Les communautés religieuses chrétiennes sont des personnes qui ont choisi de consacrer leur vie à l’œuvre de leur Église. Les premières communautés religieuses chrétiennes dans ce que l’on appelle aujourd’hui le Canada se sont fondées en Nouvelle-France. Dans l’enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, 22 102 745 Canadiens se sont identifiés comme chrétiens. La majorité de ce nombre, soit 12 810 705 personnes, s’identifie comme catholique
Histoire des communautés catholiques au Canada
Les communautés religieuses de l’Église catholique sont des sociétés d’hommes ou de femmes qui, avec l’approbation de l’autorité ecclésiastique, vivent en commun pour l’amour de Dieu après avoir prononcé des promesses ou des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, conformément au charisme particulier de leur fondateur et à l’expression qu’en donnent les documents constitutifs. Selon leur situation de vie, les communautés sont cléricales, si leurs membres sont prêtres ou aspirants au sacerdoce, ou laïques ; ces dernières peuvent être masculines ou féminines. (Voir Catholicisme au Canada.)
Selon la rigueur de leurs vœux, les communautés se divisent en quatre catégories. Les ordres à vœux solennels sont généralement fondés avant le 18e siècle, et leurs membres peuvent être des moines, des religieuses, des chanoines réguliers, des chanoinesses, des religieux mendiants ou des clercs réguliers. La catégorie des congrégations à vœux simples comprend la plupart des communautés masculines ou féminines modernes. Dans les instituts séculiers, qui sont une innovation du 20e siècle, les membres prononcent généralement des promesses ou des vœux privés sans vivre en communauté. Les sociétés de vie cénobitique, en général, sont des groupes de prêtres qui travaillent à une œuvre commune sans prononcer de vœux particuliers.
Selon leurs objectifs, ces communautés peuvent être actives, s’adonnant à diverses œuvres de charité, ou contemplatives, consacrées avant tout à la prière. Selon leurs rapports avec l’autorité ecclésiastique, celles qui sont approuvées par le Saint-Siège relèvent du droit pontifical ; celles qui n’ont été approuvées que par leur évêque, du droit diocésain. Au Canada, on trouve tous ces genres de communautés religieuses.
Selon leurs objectifs, ces communautés peuvent être actives, s’adonnant à diverses œuvres de charité, ou contemplatives, consacrées avant tout à la prière. Selon leurs rapports avec l’autorité ecclésiastique, celles qui sont approuvées par le Saint-Siège relèvent du droit pontifical ; celles qui n’ont été approuvées que par leur évêque, du droit diocésain. Au Canada, on trouve tous ces genres de communautés religieuses.
Les premières communautés religieuses chrétiennes dans ce que l’on appelle aujourd’hui le Canada se sont fondées en Nouvelle-France. On croit que deux prêtres bénédictins français auraient accompagné Jacques Cartier lors de son deuxième voyage (1535-1536). Les récollets, à l’invitation de Samuel de Champlain, fondent des missions chez les autochtones en 1615 ; les jésuites se joignent à eux en 1625. Cependant, en 1629, les frères Kirke s’emparent de la colonie : ces deux communautés sont donc forcées de partir. En 1633, lorsque la colonie est rendue à la France, seuls les jésuites sont autorisés à reprendre leur travail.
L’œuvre missionnaire des jésuites auprès des Hurons, relatée dans les relations des Jésuites et dont le fait saillant est le martyre des jésuites dans les années 1640, est certainement l’épisode religieux le plus connu de la colonie. (Voir Jean de Brébeuf ; Ste-Marie-des-Hurons.) En 1657, les Sulpiciens, communauté de prêtres fondée en 1642 en vue de la formation du clergé diocésain, arrivent à Montréal.
À cette date, des communautés de religieuses sont déjà installées. En 1639, deux ordres de religieuses cloîtrées débarquent à Québec : les Augustines de la Miséricorde de Jésus et les Ursulines. Les premières viennent d’une communauté de religieuses hospitalières de Dieppe, qui vient d’adopter la règle de Saint-Augustin et la vie de chanoinesses régulières cloîtrées. Elles fondent le premier hôpital, appelé Hôtel-Dieu. Arrivées par le même navire, les ursulines, dirigées par Marie de l’Incarnation, ouvrent une école pour jeunes filles françaises et autochtones.
En 1636, en France, Jérôme le Royer de La Dauversière fonde les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph dans le but exprès de fonder, dans la colonie, un hôpital qu’il projette d’établir à Montréal, mais ce n’est qu’en 1659 que cette congrégation arrive enfin pour poursuivre l’œuvre entreprise par Jeanne Mance.
En 1658, Marguerite Bourgeoys, établie à Montréal depuis cinq ans, réunit les premiers membres de la Congrégation de Notre-Dame pour faire œuvre d’éducation. Dans les années 1690, les augustines fondent des établissements pour le soin des malades pauvres de Québec, et les ursulines, pour le soin des malades et pour l’éducation à Trois-Rivières.
