Le chômage se définit par une main-d’œuvre non utilisée dans la population active. Il est mesuré par le taux de chômage et est exprimé en pourcentage de la population active totale, c’est-à-dire par le nombre de personnes âgées de 15 ans et plus qui occupent ou non un emploi. Le taux de chômage est calculé en divisant le nombre de chômeurs par le nombre de personnes au sein de la population active. Il est considéré comme un indicateur économique, une statistique économique utilisée pour interpréter ou comprendre la santé d’une économie. Il existe plusieurs types de chômage et leurs causes font souvent l’objet de débats chez les économistes. Les chômeurs ne sont pas un ensemble fixe d’individus, mais plutôt un groupe en constant changement, la plupart d’entre eux pouvant n’être au chômage que brièvement.
Emploi et chômage
Statistique Canada définit les chômeurs comme étant des personnes qui étaient disponibles pour travailler durant la semaine de référence de l’enquête (lorsque les statistiques sur la population active sont recueillies), mais qui étaient sans emploi et avait cherché du travail au cours des quatre dernières semaines précédentes, qui avaient été mises à pied temporairement en raison de la conjoncture économique et s’attendaient à retourner au travail, ou qui attendaient qu’un emploi commence dans les quatre semaines suivantes.
Les personnes employées sont définies par Statistique Canada comme étant des personnes qui ont effectué un travail pour un emploi ou une entreprise au cours de la semaine de référence de l’enquête, soit à titre d’employé ou à titre de travailleur autonome. Les personnes employées sont également celles qui ont effectué un travail familial non rémunéré, qui est défini comme « un travail non rémunéré qui contribue directement à l’exploitation d’une ferme, d’une entreprise ou d’un cabinet de professionnels appartenant à un membre apparenté du même ménage et exploité par celui-ci ». Les personnes employées ont un emploi, bien que certaines d’entre elles peuvent être temporairement absentes du travail en raison d’une maladie ou d’une incapacité, en raison d’une grève, de mauvais temps, de vacances, etc.
Une troisième catégorie comprend les personnes qui ne font pas partie de la population active et qui ne sont pas considérées comme étant des personnes employées ou n’ayant pas d’emploi. Ceci inclut les personnes qui ne sont pas en mesure de travailler ou qui ne sont pas disponibles pour travailler, ainsi que les personnes qui sont sans emploi et qui n’en recherchent pas, ou ne s’attendent pas à travailler. Par exemple, les étudiants à plein temps ne sont pas considérés comme des personnes faisant partie de la population active ni les personnes à la retraite.
Taux de chômage
Le taux de chômage mesure le chômage et est exprimé en pourcentage de la population active totale. La population active est le nombre total de personnes âgées de 15 ans et plus qui occupent un emploi ou non. Le taux de chômage est calculé en divisant le nombre de chômeurs par le nombre de personnes au sein de la population active.
Le taux de chômage est considéré comme étant un indicateur économique, une statistique économique utilisée pour comprendre ou interpréter la santé d’une économie.
Mesurer le chômage
Les statistiques officielles canadiennes sur le chômage proviennent de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, une enquête par sondage menée mensuellement auprès d’environ 56 000 ménages représentatifs dans toutes les provinces et tous les territoires, ce qui représente environ 100 000 personnes. Les réserves et les établissements des Premières Nations, les Forces armées, et les résidents d’institutions comme les prisons, les hôpitaux ou les maisons de soins infirmiers ne sont pas couverts.
Histoire du chômage au Canada
Le chômage augmente en moyenne depuis le milieu des années 1960, tant en chiffres absolus qu’en pourcentage de la population active (taux de chômage). Avant 1958, puis de 1964 à 1969, les taux de chômage varient généralement de 3 à 5 %. De 1958 à 1963 et au début des années 1970, les taux de 5 à 7 % prévalent.
Pendant la majeure partie qui suit l’année 1975, l’emploi augmente mais la population active s’accroît encore plus rapidement, de sorte que le nombre et la proportion des chômeurs augmentent également. Durant la récession du début des années 1980 (de juin 1981 à octobre 1982), le taux de chômage bondit. En août 1981, l’emploi diminue, tout comme la participation au marché du travail et la proportion de la population en âge de travailler qui occupe un emploi (les personnes de 15 ans et plus). Le taux de chômage augmente de façon continue jusqu’en décembre 1982, atteignant 13,1 %. On croit que ce taux de chômage est le plus élevé depuis la crise des années 1930, lorsqu’il a culminé à 19,3 % en juin 1933. Le taux de chômage redescend progressivement à environ 7 % à la fin des années 1980, mais il augmente à nouveau fortement au cours de la récession du début des années 1990, culminant à 12,1 % en novembre 1992.
