, qu'elles soient de descendance espagnole ou non, dansent le flamenco espagnol traditionnel. Des danseurs de différentes ethnies exécutent des danses classiques indiennes ou de Bali. Des danseurs à claquettes exécutent une danse très rythmée qui s'inspire de la danse de caractère classique, mais dont les changements de rythme sont ceux de la culture afro-américaine. Certains peuples autochtones exécutent toujours leurs danses traditionnelles ou intègrent aux formes théâtrales des autres cultures leur façon de danser. Des formes théâtrales auparavant distinctes (ballet, danse moderne ou « **ethnique** ») ont échangé et combiné des éléments des mouvements pour créer de nouveaux types de danse hybride ou comportant un mélange de genres.
S'étant considérablement enrichie par le partage des cultures et l'assouplissement de traditions culturelles et esthétiques autrefois strictes, la danse a donc gagné en fluidité et en diversité. Par contre, il est devenu encore plus difficile de catégoriser la danse qu'il y a 50 ans. Bien que commodes, les définitions sont, par conséquent, aussi artificiellement restreintes.
La danse, en particulier la danse théâtrale, c'est aussi l'histoire des individus (professeurs de danse, artistes, chorégraphes, metteurs en scène) qui ont aidé à répandre et à développer cette forme d'art. C'est l'histoire des institutions qui ont créé un contexte ou une infrastructure nourrissant la créativité en danse.
Bien que ses formes et ses objectifs soient devenus méconnaissables, la danse demeure une partie essentielle et intégrante de la vie humaine, comme elle l'a toujours été.