En 1737, Marie-Marguerite d’Youville fonde une communauté qui prendra le nom de Sœurs grises pour reprendre à l’Hôpital général de Montréal l’œuvre des Frères Charon, communauté de frères fondée à cette fin en 1694, mais en voie de dissolution en 1737.
Lors de la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais (1760), il existe 3 communautés de clercs : les jésuites, les récollets (revenus en 1670) et les sulpiciens, soit 79 prêtres, et 7 communautés de femmes qui comptent en tout 204 religieuses. Les Anglais n’autorisent pas les jésuites et les récollets à recruter de nouveaux membres, mais les sulpiciens, en se présentant comme des membres du clergé diocésain, peuvent le faire. Les communautés de femmes, offrant de précieux services sociaux et moins menaçantes aux yeux des Anglais, obtiennent aussi une autorisation de recrutement. Vers 1837, on compte plus de 300 religieuses professes même si aucune nouvelle communauté n’est fondée.
Pendant ce temps, les structures de l’Église se développent, y compris, dans une certaine mesure, les ordres religieux de prêtres. Les capucins sont à l’œuvre à Halifax et dans les environs de 1785 à 1827. Un missionnaire trappiste de la Nouvelle-Écosse fonde un prieuré à Tracadie en 1815. C’est toutefois la fondation du diocèse de Montréal (1836) qui amène un changement radical.
En 1837, Mgr Lartigue, évêque de Montréal, invite les Frères des Écoles chrétiennes à y ouvrir une école et, dès 1850, on compte 107 frères du Québec et 17 de France. En 1840, lorsque Mgr Ignace Bourget succède à Mgr Lartigue, les transformations se font plus rapidement encore. Lors d’une visite en Europe en 1841, Mgr Bourget fait appel à plusieurs communautés françaises.
Les Oblats de Marie Immaculée, fondés en 1816 par Eugène de Mazenod, souhaitent établir une mission à l’extérieur de la France. Ils débarquent à Montréal en 1841 et connaissent une expansion rapide : dès 1844, on les trouve à Ottawa et à la baie James. L’année suivante, ils s’installent à la rivière Rouge pour entreprendre leur travail dans l’Ouest. Leur recrutement au Canada se fait plus lentement que celui des Frères des Écoles chrétiennes, mais entre 1841 et 1876, quelque 151 oblats français viennent au Canada.
En 1842, également réinvités par Mgr Bourget, les jésuites envoient six prêtres et trois frères convers à Montréal. Les Clercs de Saint-Viateur, fondés en 1831 par Louis Querbes, après des hésitations, envoient, en 1847, cinq prêtres qui ouvrent un collège, une école et un noviciat à Joliette. (Voir aussi Clercs de St-Viateur.) La même année, la Congrégation de Sainte-Croix, dirigée par le fondateur Basile Moreau, envoie un prêtre, sept frères et quatre sœurs. Pour cette congrégation comme pour les jésuites, ces envois s’intègrent à une importante poussée missionnaire vers les États-Unis. Ailleurs au Canada, Armand de Charbonnel, deuxième évêque de Toronto, y installe, en 1850, les Prêtres basiliens (fondés en France en 1822).
Cette implantation de nouvelles communautés masculines est certes remarquable, mais la fondation de communautés féminines l’est plus encore. En 1844, Mgr Bourgetl approuve la fondation, par Émilie Gamelin, des Sœurs de la Providence, vouées au soin des pauvres, et celle de la congrégation enseignante des Sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie par Eulalie Durocher et ses compagnes. En 1848, Mgr Bourget fait appel à Rosalie Jetté pour fonder les Sœurs de Miséricorde pour s’occuper des mères célibataires et de leurs enfants. En 1850, il approuve la fondation des Sœurs de Sainte-Anne qui, selon le désir de la fondatrice Marie-Esther Blondin, sont chargées d’enseigner dans les écoles rurales publiques.
Des progrès semblables se réalisent ailleurs. Au Canada anglais, on fait venir des États-Unis de petits groupes de religieuses qui fondent de nouvelles communautés. Ainsi, les Sœurs de la Charité s’établissent à Halifax (1849) ; les Sœurs de Saint-Joseph, à Toronto (1851) et à Hamilton (1852). En 1860, les ursulines s’installent à Chatham (diocèse de London). En 1861, les Sœurs de la Providence fondent, à Kingston, une communauté indépendante de celle de Montréal.
L’intervention accrue des gouvernements dans l’éducation, la santé et le bien-être a eu de fortes répercussions sur l’œuvre de nombreuses communautés catholiques. Au Québec, en particulier, les changements causés par la Révolution tranquille des années 1960 transfèrent bon nombre de responsabilités de l’Église à l’État. Le concile Vatican II, pour sa part, amène un profond renouvellement interne dans presque toutes les communautés, mais aussi une crise qui occasionne beaucoup d’abandons et une baisse des vocations (ou du recrutement de nouveaux membres).
Dans l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, 12 810 705 Canadiens se sont identifiés comme étant catholiques.
