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Cycles économiques au Canada

On appelle « cycle économique » les hauts et les bas de l’économie au fil du temps. Un cycle économique répète quatre phases de façon consécutive — l’expansion, le sommet, la contraction et le creux — pour former ce que l’on appelle parfois un « cycle de surchauffe et de récession ». Le plus souvent un indice des changements du produit intérieur brut (PIB) d’un pays, le cycle économique est un outil qui permet aux investisseurs et gestionnaires d’entreprise d’analyser la performance de l’économie et de prendre des décisions de dépense et d’investissement éclairées. Bien qu’il ne soit pas possible de prédire un cycle économique, le fait d’être capable de prévoir l’arrivée d’une phase de contraction ou d’expansion ou encore d’estimer le moment des points charniers de l’économie est très important pour les consommateurs et les entreprises. Le motif ondulé du cycle économique peut être mesuré d’un sommet à l’autre ou d’un creux à l’autre en fonction de sa longueur, sur une période variant de quelques mois à plusieurs années. En moyenne, un cycle économique dure un peu plus de 7 ans, bien que rien ne l’empêche de s’étendre sur une période plus longue.
Phases du cycle économique

Mesurer un cycle économique

La mesure la plus couramment utilisée pour analyser un cycle économique est l’évolution du produit intérieur brut d’un pays dans le temps. Le PIB désigne la valeur totale des biens et services produits dans l’économie sur une période donnée. Si l’on mesure la valeur du PIB à la fin de chaque mois, trimestre ou année, et que l’on place ces valeurs ou ce taux de variation dans un graphique, on obtient un portrait du cycle économique.

Le taux d'emploi et la production industrielle (et leurs taux de variation) sont d’autres mesures économiques pouvant être utilisées, bien que ce soit moins souvent le cas.

Le cycle économique, lorsqu’il est mesuré et mis en graphique de façon diachronique, a tendance à suivre un motif ondulé répétitif, selon les hausses et les baisses de la croissance économique. Lorsque l’économie croît et que le PIB augmente, la production des biens et services grandit également. Il s’agit de la phase d’expansion du cycle économique. Une économie, toutefois, ne dispose que d’un nombre limité de ressources (y compris la main-d’œuvre et les matières premières), ce qui veut dire que la demande croissante de ces ressources finit par faire augmenter leur prix. Plus le coût des ressources monte, plus la production des biens et services qui utilisent ces ressources coûte cher, ce qui pousse les consommateurs à diminuer leurs dépenses. Cela entraîne une baisse de la demande en biens et services qui, elle, mène à une décroissance de la production, de la demande de ressources, et, éventuellement, des prix. À mesure que les prix baissent, le PIB fait de même. C’est ce qu’on appelle la phase de contraction du cycle économique. Le processus se répète alors, à mesure que les prix diminués font augmenter la demande.

Habituellement, l’expansion est plus longue que la contraction, parce que la croissance est la phase attendue et normale d’une économie prospère. Sur un graphique, donc la tendance à long terme est une ligne qui suit une pente ascendante.

Le paroxysme d’un cycle se nomme « sommet ». Il s’agit d’un point du cycle où la valeur du PIB est à son plus haut à court terme. À mesure que la valeur du PIB redescend, le PIB atteint son creux, qui est le point le plus bas avant une nouvelle phase de croissance. La période de temps qui sépare un sommet et le suivant, ou un creux et le suivant, représente un cycle économique complet.

Phases du cycle économique

Comme le démontre le graphique ci-dessus, l’expansion, dans le cycle économique, est suivie d’un sommet, qui annonce une période de contraction menant à un creux. Au fil du temps, le cycle économique répète ces quatre phases, une répétition appelée «  cycle de surchauffe et de récession ».

Bien qu’on ne puisse pas prédire les cycles économiques, le fait d’arriver à prédire l’arrivée d’une phase de contraction ou d’expansion ou de savoir reconnaître les moments clés de l’économie est très important pour les consommateurs et les entreprises. Cette spéculation, en effet, guide leurs décisions, notamment en ce qui a trait à l’épargne et à la dépense, aux secteurs de l’économie à privilégier pour leurs investissements, et aux montants à dépenser en équipement et en embauche.

Selon la plupart des économistes, il y a récession lorsque le PIB diminue pendant au moins deux trimestres consécutifs (6 mois). Une période très prolongée de décroissance du PIB, que l’on peut appeler « dépression », peut avoir des répercussions très graves sur l’économie (voir Crise des années 1930).

