Origines et statut légal
L’Acte de l’Amérique du Nord britannique entre en vigueur le 1er juillet 1867, créant le Canada, avec ses quatre provinces initiales, l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. En juin 1868, le gouverneur général Charles Stanley Monck propose de commémorer l’anniversaire de la Confédération, le 1er juillet 1868. Bien que de nombreuses célébrations soient organisées dans les communautés ce jour-là, le statut de la fête du Dominion, en tant que jour férié, n’est pas établi clairement. En mai 1869, un projet de loi visant à faire de la fête du Dominion un congé férié est présenté à
Dans les décennies suivant
Premières célébrations
Pendant la première décennie de
La fête du Dominion fournit aux communautés une occasion d’exprimer leur vision de l’identité canadienne et de la place qu’elles occupent dans le pays. Les éditoriaux du 1er juillet traitent souvent de l’histoire du pays, de sa place dans le monde et de ses perspectives d’avenir. Il leur arrive aussi d’exprimer des inquiétudes quant au traitement des provinces dans
De l’autre côté de l’océan, la fête du Dominion est pour les Canadiens une occasion de célébrer leur identité nationale et d’affirmer leur caractère distinct dans l’Empire britannique. Pendant
Au milieu des années 1920, des membres des communautés chinoises de Colombie-Britannique organisent le Chinese Humiliation Day, une contre-commémoration de la fête du Dominion, afin de protester contre
Le jubilé de diamant
En 1917, le gouvernement fédéral prévoit organiser un événement majeur pour marquer le 50e anniversaire de
Célébrations parrainées par le gouvernement fédéral à Ottawa et dans le Canada
En 1958, à la demande du premier ministre John Diefenbaker, la secrétaire d’État Ellen Fairclough organise une célébration de la fête du Dominion parrainée par le gouvernement fédéral sur la colline Parlementaire. L’événement comprend un discours du gouverneur général, un tir de 21 coups de canon, un salut aux couleurs et un récital de carillon. En établissant une célébration annuelle de la fête du Dominion, John Diefenbaker espère revivifier l’héritage britannique du Canada et renverser la nouvelle tendance à retirer le mot « dominion » du nom des institutions fédérales. Dans les années suivantes, le gouvernement continue à mettre de l’avant des éléments comme la monarchie et l’armée, mais au début des années 1960, les célébrations sur la colline Parlementaire commencent aussi à inclure des danses et chansons folkloriques, dans un effort pour attirer les Néo-Canadiens et leurs enfants.
Le gouvernement libéral de Lester Pearson décide d’utiliser les célébrations de la fête du Dominion à Ottawa pour ranimer l’enthousiasme en vue du Centenaire de la Confédération, en 1967. Il augmente le budget de ces événements afin de recruter des artistes de partout au pays pour participer à un spectacle de variétés télévisé sur la colline Parlementaire. Le choix des artistes vise à souligner une nouvelle conception de l’identité canadienne plus explicitement multiculturelle et bilingue. À chaque année, on y retrouve des prestations de membres de différentes communautés culturelles ainsi qu’un important élément francophone, incluant des artistes du Québec et du reste du Canada. Des membres des Premières Nations participent également, mais le plus souvent dans un contexte qui insiste sur l’assimilation des peuples autochtones. Un des exemples les plus frappants est le numéro, en 1965, du Cariboo Indian Girls Pipe Band, un concert de cornemuses par un groupe de jeunes filles portant le kilt écossais, provenant de pensionnats indiens à Williams Lake, en Colombie-Britannique. Parmi les nombreux événements du Centenaire sur la colline Parlementaire, on retrouve la fabrication d’un gigantesque gâteau d’anniversaire qui est coupé par la reine Elizabeth II dans le cadre d’un événement organisé par la secrétaire d’État Judy LaMarsh.
Pendant la décennie suivant le Centenaire, les célébrations de la fête du Dominion à Ottawa passent au second plan, car l’attention se déplace vers les provinces qui célèbrent leurs centenaires respectifs. On continue à privilégier les spectacles de variétés organisés au Centre national des arts ou sur la colline Parlementaire. Ces événements attirent encore les foules locales, mais reçoivent moins d’attention de CBC et Radio-Canada, ainsi que des publics de tout le pays, et ils sont abandonnés en 1976.
Après l’élection du parti Québécois en novembre 1976, le gouvernement fédéral s’intéresse beaucoup plus aux célébrations du 1er juillet comme moyen de promouvoir l’unité nationale. Tout en évitant d’utiliser explicitement le terme « fête du Dominion » – on préfère des formulations comme « fête du Canada » –, à la fin des années 1970, Ottawa investit des millions de dollars dans deux grandes célébrations nationales, télédiffusées par CBC dans toutes les communautés du pays, et des fêtes locales qui reçoivent des fonds de démarrage pour leurs activités. Bien que ces émissions ont pour objectif de promouvoir le sentiment d’unité nationale, et qu’elles sont beaucoup regardées dans le pays, elles sont accueillies plus chaleureusement dans le Canada anglophone. Au Québec, les événements de la fête nationale du 24 juin attirent de plus grandes foules, et des artistes de plus haut niveau.
Après le référendum québécois de 1980, l’attention et le soutien financier du gouvernement fédéral se porte davantage vers les célébrations locales du 1er juillet. Bien que des concerts et des événements officiels sont encore organisés sur la colline Parlementaire, le principal souci est d’encourager les activités dans les communautés locales. Un comité national de la fête du Canada (ainsi que la fête a été rebaptisée en 1982) fournit des fonds de démarrage aux communautés pour organiser des événements. Il propose aussi des activités pour renforcer les liens entre les communautés, comme chanter le « Ô Canada » (adopté comme hymne national en 1980) et des thèmes annuels comme les explorateurs, les transports ou les jeunes réalisateurs exceptionnels, qui sont présentés dans les livres d’activités pour enfants.
Au cours des années 1970, 1980 et 1990, le discours du gouvernement fédéral sur l’unité canadienne continue de promouvoir le bilinguisme et le multiculturalisme, y compris par le choix des artistes présentés lors des événements, ou des personnalités qui apparaissent dans les publications officielles de la fête du Canada. La vision des peuples autochtones se transforme beaucoup durant cette période ; le principe de l’assimilation cède la place à une reconnaissance accrue des cultures des Premières Nations, des Métis et des Inuits, incluant des spectacles en langues autochtones sur la colline Parlementaire à partir des années 1990.
Célébrations actuelles
Depuis la fin des années 1980, les festivités de la fête du Canada suivent un rituel bien établi. Des cérémonies officielles, incluant des discours de dignitaires, comme le premier ministre, le ministre du Patrimoine ou le gouverneur général, ont lieu à midi sur la colline Parlementaire. Ces événements comportent habituellement une revue de la garde d’honneur par le gouverneur général et quelques éléments plus populaires comme des spectacles de musique et de danse. Il y a souvent un spectacle aérien des Snowbirds. Les activités de la soirée sont plus explicitement destinées au grand public et comprennent la plupart du temps un grand concert avec des artistes de tout le Canada, qui se termine par un grand feu d’artifice. Les événements du midi et du soir sont généralement télédiffusés par CBC et Radio-Canada.
Dans tout le pays, des communautés continuent à célébrer la fête du Canada de diverses manières. Les feux d’artifice sont l’élément le plus fréquent, et beaucoup de communautés organisent des barbecues, des pique-niques, des événements sportifs et des parades.