Aperçu des communautés anglicanes au Canada
Les communautés religieuses anglicanes mènent une vie structurée de prière, d’étude et de service communautaire tout en cherchant à faire progresser la vie spirituelle de toute l’Église. (Voir Anglicanisme au Canada.) Le rétablissement des communautés religieuses au sein de l’Église anglicane se produit pendant le « renouveau catholique » déclenché par le mouvement d’Oxford, qui démarre à la suite du sermon de John Keble sur l’apostasie nationale en 1833. Les membres des communautés prononcent les vœux perpétuels de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. La vie communautaire est fondée sur le travail, le culte et la détente. Les pratiques du culte sont la récitation quotidienne de l’office et la participation à l’eucharistie. Le travail consiste à enseigner, à soigner les malades et à effectuer du travail social. La détente comprend le repos, le divertissement, les repas, l’édification et l’exercice physique.
On compte deux ordres féminins au Canada. La seule communauté d’origine entièrement canadienne est la Sisterhood of St. John the Divine, fondée en 1844 par Hannah Grier Coome (mère Hannah), qui compte 52 membres en 1984. La Community of Sisters of the Church, fondée en Angleterre en 1870, crée une section canadienne en 1890.
Les deux communautés d’hommes qui travaillent au Canada sont la Society of St. John the Evangelist (SSJE) et l’Ordre de la Sainte Croix (OSC). La SSJE est fondée en 1866 par R.M. Benson à Cowley (Oxford, Angleterre). Elle ouvre ensuite une filiale à Cambridge (Massachusetts), de laquelle est issue la communauté canadienne d’Emsdale (Ontario) en 1927. En 1928, la Maison des Missions est transférée à Bracebridge, où elle demeure jusqu’en 1983. Le nombre de membres de l’ordre diminue alors, et ceux qui restent s’installent à Hamilton (Ontario). L’ordre cesse ses activités au Canada en 1984, mais espère y revenir. Les membres qui restent vont vivre à Cambridge (Massachusetts).
L’Ordre de la Sainte Croix, fondé aux États-Unis en 1884, ouvre un prieuré canadien à Toronto en 1973. En plus de contribuer au développement de la vie spirituelle dans l’Église, les quatre membres de l’ordre travaillent dans différentes paroisses de la région.
Dans l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, 1 631 845 Canadiens se sont identifiés comme étant anglicans.
Aperçu des communautés orthodoxes au Canada
L’orthodoxie orientale est le berceau du monachisme chrétien. À l’exemple d’Antoine d’Égypte (251-356), des centaines d’hommes et de femmes vont au désert pour chercher Dieu et aspirer à la sainteté. La sagesse de ces anachorètes (ermites) sera recueillie dans les Sentences des Pères du désert. Le moine copte Pacôme (290-346) et Basile de Césarée (330-379) institutionnalisent le monachisme cénobitique. En Palestine, Sabas (439-532) organise les laures (du grec laura), colonies d’anachorètes vivant sous l’autorité d’un abbé. L’ermitage de type scétiote, comprenant un ou deux moines dirigés par un autre plus âgé, est une innovation plus récente. Théodore le Studite (759-826) cherche à renforcer la discipline monastique et à ranimer la vie cénobitique selon l’enseignement de Basile de Césarée.
Le cœur du monachisme oriental est le mont Athos (la sainte montagne), dans le nord de la Grèce. Ce lieu connaît au 14e siècle une renaissance spirituelle suscitée par les hésychastes et Grégoire de Palamas (1296-1359). Les hésychastes recherchent la paix intérieure, souvent par la pratique d’exercices semblables au yoga et par la récitation de la « prière à Jésus » (« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aies pitié de moi, pêcheur »).
Les moines orthodoxes orientaux ne sont pas regroupés en ordres religieux. Chaque monastère suit ses propres usages et règles en s’inspirant des grands maîtres de la tradition. (Voir Église orthodoxe.)
Au Canada, l’Église orthodoxe russe hors de Russie fonde, en 1953, une communauté de femmes, le Monastery of the Protection of the Most Holy Mother of God, à Bluffton (Alberta), et deux monastères pour hommes : le Holy Dormition (1955), à Northville (Alberta), et le Holy Transfiguration (1960), à Mansonville (Québec).
Le diocèse canadien de l’Église orthodoxe d’Amérique fonde deux fraternités religieuses : la Fraternité Missionnaire de Saint-Séraphim (1991), à Montréal, et la Fraternité Missionnaire de Saint-Silouan (1995), à Johnstown (Ontario). Il fonde aussi trois monastères : le Holy Transfiguration Skete (1977), qui déménage en 1982 de Rawdon (Québec) à Fitch Bay (Québec), la St. Seraphim Skete (monastère de femmes, 1978), à Rawdon, et l’Ermitage de la Protection de la Mère de Dieu (1992), à Saint-Eusèbe de Témiscouata (Québec).
Dans l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, 550 690 Canadiens se sont identifiés comme étant orthodoxes.