Jeunesse et famille
Charles Hamelin naît à Lévis et grandit à Sainte‑Julie, à l’est de Montréal, au Québec. Alors que son frère cadet, François Hamelin, se met au patinage de vitesse dès l’âge de cinq ans, Charles Hamelin, de deux ans son aîné, a neuf ans quand il le rejoint sur la patinoire. Leur père, Yves Hamelin, s’intéresse vivement à la nouvelle passion de ses fils et devient leur entraîneur. Sans l’intérêt de son plus jeune fils pour le patinage de vitesse, Yves Hamelin aurait probablement continué à être l’entraîneur de baseball de son autre fils, qui joue alors au deuxième but et au champ gauche. Lorsqu’il entraîne ses fils, Yves Hamelin insiste sur l’importance de la préparation, car « le voyage est plus important que la destination ».
Les frères Hamelin patinent régulièrement à l’aréna de Sainte‑Julie avant de se joindre au Club de patinage de vitesse Montréal‑International en 2000. Peu après, ils connaissent un vif succès à l’échelle nationale.
Victoires aux Championnats du monde juniors
Charles Hamelin remporte sa première médaille internationale aux Championnats du monde juniors de patinage de vitesse sur courte piste de 2002, en Corée du Sud. Le 6 janvier de cette année‑là, il fait partie de l’équipe canadienne qui remporte la médaille d’argent au relais. L’année suivante, aux Championnats du monde juniors de 2003, en Hongrie, il termine deuxième derrière le Sud‑Coréen Lee Ho‑Suk au 500 m et au 1 500 m, en plus de récolter la médaille de bronze au relais 2 000 m masculin.
Sur le circuit de la Coupe du monde
En 2004, Charles Hamelin contribue à l’obtention de la médaille d’argent par le Canada au relais 5 000 m masculin à la Coupe du monde en République tchèque. Six jours plus tard, en Italie, il remporte sa première médaille individuelle sur le circuit de la Coupe du monde alors qu’il termine troisième au 1 000 m; plus tard, il avouera plus tard qu’il s’agit de sa discipline de prédilection.
Le 5 décembre 2004, Charles Hamelin remporte sa première victoire en Coupe du monde au Saguenay‑Lac‑Saint‑Jean, au Québec. Cette victoire au 1 000 m est importante : en plus de la remporter dans sa province natale, il termine devant le patineur vedette états‑unien Apolo Anton Ohno, prouvant ainsi qu’il est une étoile montante en patinage de vitesse sur courte piste. De plus, l’équipe de relais chevronnée dont il fait partie remporte deux épreuves de la Coupe du monde, en plus des Championnats du monde à Beijing. Charles Hamelin termine la saison 2004‑2005 de la Coupe du monde en remportant le 1 000 m à Budapest et le 500 m en Slovaquie.
Première médaille olympique (2006)
Aux Jeux olympiques d’hiver de 2006 à Turin, Charles Hamelin remporte, aux côtés d’Éric Bédard, de Jonathan Guilmette, de François‑Louis Tremblay et de Mathieu Turcotte, la médaille d’argent au relais 3 000 m masculin. L’équipe canadienne termine derrière une puissante équipe de la Corée du Sud.
Deux mois après avoir remporté sa première médaille olympique, Charles Hamelin remporte sa première médaille d’or à une épreuve individuelle des Championnats du monde au 3 000 m masculin. Lors du même événement, qui se déroule au Minnesota, il aide aussi Équipe Canada à remporter la médaille d’or pour une deuxième année consécutive.
Médaille d’or au 500 m
Après s’être concentré sur les longues distances et sur le relais en 2006, Charles Hamelin remporte un franc succès sur les courtes distances au cours des années qui suivent. En 2006‑2007, il gagne des épreuves de la Coupe du monde au 500 m et au 1 000 m masculin, ainsi que les Championnats du monde au 500 m. En 2008‑2009, il remporte deux compétitions de la Coupe du monde au 500 m et une au 1 000 m. Aux Championnats du monde de 2009, à Vienne, il remporte sa deuxième médaille d’or de Championnats du monde en trois ans au 500 m. Il s’agit alors de sa troisième participation individuelle à ces championnats.