Après la récession du début des années 1990 (de mars 1990 à avril 1992), l’emploi se rétablit lentement et par conséquent, la baisse du taux de chômage est retardée jusqu’en 1994. La forte croissance de l’emploi de 1997 à 2000 ramène le taux de chômage à 6,8 % en janvier 1999. Il augmente à nouveau légèrement au début des années 2000, avant de se remettre à baisser en septembre 2003.
Le taux tombe à 5,8 % en octobre 2007, son plus bas niveau depuis la récession de 2008–2009. Durant cette récession, le taux de chômage culmine à 8,7 % en juin 2009. Les pertes d’emploi sont absorbées en janvier 2011, lorsque le taux de chômage atteint 7,7 %. Depuis, il suit une tendance à la baisse, tombant à 5,7 % en décembre 2017, soit une moyenne annuelle de 6,4 % pour 2017.
Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé déclare que la Covid-19 est une pandémie mondiale. Afin de protéger la santé publique, les juridictions à travers tout le Canada mettent en place des mesures de déplacements, d’affaires, et de distanciation sociale. Ces mesures ont un impact sur le marché du travail canadien. En mai 2020, le taux de chômage du Canada atteint 13,7 %. On estime qu’il s’agit du taux de chômage le plus élevé enregistré depuis que des données comparables sont devenues disponibles en 1976. Le marché du travail se rétablit progressivement, et en février 2022, le taux de chômage retombe sous le niveau d’avant la Covid-19, à 5,5 %.
Chômage annuel moyen et saisonnalité
Les moyennes annuelles pour l’ensemble de la population active cachent de larges variations au cours des années, entre les régions, et au sein des différents groupes de population. Les variations régulières au cours d’une année, ou saisonnalité, surviennent après un afflux périodique de certains groupes dans la population active, comme les étudiants pendant les vacances, et les tendances saisonnières marquées au sein de certaines industries (par exemple, l’agriculture, la foresterie, la pêche, la construction et le tourisme). Ces tendances se combinent et produisent des fluctuations saisonnières constantes des niveaux de chômage et d’emploi. Les tendances saisonnières pour des régions et des groupes démographiques particuliers diffèrent considérablement. Les nombres ou les taux sont souvent désaisonnalisés pour éliminer ces fluctuations régulières et pour fournir une image plus claire des autres changements survenant d’un mois à l’autre.
Démographie
Les régions et les groupes démographiques, par exemple selon l’âge ou le sexe, diffèrent également dans leurs niveaux (leurs taux) typiques de chômage. Traditionnellement, le Québec et les provinces de l’Atlantique ont des taux plus élevés que l’Ontario et les provinces des Prairies. Les hommes ont des taux de chômage un peu élevés que les femmes au sein de la population active, une tendance existant depuis les années 1990. Les taux de chômage plus élevés chez les jeunes sont une tendance de longue date.
Dans les années 1950 et 1930, les taux de chômage chez les femmes étaient probablement inférieurs à ceux des hommes, mais ils deviennent plus élevés dans les années 1970, alors que davantage de femmes participent de manière plus constante à la population active. (Les comparaisons exactes des données détaillées d’avant et d’après 1975 sont difficiles à établir en raison des modifications importantes dans les méthodes d’enquête et dans les définitions.) Une partie de la hausse des taux de chômage globaux enregistrés dans les années 1970 pourrait être attribuable au nombre croissant de jeunes et de femmes dans la population active.
Il existe des différences semblables dans l’incidence du chômage entre les groupes classés par profession, par industrie, par état matrimonial et familial, par niveau d’éducation, et plus encore. Chacune de ces classifications peut être subdivisée davantage (tout comme les groupes d’âge et les groupes géographiques), et deux ou plusieurs d’entre elles peuvent être combinées en diverses classifications croisées.
