La chasse
au caribou était et demeure importante pour la
subsistance de plusieurs peuples
autochtones au Canada. Elle est pratiquée par les groupes de l’Arctique, de la région subarctique,
du Plateau et du nord des forêts de l’Est. Par le passé, les animaux ne leur
procuraient pas seulement de la viande et du gras, mais aussi des peaux pour
leurs vêtements et leurs abris, et de l’os et des bois pour leurs outils et
leurs armes.
Pratiques traditionnelles
Les peuples autochtones utilisaient différentes méthodes pour chasser le caribou. Certains animaux étaient attrapés dans des collets ou des fosses. Les chasseurs traquaient aussi les caribous et les tuaient avec l’arc et la flèche. Dans les régions arctique et subarctique, certains groupes profitaient de la migration des caribous : ils attendaient que les animaux traversent une rivière pour les transpercer avec des lances à partir de leurscanots oude leurs kayaks.
C’était le cas, par exemple, sur le site du Passage-de-Caribous-en-Automne, situé sur un tronçon du cours inférieur de la rivière Kazan au Nunavut. L’endroit est déclaré lieu historique national en 1995 pour célébrer l’importance de la chasse automnale au caribou pour les Kivallirmiut (Inuits du caribou) de Baker Lake. Les Vuntut Gwitch’in chassaient aussi le caribou aux points de traversée le long la rivière Porcupine au printemps et en été. Klo-kut et Rat Indian Creek sont deux camps de chasse situés à des points de traversée. Ils ont été utilisés au cours de la période préhistorique tardive (de 900 avant notre ère à 1850 notre ère) et au début de la période historique.
Une autre méthode employée pour obtenir de la viande de caribou en grande quantité était la clôture à caribous, qu’on peut aussi appeler corral ou enclos. Près de 50 de ces clôtures ont été identifiées en Alaska, au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest. Bien qu’aucun vestige n’ait été retrouvé dans le nord du Québec et au Labrador, nous savons grâce à la tradition orale des Innus que les clôtures à caribous y étaient aussi utilisées. (Voir aussi Histoires orales et sources primaires autochtones.)
Les clôtures à caribous étaient des constructions imposantes qui nécessitaient la collaboration de plusieurs familles. Elles étaient faites de rondins, de broussailles ou de pierres, et s’étendaient sur plusieurs kilomètres. Elles étaient construites en forme de V, avec un enclos au bout étroit. Les gens effrayaient les caribous pour les diriger à l’intérieur de la clôture. Une fois dans l’enclos, les animaux étaient tués à la lance ou pris dans des collets placés entre des ouvertures. La clôture de Thomas Creek du parc national Vuntut est un exemple bien documenté de clôture à caribous.
La chasse au caribou de nos jours
Après l’arrivée des Européens sur leurs terres, les Autochtones ont graduellement abandonné leurs techniques traditionnelles de chasse au profit du fusil. Néanmoins, la chasse au caribou demeure très importante pour eux en tant que tradition. C’est aussi une source importante de nourriture, non seulement parce qu’ils en apprécient le goût, mais aussi à cause du coût élevé de la nourriture importée dans les communautés nordiques. La chasse au caribou est aussi pratiquée comme un sport par des non-Autochtones. D’ailleurs, plusieurs pourvoiries proposent des expéditions de chasse au caribou dans le nord du Canada. De plus, certaines provinces et certains territoires offrent des permis de chasse aux non-résidents.