Dane-zaa (Castors) | l'Encyclopédie Canadienne

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Dane-zaa (Castors)

Les Dane-zaa sont un peuple de langue dénée de la région de la rivière de la Paix en Colombie-Britannique et en Alberta. Les premiers explorateurs les appelaient les « Castors » (nommés ainsi d’après un groupe de la région, les Tsattine), mais eux-mêmes se nommaient Dane-zaa (ce qui signifie « vrai peuple » dans leur langue). Selon le recensement de 2021, 1310 personnes ont déclaré être d’ascendance Castor (ou Dane-zaa), tandis que 220 personnes ont déclaré la langue dane-zaa comme étant leur langue maternelle.

Réserve de Blueberry River
Charlie Yahey avec un tambour de Rêveur, réserve de Blueberry River.
Halfway River
Réserve de Halfway River, vers 1996.
Préparation de viande séchée
Daeda (Mary Davis) préparant de la viande séchée, réserve de Doig River, 1979.
Huttes à perches faîtières
Ces huttes construites par la population subarctique sont rapidement assemblées grâce à des perches faîtières sur lesquelles on tend de l'écorce ou des peaux.

Population et territoire

Les Dane-zaa sont un peuple du territoire aujourd’hui connu comme la région de la rivière de la Paix en Colombie-Britannique et en Alberta. Ils sont voisins des Sekanis qui vivent à l’ouest; des Esclaves qui sont au nord; et des Dene Tha (appelés parfois Castors et Esclaves) à l’est. Les Cris occupent également la partie est de leur territoire depuis les temps historiques. (Voir aussi Territoire autochtone.) Selon le recensement de 2021, 1310 personnes s’identifient d’ascendance Castor (Dane-zaa).

Vie avant le contact avec les Européens

Les Dane-zaa vivent traditionnellement en petits groupes de chasseurs nomades de 25 à 30 personnes. La majeure partie de leur nourriture provient de la chasse au gros gibier; le bison dans la prairie près de la rivière de la Paix, l’orignal dans le muskeg et les forêts, le caribou près des montagnes et l’ours. Avant l’introduction des armes à feu et la possibilité de s’en procurer auprès des marchands de fourrures, les Dane-zaa chassent souvent en groupe en encerclant les animaux. (Voir aussi Traite des fourrures.) L’introduction des fusils rend les chasseurs individuels plus efficaces. Dans les 25 années qui suivent le premier contact avec les Européens, la chasse destinée à approvisionner les marchands de fourrures entraine un déclin des populations de gibier, en particulier du bison, qui disparait de la région en 1900.

Histoire coloniale

Alexander Mackenzie traverse le territoire des Dane-zaa en 1793. En 1794, la Compagnie du Nord-Ouest établit un poste de traite des fourrures près de la ville actuelle de Fort St. John. L’histoire orale des Dane-zaa fournit un récit vivant des débuts de l’histoire de la traite des fourrures.

Alors que les Européens empiètent de plus en plus sur leurs territoires des Dane-zaa, ceux-ci sont contraints de s’installer sur des parcelles de terre plus petites. (Voir aussi Réserves.) Afin d’assimiler les populations autochtones, le gouvernement canadien envoie les enfants dane-zaa dans les pensionnats indiens où on leur interdit, ainsi qu’aux autres enfants autochtones, de s’exprimer dans leurs langues et de pratiquer leurs cultures. Lancée officiellement en 2008, la Commission de vérité et réconciliation du Canada cherche à guider les Canadiens à travers la pénible découverte des faits liés au système des pensionnats indiens, ainsi qu’à jeter les bases d’une réconciliation durable partout au pays.

Culture

Avant l’arrivée des Européens, les Dane-zaa se réunissent en grands groupes sur les rives de la rivière de la Paix pour célébrer les fêtes de l’été, lors desquelles ils chantent, dansent et jouent au jeu de mains, une compétition de devinettes entre des équipes d’hommes. Les jeux dénés et les cérémonies culturelles demeurent une pratique courante dans de nombreuses communautés dane-zaa. Les Dane-zaa (surtout les enfants) participent également à la quête de vision pour acquérir le pouvoir surnaturel des animaux. De nombreux peuples autochtones participent toujours à ces quêtes aujourd’hui pour se reconnecter à leur culture.