Jeux olympiques d’hiver de 2010
Avant les Jeux olympiques d’hiver de 2010, Charles Hamelin récolte des médailles d’or au 500 m lors des Coupes du monde de Séoul et de Montréal. Ces victoires lui permettent de terminer premier sur le circuit de la Coupe du monde de 2010 et font de lui le favori pour remporter la médaille d’or aux Jeux olympiques. À Vancouver, il livre la marchandise. Lors des quarts de finale du 500 m, il établit un nouveau record olympique de 40,770 secondes. En finale, François‑Louis Tremblay se joint à lui sur la ligne de départ, ce qui signifie qu’un Canadien est presque assuré d’obtenir une médaille.
La finale de la médaille d’or est controversée : il y a beaucoup de contact entre Charles Hamelin et le Sud‑Coréeen Si‑Bak Sung, tout comme entre François‑Louis Tremblay et l’États-Unien Apolo Anton Ohno. Après la course, les juges concluent que Charles Hamelin n’a pas fait chuter Si‑Bak Sung, et Apolo Anton Ohno est disqualifié pour être entré en contact avec François‑Louis Tremblay. Charles Hamelin récolte la médaille d’or, alors que François‑Louis Tremblay remporte le bronze. Peu après, les deux patineurs font partie de la troisième équipe canadienne de l’histoire olympique à remporter la médaille d’or au relais 5 000 m masculin.
Carrière de 2010 à 2014
De 2011 à 2013, Charles Hamelin remporte 13 épreuves individuelles en Coupe du monde et décroche 10 médailles aux Championnats du monde. Il devient un patineur solide et polyvalent. Il est d’ailleurs l’un des favoris dans toutes les épreuves de patinage de vitesse sur courte piste aux Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi. Lors de ces derniers Jeux, il a pour objectif de remporter une épreuve individuelle et d’aider le Canada à défendre son titre olympique obtenu lors des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. « Je veux gagner plus de médailles, je vise à m’améliorer », avoue-t-il au Toronto Star, le 29 janvier 2014.
Jeux olympiques d’hiver de 2014
La première compétition de Charles Hamelin aux Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi se déroule extrêmement bien. Le 10 février, il gagne aisément la première vague ainsi que la demi‑finale de la compétition de patinage vitesse sur courte piste du 1 500 m masculin. Lors de la finale, il dépasse l’États‑Unien John Robert Celski et le Chinois Han Tianyu de façon remarquable pour prendre la tête du peloton, à seulement six tours de l’arrivée. C’est une avance à laquelle Charles Hamelin ne renoncera pas, alors qu’il est en chemin vers sa troisième médaille d’or olympique en carrière.
Malheureusement pour l’athlète, le 1 500 m sera son unique succès à Sotchi. Considéré comme un prétendant possible pour une médaille dans chaque discipline, Charles Hamelin tombe dans la première vague du 500 m et dans les quarts de finale du 1 000 m. (Son frère François Hamelin est quant à lui tombé dans les demi‑finales du 500 m masculin.)
Championnats du monde de 2014
Les Championnats du monde de patinage de vitesse sur courte piste de 2014 sont importants pour Charles Hamelin parce qu’ils se tiennent dans sa province natale de Québec. Devant une grande foule à l’aréna Maurice‑Richard de Montréal, l’athlète gagne la médaille d’or au 1 500 m masculin et la médaille de bronze au 500 m masculin. Il se classe aussi au troisième rang derrière le Russe Victor Ahn et l’États‑Unien John Robert Celski.
Amour sur la glace
Pour Charles Hamelin, le patinage de vitesse est une affaire de famille : tout comme en 2010, son frère François Hamelin est à ses côtés au sein de l’équipe canadienne olympique de patinage de vitesse sur courte piste de 2014; son père, Yves Hamelin, aujourd’hui directeur du programme de courte piste à Patinage de vitesse Canada, y encourage ses fils.