Le motif ondulé du cycle économique peut être mesuré d’un sommet à l’autre ou d’un creux à l’autre en fonction de sa longueur, sur une période variant de quelques mois à plusieurs années. En moyenne, un cycle économique dure un peu plus de 7 ans, bien que rien ne l’empêche de s’étendre sur une période plus longue.

Cycles économiques au Canada

Le tableau ci-dessous illustre les cycles économiques du Canada depuis 1871, en fonction des changements au PIB. Comme on peut le voir, la croissance de l’économie est représentée par une ligne brisée alternant entre des périodes d’expansion et de contraction. La contraction la plus marquée, que l’on associe à la Crise des années 1930, commence à la fin de 1929 et est suivie d’une importante phrase d’expansion coïncidant avec les dépenses liées à la Deuxième Guerre mondiale, dans les années 1940. La plus récente contraction est celle de la crise financière de 2008, suivie à la fin 2009 par une expansion économique.

Il est intéressant de noter que l’amplitude des expansions et des contractions a beaucoup diminué avec le temps, grâce à des interventions sur le cycle économique avec des politiques budgétaires et monétaires gouvernementales. En effet, après la Deuxième Guerre mondiale, une foule d’organisations économiques internationales sont formées (par exemple, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale) et les nations du monde se mettent à coordonner plus étroitement leurs relations financières et commerciales.

Le graphique suivant dresse un portrait des cycles économiques au Canada entre 1982 et 2017 (selon les plus récentes données de Statistique Canada) en mesurant les variations de son PIB. Les périodes de croissance sont suivies de phases de déclin et de plusieurs sommets et creux.

Facteurs influant le cycle économique

Il existe de nombreux facteurs qui déterminent la longueur d’un cycle économique. Certains sont internes, alors que d’autres sont externes. Les facteurs internes comprennent le montant des investissements faits par les entreprises, les dépenses des particuliers, le taux d’inflation ou de déflation (la hausse ou la baisse générale des prix) au fil du temps, le niveau salarial, le taux de chômage, la disponibilité des matières premières et le taux d’innovation dans l’économie. Les facteurs externes incluent la demande en biens et services de la part des autres pays (exportations), la demande en biens et services provenant d’autres pays (importations), la phase du cycle économique des autres nations et toute crise pouvant affecter les facteurs précédents, comme une guerre, un désastre naturel ou une catastrophe météorologique.

Rôle du gouvernement dans les cycles économiques

Le gouvernement fédéral mesure la valeur de son PIB au fil du temps, publie les résultats de ses mesures et définit les dates officielles du cycle économique, y compris celles des sommets et des creux. Au Canada, ces activités sont assurées par Statistique Canada, bien que des firmes privées comme l’Institut C.D. Howe surveillent elles aussi les cycles économiques. Le Canada enregistre la valeur de son PIB de façon annuelle depuis 1926, de façon trimestrielle depuis 1947, et de façon mensuelle depuis 1961.

Une économie à faible fluctuation est considérée comme préférable, parce que cela permet aux particuliers et aux entreprises de mieux gérer leurs dépenses et leurs investissements. Afin d’arriver à un cycle à plus faible fluctuation, le gouvernement peut tenter de gérer la longueur et la valeur des sommets et des creux du cycle économique. Pour ce faire, il peut agir sur sa politique budgétaire, c’est-à-dire augmenter ou diminuer ses dépenses et ses investissements dans les infrastructures afin de faire croître ou décroître le PIB avec le temps. Il peut également encourager un changement dans les taux d’intérêt au pays par le biais de la Banque du Canada (sa banque centrale), de façon à stimuler les dépenses et les investissements des entreprises et des particuliers. Il s’agit d’une stratégie que l’on appelle politique monétaire (voir Activité bancaire au Canada). Généralement, un gouvernement mise sur une combinaison des politiques budgétaire et monétaire pour gérer les cycles économiques au fil du temps.

Un des risques liés à la mesure du cycle économique est l’exubérance irrationnelle, qui a lieu lorsque les acheteurs sont à ce point convaincus que les prix continueront de monter qu’ils ignorent complètement la valeur réelle des actifs et continuent d’en faire augmenter le prix. Cette activité fait gonfler artificiellement le sommet du cycle économique, ce qui crée une bulle d’actifs. Lorsque les acheteurs réalisent que le prix des actifs ne reflète pas leur valeur réelle, ils arrêtent d’acheter, ce qui mène à l’éclatement de la bulle et à la chute dramatique des prix. Afin d’éviter de telles situations d’exubérance irrationnelle (qui ont eu lieu dans les marchés boursier, pétrolier et immobilier, entre autres), le gouvernement tente de gérer le cycle économique.

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