Langue

Les Dane-zaa appellent leur langue Dane-zaa Záágéʔ, bien qu’elle apparaisse encore dans plusieurs sources sous le nom de langue beaver (qui signifie castor). Le Dane-zaa Záágéʔ est une langue athapascane (ou dénée) étroitement liée aux langues parlées par les autres Premières nations de langue athapascane, dont les Sekanis, les Kaskas, les Dene Dháh (Esclaves d’Alberta), les Tsuut’ina (Sarcee) et les Dene Sųłiné (Chipewyan).

On parle le Dane-zaa Záágéʔ dans les régions de Doig River, de Halfway River et de Prophet River en Colombie-Britannique, ainsi que dans les Premières nations de Blueberry River. Cette langue est également parlée en Alberta sur les réserves de la rivière Boyer (Rocky Lane) et de Child Lake (Eleske).

La langue des Dane-zaa est menacée : selon le recensement de 2021, seules 45 personnes en Alberta la déclarent comme leur langue maternelle. Ce chiffre est plus élevé en Colombie-Britannique (165), mais il reflète tout de même une perte importante de la langue. Les Dane-zaa s’impliquent activement dans les efforts de revitalisation de leur langue. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)

Religion et spiritualité

Avant l’arrivée des Européens, les Dane-zaa ont leurs propres systèmes de croyances religieuses et spirituelles. Les chefs religieux ou prophètes sont connus sous le nom de « Rêveurs » et ils sont actifs dans diverses affaires sociales et culturelles de la communauté, notamment en dirigeant les chasses collectives. Avec l’imposition du christianisme, les Rêveurs adoptent leur propre version de la religion qui combine les prophéties traditionnelles et les enseignements catholiques. Henri Faraud est le premier missionnaire catholique à visiter les Dane-zaa, en 1858. Les Rêveurs tentent d’aider leur peuple à comprendre et à anticiper les changements apportés par les Blancs. Bien que la plupart des Dane-zaa se soient convertis au catholicisme depuis le début des années 1800, plusieurs acceptent le protestantisme évangélique depuis. De nombreux Dane-zaa combinent également des religions organisées à leurs croyances traditionnelles.

Traités

En 1900, les Dane-zaa de Fort St. John signent le Traité n° 8, officialisant leur droit de vivre de la chasse et du piégeage. (Voir aussi Traités numérotés.) Ils considèrent que ce traité est un accord de paix et de partage entre les nations souveraines, plutôt qu’une cession de titre. Les Premières Nations Dane-zaa continuent de négocier avec le gouvernement fédéral au sujet des terres visées par le traité, des droits et du nombre de membres de la Première nation des Dane-zaa.

Vie contemporaine

De nombreux Dane-zaa vivent toujours sur les réserves et près de la moitié des Dane-zaa inscrits vivent à l’extérieur des réserves; on compte quatre réserves dane-zaa en Colombie-Britannique et deux en Alberta. Plusieurs Premières Nations Dane-zaa construisent de nouvelles salles qui servent de centres communautaires sur leurs réserves. Les Premières Nations ainsi que des particuliers gèrent des entreprises qui desservent les industries du pétrole, du gaz et du bois.

Après une longue procédure judiciaire, l’ancienne bande de Fort St. John se voit octroyer le droit de négocier un règlement pour le transfert inapproprié des droits miniers des terres de son ancienne terre de réserve. Elle entame également des négociations avec le gouvernement fédéral concernant l’insuffisance des droits fonciers issus des traités, à la suite de recherches approfondies visant à déterminer quel était le nombre réel de personnes lorsque les terres de réserve ont été arpentées et attribuées pour la première fois. Une grande partie du territoire traditionnel de la Première nation est développé pour l’agriculture et la production pétrolière. Cependant, la chasse et le piégeage font toujours partie de la partie nord de leur territoire et sont des activités importantes en tant que sources de nourriture et de revenus, et elles contribuent à préserver le sentiment d’identité culturelle du peuple.

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