Marianne St‑Gelais, alors la petite amie de Charles Hamelin et patineuse de vitesse, participe aussi aux Jeux olympiques de 2010 et de 2014. La relation amoureuse entre elle et Charles Hamelin fait beaucoup jaser lors des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, où la patineuse remporte la médaille d’argent au 500 m et au relais 3 000 m féminin. Le baiser qu’ils échangent après la victoire de Charles Hamelin au 500 m est largement médiatisé. En 2010, le magazine Hello! Canada inscrit le couple dans sa liste des 50 plus beaux Canadiens ou Canadiennes. Les Canadiens ont droit à une démonstration d’affection similaire lors des Jeux olympiques de 2014 à Sotchi.
Selon Charles Hamelin, « Rien ne peut m’aider davantage que d’avoir mes proches [Marianne St‑Gelais, François et Yves Hamelin] à mes côtés [à Sotchi]. On ne sait jamais ce qui va se passer aux Olympiques. C’est tellement facile d’aller leur parler. Si je suis trop euphorique, ils me calment et me poussent à me concentrer sur ce qui s’en vient. Si je suis triste et déçu, ils m’aident à faire ressortir le meilleur de moi‑même afin que je sois prêt pour ma prochaine course. » (Source : entrevue avec l’auteur, le 16 décembre 2013)
Charles Hamelin et Marianne St-Gelais annoncent leur séparation peu de temps après les Jeux olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang.
Carrière de 2014 à 2017
Membre à long terme de l’équipe nationale, Charles Hamelin continue à connaître du succès à l’international. Aux Championnats du monde de 2015, il remporte la médaille d’argent au 1 000 m et la médaille de bronze au 1 500 m. Au cours de la saison 2015‑2016, il décroche six médailles d’or à cinq Coupes du monde lors d’épreuves individuelles et se classe deuxième aux Championnats du monde, avec une médaille d’or au 1 000 m et une médaille d’argent au relais 5 000 m. Sa saison 2016‑2017 ne s’annonce pas aussi bonne, mais il renverse la vapeur et remporte deux médailles d’or en Coupe du monde et une médaille de bronze au 1 000 m des Championnats du monde de 2017. Peu de temps avant les Jeux olympiques d’hiver de 2018, Charles Hamelin gagne trois médailles d’or en Coupe du monde (une au 1 500 m et deux au relais 5 000 m) et deux médailles de bronze (au relais et au 1 500 m).
Charles Hamelin est particulièrement fier d’avoir remporté l’or au 1 500 m de la Coupe du monde de 2017 à Séoul, en Corée du Sud : « C’est une victoire très gratifiante », confie‑t‑il à CBC. « Ma performance d’aujourd’hui, le sentiment que j’ai ressenti dans l’aréna et sur la patinoire, c’était incroyable. Je pense que c’était le meilleur moment de toute ma saison. Et ça tombait pile, au dernier 1 500 m et à l’avant‑dernier jour de compétition avec les Jeux olympiques. C’était le point culminant d’une année d’entraînement physique et de plusieurs années de préparation mentale. »
Jeux olympiques et Championnats du monde de 2018
En février 2018, Charles Hamelin prend part aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang, en Corée du Sud, aux côtés de son frère François Hamelin. Il participe au 500 m, au 1 000 m et au 1 500 m, mais il est pénalisé dans les trois épreuves et n’arrive pas à se décrocher une place sur le podium. Il remporte toutefois la médaille de bronze au relais 5 000 m avec ses coéquipiers Samuel Girard, Charle Cournoyer et Pascal Dion. Avec cette cinquième médaille olympique, il partage le record de médailles olympiques gagnées par un athlète canadien masculin, ex aequo avec les patineurs de vitesse sur courte piste François‑Louis Tremblay et Marc Gagnon, et le coureur de demi-fond Phil Edwards.
En mars 2018, Charles Hamelin participe aux Championnats du monde en patinage de vitesse sur courte piste à Montréal. Il gagne les médailles d’or au 1 000 m et au 5 000 m, et d’argent au relais masculin. Il devient alors le champion du monde, soit le premier Canadien à remporter ce titre depuis Marc Gagnon en 1998.
Prix et distinctions
Patineur masculin de courte piste de l’année, Patinage de vitesse Canada (2005, 2007‑2011, 2013‑2016)
Athlète de l’année Air Canada (2013)