Au milieu des
années 1930, au plus fort de la crise
économique, l’effondrement de la carrière politique du premier
ministre R.B.
Bennett semblait inévitable. Il a tenté de renverser la tendance contre son
Parti
conservateur. En janvier 1935, il a commencé à livrer une série de discours
en direct à la radio, traçant les lignes directrices d’un « New Deal » pour le
Canada. Il promettait un système d’imposition
plus progressif, une semaine de travail maximale, un salaire
minimum, une règlementation plus étroite des conditions de travail, de l’assurance-chômage,
de l’assurance maladie et accident, une pension
de vieillesse révisée, et des programmes de soutien à l’agriculture. Mais
les propositions de dernière minute de R.B. Bennett ont été considérées
comme étant trop peu, trop tard. Il a perdu les élections de 1935 contre William
Lyon Mackenzie King et les libéraux.
Crise économique
Le Parti
conservateur de R.B. Bennett avait remporté un gouvernement majoritaire lors
des élections d’août 1930. Cependant, la « Grande
Dépression » est la pierre angulaire de son gouvernement depuis son
ascension au pouvoir. R.B. Bennett tente de raviver la prospérité en
utilisant les outils économiques traditionnels, dont des tarifs d’importation
élevés. (Voir aussi Protectionnisme
.) Lorsqu’arrive l’année 1934, la
crise économique et le fardeau du chômage se
prolongent, et le mécontentement politique fait surface à travers le pays.
En Ontario
et dans l’Ouest canadien, l’organisme socialiste Co-operative Commonwealth Federation
(CCF) émerge avec son « Manifeste
de Regina ». Il fait valoir l’assurance-chômage et l’assurance maladie, le
soutien aux prix agricoles et le logement
social. À l’autre bout du spectre politique, le mouvement du Crédit social
connait un essor et arrive au
pouvoir en Alberta
en 1935. Il réclame un plus
grand pouvoir d’achat pour les consommateurs, grâce au paiement d’un dividende
social de 25 $ par mois à chaque Albertain adulte. Un autre nouveau parti
politique, l’Union nationale
de Maurice Duplessis
, commence à faire des vagues
au Québec
. Au sein même du cabinet de
R.B. Bennett, des critiques circulent sur les politiques du gouvernement
conservateur qui créent des profits faciles pour les grosses entreprises et des
difficultés pour les autres.
Annonce des réformes à la
radio
Au milieu
de ces pressions, et avec des élections à l’horizon, R.B. Bennett change
radicalement de cap. S’inspirant de la stratégie du New Deal du président des
États-Unis, Franklin Roosevelt, le premier
ministre se présente sur les ondes radio afin de livrer une série de
discours traçant les lignes directrices d’un New Deal canadien.
Les
réformes de R.B. Bennett promettent un système d’imposition
plus progressif, un nombre d’heures maximal à la semaine de travail, un salaire
minimum, une règlementation plus stricte des conditions de travail, de l’assurance-chômage,
de l’assurance maladie et accident, une révision de la pension
de vieillesse et des programmes de soutien à l’agriculture. Les lois
entourant le New Deal de R.B. Bennett ne trouvent pas d’opposition de la
part des autres partis politiques, cependant, les réformes ne sont pas adoptées
à temps pour les élections d’octobre 1935.
Élection générale
Les
propositions de dernière heure de R.B. Bennett sont perçues comme étant
trop peu, trop tard, par un électorat fatigué et impatient. Il perd les élections
de 1935 en faveur de William Lyon Mackenzie King
et des libéraux,
qui reviennent au Parlement
avec un gouvernement
majoritaire. Le pourcentage de votes en faveur des libéraux n’a pas augmenté de
façon remarquable depuis l’élection précédente de 1930. Mais les nouveaux
partis contestant les élections, le CFF,
le Crédit
social et le Reconstruction Party (un groupe dissident conservateur)
ont tous retiré leurs votes aux conservateurs.
William
Lyon Mackenzie King réfère alors la législature du New Deal de Bennett au Comité judiciaire du Conseil privé
, la plus haute cour d’appel au
Canada à cette époque. En 1937, elle déclare que plusieurs de ces réformes sont
inconstitutionnelles et hors de la juridiction fédérale. (Voir aussi Répartitions
des pouvoirs.)
Voir aussi Camps de secours pour les chômeurs; Marche sur Ottawa.