Chômage et minorités visibles
Selon la définition de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, Statistique Canada définit les minorités visibles comme étant des « personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». Bien que le taux des minorités visibles au Canada qui participent à la population active soit plus élevé que le taux des Canadiens n’appartenant pas à une minorité visible, 9,2 % des minorités visibles sont au chômage en 2016 comparativement à 7,3 % des Canadiens n’appartenant pas à une minorité visible. Les Canadiens d’origine arabe ont un taux de chômage de 85 % plus élevé (13,5 %) et les Canadiens noirs ont un taux de 71 % plus élevé (12,5 %) que les Canadiens qui ne sont pas des minorités visibles, des écarts de chômage qui concordent avec les résultats du recensement de 2006. En 2016, les femmes étant des minorités visibles affichent le taux de chômage le plus élevé à 9,6 %. Bien que les femmes n’appartenant pas à une minorité visible ont un taux de chômage inférieur à celui des hommes qui n’appartiennent pas à une minorité visible, le taux de chômage chez les femmes des minorités visibles est plus élevé que celui des hommes des minorités visibles (8,8 %).
Causes et types de chômage
Bien que certains cas spécifiques de chômage soient attribuables à une multitude de causes, un certain progrès peut être accompli dans la classification du phénomène général selon la cause et le remède possible. Les hautes périodes du chômage peuvent être cycliques et peuvent être le résultat d’un déclin général de la production et de l’activité économique (voir Cycles économiques au Canada). Il est possible d’y remédier en prenant des mesures visant à stimuler l’économie pour la mener à un niveau de performance plus élevé, bien que de telles politiques doivent clairement être influencées par des circonstances concomitantes (voir Politique budgétaire; Politique monétaire).
Chômage frictionnel
Le chômage saisonnier est l’une des composantes du chômage frictionnel, résultant du fonctionnement normal d’une économie. D’autres éléments sont apportés par la nécessité de chercher de temps à autre des emplois appropriés, même lorsque le travail est facilement disponible. Par conséquent, même lorsque l’économie fonctionne à son plein régime, il y a toujours un niveau positif de chômage frictionnel, bien qu’il puisse y avoir des postes vacants compensatoires. Il doit en être ainsi tant que la composition détaillée de l’activité économique change, que des entreprises sont lancées ou qu’elles ferment leurs portes, que des gens changent d’emploi, entrent et sortent de la population active, qu’ils déménagent, etc. Les chômeurs ne sont pas un ensemble fixe d’individus, mais plutôt un groupe en constant changement, dont la plupart pourraient n’être sans emploi que brièvement.
Chômage structurel
Un deuxième type de chômage, plus susceptible d’être de longue durée, est le chômage structurel, qui est inhérent à la structure même de l’économie. Ce dernier est le résultat d’une discordance entre les compétences, la localisation, et d’autres caractéristiques des demandeurs d’emploi et des emplois disponibles. Parmi les autres causes du chômage structurel, on trouve les changements technologiques, l’évolution de la demande de produits, ou le déclin d’une industrie régionale, comme l’industrie textile dans les Cantons de l’Est au Québec, ou l’industrie du pétrole dans l’Ouest. Il est possible d’y remédier avec la formation et la reconversion professionnelle, avec des bourses de mobilité pour les travailleurs et les industries, ainsi qu’avec la création d’emploi dans le secteur des emplois publics ou celui des emplois subventionnés.
En plus de réduire le chômage, il est possible d’alléger son fardeau en fournissant des assurances, des prestations sociales et autres paiements de transfert, ou des programmes de travail partagé. Certains font valoir que puisque, mis à part les récessions, le chômage est principalement frictionnel et que le chômage prolongé ou répété est principalement soutenu par les revenus secondaires des familles, le fardeau peut en fait ne pas être très lourd de toute manière. Mais cette interprétation est controversée.
Assurance-emploi et salaire minimum
Il semblerait que le niveau « normal » ou moyen de chômage frictionnel ait augmenté dans les années 1960 et 1970, non seulement en raison de changements démographiques, mais également en raison de modifications dans la législation sociale. En particulier, les augmentations importantes dans la générosité de l’assurance-chômage (maintenant appelée assurance-emploi) en 1971 auraient, selon certaines critiques, provoqué une hausse du chômage. Cependant, il y a peu de consensus sur les effets de l’assurance-emploi sur le taux de chômage.
Certains économistes ont également indiqué qu’un salaire minimum plus élevé engendre plus de difficultés pour les personnes relativement peu qualifiées à obtenir à la fois du travail et une formation en cours d’emploi. Le manque de formation professionnelle en cours d’emploi peut rendre les choses particulièrement difficiles pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail, en particulier pour les jeunes. Le taux de chômage chez les jeunes a toujours été plus élevé que la moyenne et il n’est pas surprenant que les premières recherches d’emploi soient plus approfondies.